Handicap : Amputé des deux bras à la suite d’une électrocution, Abel Guiro espère l’aide de bonnes volontés

Handicap : Amputé des deux bras à la suite d’une électrocution, Abel Guiro espère l’aide de bonnes volontés
Handicap : Amputé des deux bras à la suite d’une électrocution, Abel Guiro espère l’aide de bonnes volontés

Africa-Press – Burkina Faso. Abel Guiro, un jeune homme de 23 ans amputé des deux bras après avoir été foudroyé par une forte décharge électrique le 21 juin 2018 à Ouagadougou, espère un meilleur lendemain. Il réside depuis lors, à Doundouni, dans le Centre-sud du Burkina Faso. est allé à sa rencontre pour toucher du doigt les dures réalités de son quotidien. C’était le mardi 7 juin 2022.

Des choses élémentaires comme manger, boire, prendre sa douche et se vêtir sont devenus une véritable corvée pour Abel Guiro qui a perdu ses deux bras suite à une électrocution. C’est à Doundouni, localité située dans la commune de Kayao, de la province du Bazèga (région du Centre-sud) que vit désormais ce jeune homme avec sa mère qui le soutient comme elle peut.

Pour s’y rendre, il vous faut parcourir environ 60 km depuis la capitale burkinabè. Dans cette localité dominée par des habitations traditionnelles construites pour certaines en cases, c’est une personne mentalement forte que nous avons rencontrée malgré son handicap physique et toutes les difficultés qui y sont liées.

Il est 10h quand nous arrivons dans la cour familiale d’Abel, construite en cases et sans clôture. Nous apercevons là, les poulets dont il prend soin pour occuper son temps. C’est à l’aide d’une calebasse inclinée dans le reste de ses bras, qu’il verse les grains à la volaille qui picore l’aliment à son atterrissage au sol.

Quand vient le moment de prendre son petit déjeuner à 10h53, c’est une autre facette des difficultés vécues au quotidien par Abel que nous découvrons. Pour se nourrir en effet, ni la main ni la cuillère ne peuvent ici l’aider, dépourvu de ses avant-bras. Sans intention de choquer nos lecteurs, la manière avec laquelle s’alimente le jeune homme, s’apparente à celle d’un animal qui baissant la tête dans le plat du repas offert, récupère une certaine quantité dans la bouche, la consomme et répète le même scénario jusqu’à la fin.

« Manger même est devenu difficile pour moi au point que je ne mange plus en dehors de la maison. Pour manger les repas comme le riz par exemple, j’arrive à me débrouiller tout seul. Mais quand il s’agit du tô, j’ai besoin forcément de l’assistance de quelqu’un », explique Abel.

C’est pratiquement le même calvaire pour d’autres besoins primaires de tout individu. « Même si je parviens à porter moi-même mes culottes et pantalons, je ne peux plus tout seul me laver le visage encore moins me brosser les dents. C’est ma mère qui m’aide souvent à prendre ma douche », laisse entendre Abel. Avant que nous lui demandions de nous retracer les faits qui l’on conduit à ce stade, nous avons dû négocier pour qu’il s’exprime en français.

Car Abel est d’un niveau de la classe de 5e, nous a-t-il situé. L’histoire du drame qui a engendré sa métamorphose, nous est contée par Abel Guiro sans la moindre goutte de larmes aux yeux. « J’étais à l’école jusqu’à ce que les moyens fassent défaut. J’ai alors décidé de faire un métier et j’ai opté pour la soudure. Un jour, c’était le 21 décembre 2018 à Ouagadougou, dans le quartier de Kalgondin, un voisin de notre atelier m’avait sollicité pour couper un fer sur lequel il y avait des jeux de lumière. Après l’avoir coupé, en le remettant à la personne qui devait s’en servir pour le réparer, le fer a touché le fil d’une ligne à haute tension et cela a engendré la brûlure de mes bras et mes pieds. J’avais même eu une plaie au niveau du bas ventre mais il y a du mieux à présent », a-t-il relaté.

Juste après son électrocution, Abel confie qu’il est conduit d’urgence par son patron et son frère à l’hôpital de Tengandogo où il a été hospitalisé en soins intensifs pendant plusieurs jours.

« À l’issue de cet accident, j’avais du mal à retrouver le sommeil. Parce que j’avais mal partout. Dans mes rêves, je me vois marcher normalement comme tout le monde avec mes amis. Mais quand je me réveille, la réalité me rattrape car je me retrouve sans bras et cela me dérange », a-t-il souligné.

Quotidiennement quand Abel se lève le matin, il dit aller rendre visite à son frère avant de revenir s’occuper de ses poulets. Des amis le soutiennent moralement en l’incitant à sortir pour ne pas rester renfermé sur lui-même parce qu’il avait jadis honte qu’on l’aperçoive dans cet état-là. Ce qui lui a donné le courage de reprendre le chemin de l’église, selon lui.

Refusant la mendicité, Abel nourrit l’espoir de retrouver un jour l’usage de ses mains et de pouvoir travailler comme dans le passé. « Aujourd’hui, la première des choses dont j’ai besoin, c’est d’avoir des bras. Ensuite, une aide pour m’accompagner à faire de l’élevage ou à gérer une boutique serait la bienvenue », a-t-il souhaité.

Orphelin de père, Abel vit avec sa mère qui lance un cri du cœur aux personnes de bonnes volontés. « C’est vraiment difficile, parce que je suis celle qui pourvoit à tous ses besoins jusqu’à présent. Avec le poids de l’âge aujourd’hui, je n’arrive plus à cultiver comme avant. De ce fait, nous implorons la grâce de Dieu pour qu’il nous vienne en aide », a-t-elle fait cette prière au Seigneur.

Touché parce que nous avons vu, notre équipe leur a laissé une modeste somme d’argent pour leur témoigner notre compassion avant de lever l’ancre, en espérant que d’autres âmes sensibles laisseront également parler leurs cœurs. Hamed NANEMA

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