Tourisme au Burundi : un secteur en vogue mais avec très peu de résultats

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Tourisme au Burundi : un secteur en vogue mais avec très peu de résultats
Tourisme au Burundi : un secteur en vogue mais avec très peu de résultats

Africa-Press – Burundi. Des projets pour développer le secteur touristique sont légions. Des jeunes font des initiatives ici et là pour essayer de redorer ce secteur mais les résultats se font toujours attendre. Malgré ses 127 sites touristiques, le Burundi reste loin derrière ne fut-ce que sur le continent africain. Et si le salut de ce secteur n’était pas que dans les sites ?

Nature Burundi Safari Tours. Le nom est tombé sur la toile cette semaine avec le début de ce mois de mai. C’est une nouvelle organisation d’une jeune influenceuse Nelly Nadia Hakizimana, Nelly Nat pour ses followers. Elle espère donner un coup de pousse au secteur touristique. Sur la liste, elle rejoint d’autres noms comme Visit Burundi, Ikaze Ventures, Gisabo Tours et bien d’autres initiatives des jeunes pour promouvoir le secteur touristique au Burundi.

En partenariat avec la Banque de l’habitat du Burundi (BHB), Nadia ambitionne de « développer le secteur touristique en exposant les sites touristiques de notre pays via internet. » Dans la même optique, son organisation compte « sortir un film documentaire montrant tous les sites touristiques du Burundi ».

Une impression du déjà vu, n’est-ce pas ?

Un secteur miné par des défis« Le secteur du tourisme au Burundi n’existait que de nom. Sinon, pratiquement il n’existe pas parce qu’ailleurs dans le monde, c’est un secteur qui existe de par sa production, sa contribution au PIB. Tandis que le tourisme au Burundi est un secteur qui dépend des miettes de subsides données par le ministère ayant les finances dans ses attributions alors qu’ailleurs dans le monde, c’est le contraire. Le tourisme donne au ministère des finances des revenus pour faire vivre le pays. » annonçait Jacques Bigirimana, le Directeur général du tourisme au Burundi lors des activités d’actualisation de la politique nationale du développement du tourisme au mois de mars 2023. Des paroles pertinentes surtout que cela sort de la bouche d’un officiel.

Et dans la deuxième édition du forum national sur le développement qui a eu lieu récemment au mois d’avril 2023, le même DG déplorait « l’inexistence d’un cadre légal régissant l’industrie du tourisme au Burundi. »

Entretenons, exploitons et innovonsSommes-nous vraiment en train de profiter de tous les atouts que nous offre l’emblématique Lac Tanganyika touristiquement parlant ? La saleté sur certaines plages laisse à désirer. L’accès à certains lieux touristiques qui nous sont chères comme les chutes de Rutana reste difficile.

Sans oublier que le Musée vivant de Bujumbura, en 2021, relâchait 13 pythons dans le Parc naturel de la Rusizi « en raison du manque de moyens pour les prendre en charge ».

Dans un pays comme le Burundi, nous ne pouvons pas compter que sur les animaux pour développer le tourisme parce que la Tanzanie et le Kenya à côté de nous sont deux grands pays à tradition touristique en termes de faune. Néanmoins, il y a d’autres aspects qui sont spécifiques au pays et que nous pouvons développer. Le problème est que même la plupart des nouvelles initiatives se focalisent surtout sur les parcs et sites touristiques. Or, cela n’est qu’un aspect de ce que nous pouvons faire dans ce domaine.

Des hôtels de luxe à Bujumbura ? Il y en a oui. Mettons-les au grand jour sous leurs plus belles images. Il est grand temps de changer cette qualification : « Burundi, pays le plus pauvre du monde ». Passons à la contre-attaque. Exposons nos joyaux ! Si nous ne parlons pas de notre pays, on le fera pour nous et pas en bien.

Il y a des touristes qui choisissent de partir en voyage dans un tourisme culinaire pour découvrir des spécialités gastronomiques locales ; une occasion pour eux de se laisser surprendre par les saveurs du terroir. Les professionnels de ce secteur devraient aussi penser à ces gens et trouver des stratégies pour attirer ces visiteurs curieux et gourmands. Pourquoi ne pas faire une campagne de communication exposant certains produits locaux comme l’isombe (feuilles de manioc), le mukeke et le ndagala du Lac Tanganyika, la pâte à base de manioc (le bugali et le buswage), l’umukubi (feuilles de haricots) et bien d’autres. Je ne donne que des pistes espérant une suite favorable.

Et les écoles d’hôtellerie et tourisme dans tout ça ?

Un partenariat public-privé est plus que nécessaire pour espérer voir un jour le secteur touristique faire vivre et non vivre du pays.

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