Africa-Press – Burundi. L’Olucome appelle à la mise en place des stocks stratégiques pour faire face à la cherté de la vie au Burundi. Il déplore que la grande partie des devises issues de la vente des minerais ne soit pas rapatriée au Burundi.
« Les devises au Burundi proviennent essentiellement de l’exportation du café, du thé, du coton, des minerais et du tourisme. Plus de 70 % des devises issues de la vente des minerais ne seraient pas rapatriés au Burundi », a évoqué Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, lors d’une conférence de presse animée ce 23 mai.
Il regrette que les touristes et les investisseurs étrangers viennent au compte-gouttes au Burundi. En cause, selon lui, le climat socio-politique et les indicateurs non encore satisfaisants de Doing Business au Burundi.
Il relève que la carence des devises a des répercussions sur la vie des citoyens burundais, notamment la hausse des prix des produits de première nécessité : « Cela cause l’inflation généralisée dans le pays alors que les revenus des citoyens burundais n’ont pas augmenté.»
Gabriel Rufyiri déplore que durant cette situation de pénurie de la plupart des produits sensibles, les spéculateurs font loi. Il donne l’exemple d’un litre d’essence qui s’achète entre 6 mille et 15 mille BIF sur le marché noir alors que le prix officiel est de 3250 BIF. De surcroît, un dollar est à plus de 3 mille BIF alors que le prix officiel gravite autour de 2000 BIF.
« Le marché parallèle est devenu plus fréquenté que le marché officiel. L’économie formelle est actuellement à risque à cause de la corruption et des magouilles de spéculation». Selon lui, le marché parallèle serait alimenté en devises par certains bénéficiaires des devises de l’Etat.
Des recommandations
Suite à la pénurie des devises et des produits essentiels comme les produits pétroliers et intrants agricoles, l’Olucome appelle le Parlement à prévoir la constitution des stocks stratégiques dans le budget national exercice 2022-2023. Pour lui, ce budget doit mettre un accent particulier aux secteurs porteurs de croissance économique, dont l’agriculture, le secteur minier ainsi que le commerce et l’industrie.
Il propose la mise en place d’un stock stratégique carburant d’au moins 6 mois et un stock stratégique des devises pour les importations. En outre, il suggère la constitution d’un stock stratégique des intrants agricoles pour au moins deux ans ainsi qu’un stock des engins agricoles pour la mécanisation et l’industrialisation de l’agriculture.
Le président de l’Olucome demande au gouvernement de gérer rationnellement et équitablement le peu de devises existantes, de vérifier les bénéficiaires de ces devises de l’Etat ainsi que combattre les circuits informels d’achat et de vente des devises pour ne pas fragiliser les opérateurs formels.
Il recommande, entre autres, plus d’investissements dans les cultures industrielles génératrices de devises ainsi que le développement d’un système de rapatriement des devises issues surtout de la vente des minerais.
« Il faut interdire formellement les agents et mandataires publics de faire le commerce. Cela crée une concurrence déloyale », soutient Gabriel Rufyiri, Et de demander aux partis politiques et confessions religieuses de s’abstenir des demandes intempestives des contributions à la population qui fait face à la cherté de la vie.
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