Génération Grands Lacs : La corruption est une entrave au développement de la région

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Génération Grands Lacs : La corruption est une entrave au développement de la région
Génération Grands Lacs : La corruption est une entrave au développement de la région

Africa-Press – Burundi. Pour Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, la corruption fait que les pays de la sous-région restent pauvres.

A Kigali au Rwanda, Apollinaire Mupiganyi est directeur exécutif de Transparence Internationale Rwanda, une association sans but lucratif qui a pour mission de lutter contre la corruption et promouvoir la bonne gouvernance. Au micro de Gabriel Imanariho de la radio Isango Star de Kigali, il parle des formes de corruption observée dans la région des Grands Lacs. « Dans transparence internationale nous définissons la corruption comme l’abus de pouvoir qui vous est confié à des fins privées. Dans cette définition large nous y trouvons des fins personnelles, gains matériels, l’argent que vous gagnez indûment ou d’autres faveurs liées à vos fonctions, abus de pouvoir ».

D’après lui, ces comportements inclus entre autres l’argent que le corrompu tire du citoyen lorsqu’il cherche des services. « C’est répandu. C’est ce que l’on appelle les pots-de-vin ». M. Mupiganyi explique que d’autres formes sont le favoritisme et le népotisme qui tendent à utiliser le pouvoir pour donner des avantages indus à une connaissance familiale ou connaissance. Selon lui, les détenteurs de pouvoir abusent de leurs positions pour des faveurs sexuelles en contrepartie pour des faveurs monétaires, promotion indue.

Dans la région, le niveau de corruption est inquiétant. Le directeur exécutif de Transparence International Rwanda dresse un tableau. « Au niveau régional, les scores sont entre autre bas. Par exemple en RDC a un score de 20/100, le Burundi a 17/100 et le Rwanda a 51/ 100 et l’Ouganda a 26/100, le Kenya 32 et la Tanzanie 38. La prévalence de la corruption réelle est très élevée vu les chiffres et le rapport de transparence international ».

Dufina Tabu est président de l’association des volontaires du Congo, Afvoco engagé dans la lutte contre la corruption à Goma. Au micro de Fidèle Kitsa de Radio Stars de Goma parle de l’état des lieux de la corruption et ses conséquences en RDC. Il déplore que la corruption devienne un mode de vie en RDC. « Ce n’est plus la corruption mais on dit l’article 15, débrouillez-vous. On a essayé d’embellir le mot corruption.

Cela n’est pas commencé aujourd’hui. Les policiers par exemple les policiers de roulage. Ils sont là et sont obligés de verser à chaque jour à leur chef. C’est comme une vie normale. Si tu ne donnes pas on te retire du milieu ».

D’après lui, la corruption affecte l’économie du pays. Les plus forts s’enrichissent facilement. On chante toujours, dit-il, pays riche alors que le peuple est pauvre. « C’est énervant et révoltant. L’insécurité, les gens sans argent tu pour. C’est le fameux article. Au temps de Mobutu on disait tu as une arme. Tu dois survivre avec. Nous vivons l’insécurité ».

A Bujumbura, Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et malversations économiques (Olucome), s’exprime au micro de Joyce Guilaine Imanishimwe de Bonesha FM. Il parle de l’état des lieux de la corruption. Pour lui, la corruption est une entrave au développement d’un pays. « Opérée par les gros poissons, ils volent beaucoup d’argent qui construirait des hôpitaux, routes, les gros marchés. La corruption anarchique ou corruption grise c’est la petite corruption chez les policiers, petit citoyens ».

Il considère que cette corruption a pour conséquence la perte de confiance des dirigés dans les dirigeants. « Dans la région des grands lacs on prend des mesures inefficaces. Nous restons des pays corrompus et les plus pauvres.

Un fléau à éradiquer

Les jeunes d’Uvira au micro de Sifa Munyaka Angèle de RNDT d’Uvira donnent leurs avis. Ils parlent d’un système de gouvernance dégradé. Pour eux, les pouvoirs publics doivent agir. Ils considèrent que c’est le sens de l’humanité qui a quitté l’esprit des gens. Les gouvernants, se désole-t-il, ont amassé de l’argent à leurs comptes et laissent la population dans la pauvreté. « Nous sommes dans la débrouillardise. Il y a trafic d’influence. C’est inconcevable qu’un député ne paie pas l’impôt alors que les assujettis le paient. Il y a manque de vision des dirigeants. Ils sont des corrompus. Ils craignent d’être virés sans s’enrichir »

Apollinaire Mupiganyi, directeur exécutif de transparency international propose des voies et moyens. Pour lui, la corruption peut amener à des morts, c’est une entrave à la prospérité. « Elle ronge le développement et favorise les dirigeants. Il y a détournement de l’argent vers des paradis fiscaux. Une corruption endémique crée des mécontents qui se soulèvent contre les détenteurs du pouvoir ».

Il explique que la lutte contre la corruption est un choix. Ii parle notamment du rôle incontournable des médias indépendants pour dénoncer des cas de corruption. Il faut, dit-il, un cadre juridique robuste. Il donne l’exemple du Rwanda dont la nouvelle loi de 2018 pour la lutte contre la corruption en fait un crime imprescriptible. Celui qui est reconnu coupable ne va pas échapper à la sanction. « Le pays a mis en place des chambres spécialisées des crimes de corruption. Il faut une tolérance zéro pour la corruption. Il faut des poursuites contre des gens soupçonnés », conclut-il.

L’émission Génération Grands-Lacs est un rendez-vous hebdomadaire par les jeunes et pour les jeunes. C’est une occasion pour les jeunes de donner leurs avis et contribution sur des questions de leur région. C’est une production de Search for Common Ground en collaboration avec les radios, Bonesha FM de Bujumbura, radio Isango star de Kigali, mama radio de Bukavu, la radio notre dame de Tanganyika, RNDT d’Uvira et la radio Kivu star de Goma.

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