Les Nouvelles Orientations de la Compétition Militaire Franco-Russe en Afrique Subsaharienne à Partir de 2024

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Les Nouvelles Orientations de la Compétition Militaire Franco-Russe en Afrique Subsaharienne à Partir de 2024
Les Nouvelles Orientations de la Compétition Militaire Franco-Russe en Afrique Subsaharienne à Partir de 2024

Anouar CHENNOUFI

Africa-Press – Burundi. La compétition militaire franco-russe en Afrique est devenue une variable majeure qui peut façonner le paysage sécuritaire sur l’ensemble du continent, avec les transformations qu’elle impose au niveau de la compétition entre les deux parties, au niveau de la présence militaire étrangère en Afrique, et au niveau des partenaires militaires des pays africains.

On relève d’ailleurs qu’en l’espace de plus de dix ans, la France et la Russie ont dominé la scène africaine, car elles étaient les deux puissances militaires étrangères les plus présentes et les plus actives sur le continent.

Cependant, après que le président français Emmanuel Macron ait annoncé la fin de l’opération Barkhane en novembre 2022 et après que la Russie ait adopté une révision complète du statut de son groupe paramilitaire privé Wagner, à la suite de la mutinerie des forces du groupe en juin 2023 et de l’assassinat de son chef Evguéni Prigojine, en août dernier, des signes de nouvelles tendances sont apparus dans la compétition franco-russe en Afrique subsaharienne, au niveau des orientations stratégiques et de la nature du déploiement militaire « terre / mer ».

C’est pourquoi, notre dossier tentera d’explorer ces nouvelles tendances et les perspectives futures potentielles de cette concurrence militaire et sécuritaire entre la Russie et la France sur la scène africaine.

A- Les nouvelles orientations stratégiques

• Restructurer la présence militaire française en Afrique en se concentrant sur l’efficacité et non sur la taille

Il faut rappeler que le président français Emmanuel Macron a annoncé, fin février 2023, la nouvelle stratégie française en Afrique, dont les principaux piliers consistaient à réduire la taille du déploiement militaire français sur le continent et à se concentrer sur la réduction des éléments militaires dans les trois principales bases surplombant l’Océan Atlantique: Au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon.

Fin janvier 2024, le plan français a connu des progrès significatifs dans la mise en œuvre de son objectif ultime, qui est de ne conserver qu’une centaine de militaires français dans chacune des bases de Dakar, d’Abidjan et de Libreville.

Le projet français de réduction du déploiement militaire ne signifie pas que Paris a décidé d’adopter une approche stratégique de retrait du continent africain, mais ces évolutions indiquent une restructuration fondamentale de la présence militaire en Afrique subsaharienne, et cela reflète des indicateurs tels que:

1-Passer de la logique des « bases militaires françaises unilatérales » à la logique des « bases militaires cogérées » entre la France et les pays africains hôtes, ce qui est une approche moins coûteuse et plus efficace.

2-Annoncer la priorité d’élargir la création d’académies militaires pour la formation et le renforcement des capacités des partenaires africains, dont la première sera en Côte d’Ivoire.

3-Ne pas nuire aux forces françaises à Djibouti et au Tchad, qui comptent chacune environ 1 500 hommes.

• Institutionnaliser la présence militaire russe à travers le Corps africain

Dans ce contexte, la Russie, pour sa part, cherche à rééquilibrer son déploiement militaire en Afrique, afin de préserver les avantages de l’approche d’intervention hybride qui transcende les restrictions de la présence militaire officielle, sans répéter le problème de la dépendance à l’égard des sociétés militaires privées, qui a été révélé par la rébellion du groupe Wagner durant l’été de l’an 2023.

En novembre de la même année, le ministère russe de la Défense a annoncé le lancement d’une nouvelle unité appelée « Corps africain », qui a commencé ses activités suite à la visite du colonel-général Yunus-Bek Yevkurov, vice-ministre russe de la Défense, début décembre 2023 en Libye, tout en reconnaissant la responsabilité de la Garde nationale russe (Rosgvardia) pour les activités de toutes les forces russes à l’étranger, et en soumettant les membres du Corps africain à la supervision directe du ministère de la Défense.

