Docteur Bimenyimana : Guérisseur et Unificateur du Burundi

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Docteur Bimenyimana : Guérisseur et Unificateur du Burundi
Docteur Bimenyimana : Guérisseur et Unificateur du Burundi

Antoine Kaburahe

Africa-Press – Burundi. La disparition soudaine à Bujumbura de docteur Ignace Bimenyimana est un choc pour tous ceux qui l’ont connu. C’est d’abord au Burundi avant mon exil, puis au Tchad où mes pérégrinations professionnelles m’avaient conduit, que j’ai eu le privilège de croiser son chemin.

Dans la petite communauté burundaise au Tchad, le choc est grand. L’ancien Représentant de l’OMS au Tchad, le Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo qui a vécu avec Ignace Bimenyimana pendant plus de 5 ans dans ce pays, se souvient d’un homme profondément attachant, rayonnant de joie, passionné de la vie, un véritable pilier rassembleur de notre petite communauté dans le pays de Toumai ! « Un professionnel de haut niveau, un homme extraordinairement bon. Je perds un ami, un véritable frère, un allié professionnel et un confident », confie-t-il, la voix brisée par l’émotion.

Tous évoquent sa généreuse sociabilité. Jean-Marie Bihizi, un autre compatriote raconte avec émotion: « Le Dr Ignace était le premier Burundais qui est venu me voir dans l’appartement où j’étais en confinement avec ma famille à cause du Covid-19 quand nous venions d’arriver à N’Djamena. On ne se connaissait pas avant cette rencontre. Il m’a fait sortir de cet isolement pour aller me présenter aux autres compatriotes et partager un verre. » Depuis ce jour , les deux hommes sont restés liés par une grande amitié.

Astynax-Didier, affectueusement surnommé « Kibaba », son voisin à N’Djamena, peine à trouver ses mots. « Sindatora ubwenge » (je suis sous le choc, sidéré), murmure-t-il. Puis, comme tous ceux qui l’ont connu, il évoque le souvenir d’un « homme d’une honnêteté exemplaire, brillamment intelligent, d’une humilité rare avec un sens social hors du commun et surtout un papa profondément dévoué à l’éducation de ses filles. » Pour Gode Gahisha, le docteur Ignace incarnait ce leader naturel et spontané de la communauté, toujours disponible pour tendre la main, « pour réunir » les Burundais. « Un grand travailleur acharné aussi », souligne Gode avec admiration.

Pour Carter, un autre médecin burundais qui a longtemps œuvré au Tchad, le décès de docteur Ignace « a été comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Je viens de perdre un ami irremplaçable, un frère de cœur et un collègue estimé », confie-t-il avec une profonde tristesse. « Je garderai de lui le souvenir lumineux d’un homme au cœur immense, toujours prêt à apporter assistance à quiconque faisait appel à lui. Il était infatigable dans sa quête de faire du bien autour de lui. »

Christophe Ngazahayo se souvient avec tendresse de celui qu’il appelait affectueusement « tonton Ignace » qui, malgré ses multiples responsabilités professionnelles, prenait invariablement le temps de l’appeler ou de lui envoyer un petit message pour s’enquérir de ses nouvelles quand il était en mission sur le terrain, loin de la capitale. « Il m’invitait souvent à partager un moment convivial autour d’un verre quand j’étais à N’Djamena. Repose en paix, tonton Ignace », murmure-t-il, « ton grand amour et ton dévouement inlassable pour les autres nous manqueront cruellement. »

Le journaliste Aloys Niyoyita, qui a longtemps travaillé au Tchad, évoque avec émotion un homme d’une bienveillance et d’une gentillesse exceptionnelles, toujours prêt à accueillir chacun avec une générosité sans limites. « Son accueil chaleureux à N’Djamena restera à jamais gravé dans mon cœur. »

Intelligence exceptionnelle, simplicité désarmante et générosité sans bornes étaient les grandes qualités de ce médecin remarquable, unanimement apprécié pour son efficacité dans la gestion des projets. Il a notamment coordonné avec un talent indéniable le projet d’Appui à la Lutte contre le Paludisme au Tchad (PALAT), mené par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Une anecdote personnelle me revient, témoignage de sa bonté naturelle. De retour du Nigeria, alors que j’attendais un taxi sous un soleil accablant, le téléphone de docteur Ignace a sonné. Apprenant où je me trouvais, il s’est spontanément proposé de venir me chercher. En cette période torride où le thermomètre frôlait les 44°C, il m’a emmené aux « Jardins bénis », un havre de fraîcheur et de verdure dans la fournaise tchadienne que je ne connaissais pas encore.

Que sa famille éplorée et ses proches trouvent ici l’expression de la profonde gratitude de toute la communauté burundaise au Tchad que le docteur Ignace a aimée profondément, unie avec détermination et servie avec un dévouement exemplaire.

Son souvenir lumineux continuera d’éclairer nos chemins, et son héritage de bonté et d’humanité restera à jamais vivant dans nos cœurs.

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