Muyinga : vers un changement dans le système agricole

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Muyinga : vers un changement dans le système agricole
Muyinga : vers un changement dans le système agricole

Africa-Press – Burundi. On cultive beaucoup, mais on produit très peu, parce qu’on cultive mal », tels sont les propos tenus ce mardi 25 juillet à Muyinga par le pasteur Johnson Nsabimana, devant les administratifs et les agronomes œuvrant dans cette province. Depuis quelques temps, Johnson Nsabimana, pasteur à l’Egise du Rocher s’est engagé à contribuer dans l’augmentation de la production alimentaire.

Pour lui, cela est possible, il suffit que les burundais acceptent de changer de mentalité, et reconnaissent que les méthodes culturales ancestrales ont dégradé les sols et les ont rendus stériles et accepter d’exploiter la terre autrement.

C’est dans cette optique que Johnson Nsabimana a animé mardi 25 juillet, un atelier de sensibilisation sur un nouveau système cultural à l’intention des administratifs et techniciens agricoles de la province Muyinga.

C’est un système a-t-il expliqué, qui donne un rendement élevé sans dégrader le sol et sans investir trop de moyens notamment au niveau des intrants et du travail à faire sur le terrain.

Après la séance de sensibilisation, les administratifs, les agronomes et la population se sont rencontrés sur la colline Mukoni en commune Muyinga, où le pasteur Johnson Nsabimana et ses techniciens ont fait la démonstration de la nouvelle technique culturale qu’ils ont apprise au Zimbabwe.

Ce n’était pas pour la première fois que cette technique est enseignée. Une expérience a déjà été faite sur les collines Nkoyoyo et Mageni et les résultats ont été probants.

Dans cette nouvelle technique, on met la chaux uniquement dans le poquet, une semaine après on met de la fumure organique.

Contrairement aux anciennes pratiques, on ne cultive pas en remuant tout le sol du terrain exploité, on enlève les herbes et on fait le paillage.

Les techniciens on montré que le labour déstabilise la biodiversité du sol, si utile à sa fertilité. Le labour favorise l’érosion du sol, quant il pleut par exemple, l’eau emporte une grande partie de la terre végétale d’où les plantes tirent la plupart de l’eau et des nutriments, la productivité du sol diminue.

Ils ont montré à la population agricultrice que si on cultive et que l’on applique le paillage l’érosion du sol fait moins de dégâts.

Et si on ne cultive pas et qu’on aménage des poquets, après avoir enlevé les herbes du champ et qu’on plante ou sème en ligne, fait le paillage, l’érosion du sol est très minime, le sol garde sa biodiversité intacte et le rendement est excellent.

Par ailleurs, cette technique permet une réduction de certains intrants. Alors traditionnellement, sur un hectare on met une tonne et demie de chaux agricole, dans cette nouvelle technique, quelques 200 kg suffisent sur le hectare.

La chef de cabinet du gouverneur de province a recommandé à tous les administratifs de trouver des terrains d’expérimentation de cette technique dès la prochaine saison culturale.

Et pour le pasteur Johnson Nsabimana, les burundais devraient mettre en pratique cette technique pour améliorer la production alimentaire, parce que dit-il, on ne peut parler de développement si les gens n’ont pas de quoi manger.

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