A noter que cette force militaire, qui a vu le jour en 2016, est directement subordonnée au patron suprême du Kremlin Vladimir Poutine, et se compose de près de 350 000 soldats.

B- Le déploiement militaire terrestre
• Focalisation de la France sur les pays du golfe de Guinée

Les retraits français successifs de la Centrafrique, du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont directement reflété l’émergence de l’importance stratégique du renforcement de la présence française dans ses principales bases au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon, en adoptant une stratégie basée sur la réduction du nombre des élément français, tout en approfondissant les aspects de la coopération avec les partenaires africains des pays du golfe de Guinée d’une manière qualitative inégalée.

Cette focalisation sur les pays du golfe de Guinée s’inscrit dans le cadre des efforts de la France pour consolider sa présence au Tchad et en Mauritanie sans promettre d’opportunités pour la renforcer.

La France a également décidé de renforcer ses relations militaires avec un certain nombre d’autres pays surplombant le golfe de Guinée, où les forces d’élite françaises ont pris la responsabilité de former leurs homologues au Togo, depuis fin 2022, en se concentrant sur les tâches antiterroristes.

En outre, les relations militaires entre la France et le Bénin ont également connu une évolution remarquable fin septembre 2023, puisque le ministère français de la Défense avait octroyé une aide d’un montant de 11,7 millions d’euros sous forme de contrats pour doter le Bénin d’un système de surveillance, de renseignement et de reconnaissance utilisant des drones français.

Cette évolution a été suivie par la visite du chef d’Etat-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, à Cotonou en décembre 2023, pour discuter du développement de la coopération militaire dans un avenir proche.

• Concentration de la Russie sur sa présence dans les pays africains du Sahel à travers des bases militaires stables

Selon une étude élaborée par la société américaine « RAND Corporation », les sociétés militaires privées russes sont actives en Afrique depuis 2005, ce qui a permis à la Russie d’avoir une présence militaire dans un grand nombre de pays du continent africain, du nord de la Libye jusqu’au sud du Mozambique.

Actuellement, le déploiement militaire russe en Afrique connaît une tendance à se concentrer sur un certain nombre de grands pays voisins et géographiquement connectés, comme suit:

-/- En Centrafrique

En janvier 2024, Fidèle Gouandjika, conseiller du président de la République centrafricaine, a exprimé la volonté et la disponibilité de son pays d’accueillir une base militaire russe sur son territoire, en annonçant l’attribution d’un terrain d’une superficie de 80 kilomètres carrés à l’ouest de la capitale Bangui, pour accueillir environ 10 000 soldats russes.

-/- Au Mali

En septembre 2023, des satellites ont surveillé l’accélération des travaux de construction de la base utilisée par les forces du groupe Wagner comme centre de commandement à l’aéroport international Modibo Keita de la capitale, Bamako, ce qui indique les possibilités existantes de développement de la présence militaire russe au Mali, quantitativement et qualitativement.

-/- Au Burkina Faso

En janvier 2024, le Burkina Faso a déjà accueilli 100 membres du Corps africain, dans le cadre des premières manifestations des nouvelles transformations dans la nature du déploiement militaire russe en Afrique. Environ 200 membres supplémentaires devraient être envoyés d’ici quelques semaines, avec une chance pour la Russie d’obtenir une base stable dans le pays.

-/- Au Niger

Les relations entre la Russie et le Niger devraient se développer davantage après la visite du Premier ministre du Niger Ali Mahamane Lamine Zeine, à Moscou, mi-janvier 2024, accompagné d’une délégation militaire comprenant le ministre de la Défense Salifou Modi, et cela comprenait la tenue de réunions militaires de haut niveau au cours desquelles les deux parties ont convenu d’intensifier leur travail commun.

C- Le déploiement militaire naval
• Des indicateurs croissants de la présence militaire navale française dans les océans Indien et Atlantique

Il importe de noter que la France maintient sous sa souveraineté deux sites importants dans l’ouest de l’océan Indien, dans le cadre des territoires français d’outre-mer:

-/-Le premier se trouve sur l’île de Mayotte, près des Comores, où la France maintient des forces de pas moins de 300 militaires,

-/-Le second se trouve sur l’île de la Réunion, située à l’Est de Madagascar, où la France maintient environ 1 300 militaires, avec la présence permanente de deux frégates spécialisées dans les travaux de surveillance.

