Africa-Press – Burundi. Lors d’une descente pour les opérations de vérification de la conformité fiscale effectuée dernièrement par l’Office burundais des recettes (OBR) en mairie de Bujumbura, certains magasins de la galerie Idéale ont été fermés par les agents de l’office. Certains vendeurs de téléphones portables à cet endroit en sont affectés et demandent de la souplesse.
Il est 10h. Nous sommes au centre-ville de Bujumbura, devant les galeries Idéale et Bata. Certains magasins de ces galeries sont fermés. D’autres sont ouverts. Les vendeurs de téléphones sont fâchés. Et pour cause, l’impôt qu’ils payaient à l’OBR a augmenté sans qu’ils soient préalablement avisés, disent-ils.
Les vendeurs de téléphones dans la galerie Idéale se disent choqués par la hausse de l’impôt de l’OBR et qu’ils ne peuvent rien y faire. Ils ne comprennent pas par exemple comment l’OBR peut demander à quelqu’un de payer un impôt de 500 dollars alors qu’il a des marchandises qui ne dépassent même pas un million.
Un parmi les vendeurs de téléphones témoigne avec tristesse que « C’est catastrophique pour nous. Je peux utiliser ce terme parce qu’hier je suis venu ici pour travailler comme d’habitude. Soudain, des agents de l’OBR sont venus. Ils m’ont demandé les papiers et je leur ai montré les factures que j’avais payées à l’OBR. Malheureusement, ils ont mis un cadenas sur la porte de mon magasin en me disant qu’il y avait un autre papier que je devais avoir en provenance de l’ARCT. Je ne savais même pas que l’ARCT travaille avec l’OBR ».
Furieux, le vendeur continue à expliquer que: « Ce qui nous a rendu beaucoup plus malheureux ce sont les frais de l’impôt qui sont en dollars. Me demander 500$ sans même m’expliquer comment on les calcule n’est pas juste. Les agents de l’OBR m’ont dit que je dois payer même les arriérées en me référant à l’année où j’ai commencé ce commerce. J’ai même demandé qu’ils me laissent travailler pour voir si le lendemain je pouvais avoir cet argent mais en vain. Ils m’ont également signifié que j’allais payer 5$ de plus pour le cadenas mis sur la porte du magasin. Je suis alors rentré les mains sur la tête ».
Un autre vendeur de téléphone « plus ou moins chanceux » (puisque son magasin n’a pas été fermé) n’est pas loin du précédent récit. Il raconte en effet que « les agents de l’OBR sont venus dans mon magasin pour la vérification de la conformité fiscale. Comme je savais que j’ai déjà payé l’impôt, je leur ai présenté les papiers que j’avais sur moi. Ils m’ont alors dit qu’il y avait un autre papier de l’ARCT qui manquait. C’est ainsi qu’ils m’ont présenté une facture de l’impôt y relative. Je me suis alors empressé pour régler cela car je devais me conformer à la loi »
Certains autres vendeurs de téléphones précisent davantage que l’OBR les impose en dollars entre 100$ et 1000$. Heureusement qu’ils paient l’équivalent en francs burundais avec le taux de la BRB (Banque de la république du Burundi), se réjouissent-ils.
Des explications
Visiblement, les vendeurs de téléphones ne sont pas contre le paiement des impôts mais ils sont contre le timing et la procédure. Ils s’accordent en effet pour demander à l’OBR de prendre du temps pour expliquer bien avant et clairement aux redevables les changements intervenus dans le paiement des impôts. Surtout qu’avant, selon leurs dires, ils payaient en tranches.
Ce qui leur permettait d’avoir assez de temps afin de chercher l’argent à payer comme impôt. Raison pour laquelle ils demandent à l’office d’alléger la situation en leur accordant du temps pour chercher l’argent afin qu’ils puissent être en ordre avec la loi.
Le porte-parole de l’OBR, Stany Ngendakumana informe que plusieurs messages de sensibilisation à l’endroit des contribuables de l’OBR sont régulièrement donnés. Il estime que ces messages devraient inciter tout opérateur économique à la conformité fiscale. Il précise également que l’opération de vérification fiscale allant jusqu’à la fermeture de certains magasins non conformes est légale.
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