Région Sud/Rumonge-Makamba : La monnaie étrangère ou l’oiseau rare

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Région Sud/Rumonge-Makamba : La monnaie étrangère ou l’oiseau rare
Région Sud/Rumonge-Makamba : La monnaie étrangère ou l’oiseau rare

Africa-Press – Burundi. Les commerçants et les voyageurs éprouvent des difficultés à échanger leur monnaie en monnaie étrangère sur les différents postes-frontières se trouvant dans les provinces de Makamba et Rumonge. Les gouverneurs de ces deux provinces exigent aux cambistes d’exercer dans la légalité.

Il s’agit d’un véritable parcours de combattant de trouver un shilling tanzanien au poste-frontière de Mugina en commune Mabanda de la province de Makamba, indique H A, un commerçant burundais qui se rend souvent à Kasulu en Tanzanie pour s’approvisionner en différents produits qu’il revend au Burundi.

Il fait savoir qu’il n’existe pas de bureau de change au poste-frontière de Mugina. Aujourd’hui, les cambistes qui échangeaient différentes monnaies étrangères ne sont plus visibles à ce poste. Ce qui complique la tâche aux voyageurs et aux commerçants qui y passent.

Les informations recueillies sur place indiquent que les cambistes qui exerçaient à cet endroit sont traqués par la Police. Ce qui fait que certains ont opté pour travailler dans la clandestinité au moment où d’autres exercent de l’autre côté de la frontière à Munanira en Tanzanie.

K B, un voyageur rencontré à ce poste-frontière indique ne sait plus quoi faire car l’échange de monnaie se déroule actuellement dans la clandestinité avec toutes les conséquences que cela comporte.

Il précise qu’il existe deux choix. Soit, vous allez échanger votre monnaie dans la clandestinité ou vous franchissez la frontière pour aller échanger votre monnaie dans la localité de Munanira en Tanzanie à un taux exorbitant.

En effet, actuellement, sur les différents postes-frontières, 100 shillings tanzaniens s’échangent contre 185 francs burundais.

La même situation s’observe au port de Rumonge où les commerçants et voyageurs ont de la peine à avoir le franc congolais ou le shilling tanzanien car les cambistes travaillent dans la clandestinité de peur d’être arrêtés par la Police. Ce qui constitue un frein au développement socioéconomique dans cette entité administrative.

Nous avons également appris que des escrocs et des bandits se font passer pour des cambistes et embarquent les voyageurs dans des endroits tenus secrets et leur dépouillent de leurs biens, y compris l’argent et les autres objets de valeur.

Beaucoup de personnes qui passent par le port de Rumonge demandent à la Banque de la République du Burundi de trouver une solution intermédiaire au manque de bureau de change sur les différents postes-frontières.

Et un cambiste de préciser que pour ouvrir un bureau de change, la BRB exige de verser 50 millions de dollars. Il estime que c’est un grand montant pour bon nombre de cambistes.

Il demande à la Banque centrale d’assouplir ces conditions pour permettre aux cambistes de l’intérieur du pays de continuer à exercer leur travail.

Travailler conformément à la loi

Les voyageurs et les commerçants indiquent que le manque de bureaux de change constitue un grand défi au développement socioéconomique. Ils demandent, à cet effet, des solutions pour faciliter les mouvements transfrontaliers et ainsi faciliter la fluidité dans la circulation des biens et des personnes.

Contactés à ce sujet, Tantine Ncutinamagara et Léonard Niyonsaba, respectivement gouverneure de la province de Makamba et gouverneur de la province de Rumonge, les deux sont unanimes. Ils demandent aux cambistes de travailler en se conformant à la loi.

Ils précisent que la Banque centrale a exigé aux cambistes d’ouvrir des bureaux de change pour exercer dans la légalité et que les conditions d’ouverture d’un bureau de change leur ont été communiquées par la même banque.

Ces autorités administratives provinciales mettent en garde les cambistes qui vont passer outre la loi. Ils seront arrêtés et traduits en justice conformément à la loi.

C’est à ce titre qu’une dizaine de cambistes de la région sud du Burundi croupissent déjà dans la prison pour non-respect des recommandations et mesures émises par la Banque centrale en matière d’échange de monnaie au Burundi.

Une monnaie unique

Les commerçants, les voyageurs et certaines personnes interrogés demandent au Secrétariat exécutif de la Communauté de l’Afrique de l’Est d’accélérer le processus de mise en place d’une monnaie unique au sein des pays membres.

Ils attendent impatiemment l’utilisation d’une monnaie unique dans les pays membres de la Communauté afin de mettre fin aux nombreuses tracasseries sur les frontières et de promouvoir la libre circulation des biens et des personnes à travers les pays respectifs.

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