Par ailleurs, la France dispose également d’une forte présence militaire à Djibouti à travers sa base principale dans la capitale, qui comprend des forces terrestres, aériennes et navales, dont le nombre varie entre 1 500 et 2 000 éléments, selon les besoins opérationnels. Cette présence intense a permis à la France d’être parmi les premiers pays au monde à répondre aux nouvelles menaces sécuritaires posées par les attaques des Houthis contre des navires commerciaux à l’entrée sud de la mer Rouge, depuis décembre 2023, en réussissant à intercepter un certain nombre de drones originaires du Yémen.

D’autre part, la France est fortement active militairement dans la région du golfe de Guinée, dans l’océan Atlantique oriental, à travers la poursuite de l’opération CORYMBE, lancée en 1990 par la Marine nationale française, permettant ainsi à la France de déployer ses navires de guerre dans les eaux territoriales des pays du golfe de Guinée, sachant que cette activité a augmenté récemment.

En septembre 2023, la France a envoyé un porte-hélicoptères Mistral au port de Cotonou au Bénin, puis de Lagos au Nigeria, pour mener des exercices navals conjoints et effectuer des missions de surveillance et de reconnaissance dans la région du golfe de Guinée.

• Les tentatives continues de la Russie pour se doter d’une présence militaire navale en Afrique de l’Est

Le document relatif à la doctrine maritime russe publié en juillet 2022, énumère dans son quinzième article les domaines de préoccupation, parmi lesquels figurent les routes de navigation maritime mondiale, y compris celles proches des côtes africaines. Ainsi, disposer de bases solides sur la côte orientale du continent africain est devenu l’une des priorités militaires de la Russie en Afrique, en tant que prolongement naturel de la présence militaire russe en Méditerranée orientale et mécanisme visant à promouvoir les intérêts russes à l’échelle mondiale.

Cette tendance s’est incarnée dans les tentatives russes depuis 2017 d’obtenir une base navale à Port-Soudan après des accords avec le président à l’époque Omar al-Bashir, qui se sont poursuivis après sa chute en 2019, conduisant à l’annonce que le Conseil de souveraineté avait achevé la révision de toutes les dispositions de l’accord bilatéral portant sur l’établissement d’une base navale russe au Soudan en février 2023, et ce en marge de la visite du ministre soudanais des Affaires étrangères à Moscou, dont la mise en œuvre a été perturbée en raison de l’éclatement du conflit au Soudan.

Dans le sud-ouest de l’océan Indien, la Russie avait déjà utilisé le groupe Wagner dans son soutien militaire au gouvernement du Mozambique en 2019, notamment face à l’expansion du terrorisme dans la région côtière de Cabo Delgado, comme passerelle pour développer sa présence vers une présence militaire stable dans le sud-ouest de l’océan Indien. La Russie tient également à être présente dans cette région importante avec divers outils, comme l’a démontré en février 2023 l’accueil de l’Afrique du Sud dans ses eaux territoriales de l’océan Indien, de l’entraînement naval trilatéral qui a réuni sa marine avec les marines russe et chinoise.

D- Interaction française et russe avec la présence militaire internationale en Afrique
• Augmentation des indicateurs de concurrence entre la France et les pays de l’OTAN en Afrique

Outre la pression imposée par la présence militaire russe croissante, ces dernières années ont été marquées par une concurrence pour la France de la part de ses alliés de l’OTAN, alors que la Turquie et l’Italie élargissaient leur présence militaire au Sahel, parallèlement au retrait français. Outre l’expérience négative de la Task Force Takuba, lancée par l’Union européenne en 2020 pour renforcer la sécurité au Sahel sous la direction des forces françaises, qui a mis fin à ses activités après deux ans face à la réponse limitée des grands pays comme l’Allemagne, dont la présence se limitait à la formation uniquement.

De plus, il y a la réponse américaine calme et timide envers le coup d’État au Niger en juillet 2023, qui a entravé les efforts français visant à lancer une intervention militaire régionale pour ramener le président Bazoum au pouvoir, alors que les bases militaires américaines au Niger continuent de jouer un rôle majeur dans le lancement les marches du commandement militaire américain en Afrique (AFRICOM), dans lesquelles résident plus de 1 100 militaires américains.

• La difficulté de la Russie à bâtir une coalition militaire internationale en Afrique

Il faut reconnaître que la présence militaire russe en Afrique constitue une menace pour les intérêts américains, selon ce que déclare le Commandement militaire américain en Afrique (AFRICOM) dans toutes ses déclarations et documents publiés ces dernières années.

Outre le fait que les États-Unis constituent une source de pression en raison de l’expansion de leur présence militaire en Afrique, la Russie est désormais confrontée en Afrique à une concurrence croissante de la part des pays de l’OTAN, ainsi que de l’extérieur de l’alliance.

Néanmoins, il y a la Chine qui a montré une différence avec la Russie dans la logique de sa présence militaire en Afrique. Alors que les armes militaires russes ont contribué à alimenter la polarisation et les troubles dans un certain nombre de pays du continent, la Chine vise avant tout à maintenir des conditions stables pour protéger ses intérêts économiques. La Chine semble également bénéficier de la baisse constante des ventes d’armes russes aux pays africains en raison des sanctions économiques occidentales et de l’augmentation de la demande intérieure depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, alors que Pékin cherche à accroître sa part des ventes d’armes vers les pays africains.

Cette situation ne signifie pas que la Russie et la Chine entreront dans une compétition militaire en Afrique, mais reflète plutôt la difficulté d’accroître le niveau de coordination entre leurs intérêts pour parvenir à une véritable intégration.

E- Quels sont les scénarios possibles ?

Face à toutes ces situations, il importe de souligner qu’il existe un ensemble de facteurs et de déterminants qui constituent le scénario le plus probable pour l’avenir de la « compétition militaire franco-russe en Afrique », notamment:

1-Répercussions de la guerre russo-ukrainienne.

2-Les coûts élevés de la présence militaire en Afrique.

3-La multiplicité des grandes puissances internationales et régionales concurrentes et opposées.

4-La fluidité des positions africaines et la difficulté de garantir une alliance durable.

5-Le champ de la compétition franco-russe en Afrique s’étend aux domaines politique, économique et culturel.

• Scénario numéro 1: L’escalade de la concurrence militaire par le biais de mandataires africains et régionaux.

Ce scénario suppose que les transformations observées dans la présence militaire française et russe ne se sont pas accompagnées d’un changement fondamental dans les stratégies militaires des deux pays en Afrique, mais que la tendance future conduira inévitablement à la reprise du chemin d’escalade entre les deux pays, conduisant à la phase de confrontation.

Même si bon nombre des restrictions imposées par l’environnement international peuvent réduire les chances d’une confrontation militaire directe, ce scénario suppose la survenue d’affrontements par procuration entre les alliés africains de la France et de la Russie.

Cependant, certains facteurs affaiblissent la possibilité que ce scénario se réalise, notamment:

-/-La tendance de nombreux pays africains à exploiter la rivalité franco-russe en obtenant des avantages des deux côtés et en s’éloignant de la logique d’un alignement absolu avec l’un ou l’autre. Les indicateurs de cette tendance sont devenus clairs dans les premières semaines de 2024, avec la visite à Moscou de Mahamat Idriss Deby, chef du Conseil militaire de transition au pouvoir au Tchad, et sa rencontre avec le président Poutine, à un moment où il est considéré comme étant l’allié militaire le plus important de la France dans le Sahel africain. En revanche, le porte-parole de la présidence de la République centrafricaine, l’un des principaux alliés militaires de la Russie, a confirmé quant à lui l’intention du pays de diversifier ses alliances militaires et sécuritaires, y compris l’ouverture aux États-Unis, en lien avec l’avancée des accords avec la société de sécurité américaine « Bancroft » dans le domaine de la formation, du renforcement des capacités et de l’exploitation de bases de lancement de marches.

-/-Le coût élevé de l’escalade militaire en Afrique, dans la mesure où la Russie et la France sont obligées de compter sur leurs propres capacités pour poursuivre leur déploiement militaire en Afrique, après que ces dernières années furent marquées par la concurrence de la France de la part de ses alliés de l’OTAN, en plus du mécontentement croissant de la France à l’égard de la nature de la réponse américaine au coup d’État du Niger en juillet 2023. De même, la Russie est confrontée en Afrique à une concurrence croissante de la part des pays extérieurs à l’OTAN après les manifestations croissantes de l’implication militaire de la Chine, à travers sa base à Djibouti et l’expansion de l’activité des sociétés militaires privées chinoises, et de l’Inde, qui a de grands intérêts militaires dans la région occidentale de l’océan Indien.

-/-La difficulté de la Russie à utiliser ses relations étroites avec l’Iran pour produire une alternative militaire utile en Afrique.

• Scénario numéro 2: Se calmer et adopter des calculs pragmatiques.

Ce scénario repose sur la logique selon laquelle l’ère post-Barkhane-Wagner pourrait pousser la France et la Russie à se plier à des calculs pragmatiques quant à leur présence militaire en Afrique, afin que chaque partie prenne en compte les intérêts de l’autre avec la possibilité d’ouvrir la voie à des accords bilatéraux et à des compromis profitables pour les deux parties, et de s’entraider les uns et les autres afin de résister à la multiplicité des acteurs internationaux présents militairement en Afrique.

Sauf que deux facteurs principaux réduisent les chances de ce scénario:

-/-La guerre russo-ukrainienne et ses répercussions à long terme, qui poussent les pays d’Europe occidentale, la France en tête, à considérer la Russie comme une source de danger militaire imminent. Cela place la France parmi les principaux pays soutenant militairement l’Ukraine, puisqu’elle a apporté un soutien d’une valeur de plus de 3 milliards d’euros en seulement 18 mois depuis le début du conflit.

-/-La portée de la compétition franco-russe en Afrique s’est élargie, au point qu’elle ne se limite plus au côté militaire, compte tenu de l’intersection des intérêts économiques des deux parties dans les domaines de l’exportation d’armes et de l’exploitation des sources d’énergie, et à la lumière du grand soutien russe aux mouvements politiques populistes opposés à l’influence française dans ses anciennes colonies d’Afrique.

• Scénario numéro 3: Poursuite d’une compétition militaire disciplinée

Au vu de la présence de restrictions entravant l’escalade de la compétition militaire franco-russe en Afrique et sa transformation en affrontement direct ou indirect, et d’autres restrictions entravant l’évolution vers une trêve durable, le scénario le plus probable serait la poursuite de la compétition militaire entre les deux camps dans un avenir proche, mais d’une manière plus disciplinée et adaptée à l’après-guerre: « Barkhane » et « Wagner ».

Les chances de ce scénario sont renforcées par les éléments suivants:

1-Les deux parties continueront de s’engager en faveur d’une présence militaire en Afrique à l’avenir, mais en s’appuyant moins sur le déploiement de forces sur le sol africain pour réduire les coûts matériels et les charges politiques.

2-Absence du problème de l’intersection de la présence militaire des deux pays dans les zones communes, mais avec le maintien de la présence dans les zones voisines, avec le déploiement russe concentré dans les pays enclavés du Sahel, et le déploiement français concentré dans son voisinage sud surplombant le golfe de Guinée.

3– L’émergence d’un état de dépendance fonctionnelle des partenaires africains à l’égard du soutien français dans le cas des pays du Golfe de Guinée, et russe dans le cas des pays du Sahel, une situation qui s’est consolidée ces dernières années, et il serait difficile d’assister à des transformations soudaines.

4-La tendance des deux parties à assurer la présence militaire en s’attirant le soutien d’un soutien politique et populaire africain, que ce soit à travers la rhétorique russe qui accuse la France de poursuivre sa politique coloniale en Afrique, ou la rhétorique française qui accuse la Russie de saper les démocraties africaines émergentes, remettant en cause la stabilité et soutenant les coups d’État militaires.

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