Affaire Floriane Irangabiye : HRW demande aux autorités de mettre fin aux procès politisés

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Affaire Floriane Irangabiye : HRW demande aux autorités de mettre fin aux procès politisés
Affaire Floriane Irangabiye : HRW demande aux autorités de mettre fin aux procès politisés

Africa-Press – Burundi. La condamnation de Floriane Irangabiye montre que la répression à l’encontre des personnes qui critiquent le gouvernement est loin d’être terminée », indique Clémentine de Montjoye, chercheuse au sein de la division Afrique de Human Rights Watch (HRW). Pour elle, la condamnation de Floriane Irangabiye met en lumière la manipulation du système judiciaire par les autorités burundaises pour faire taire les voix critiques.

Le 3 janvier 2023, le Tribunal de Grande Instance de Mukaza a condamné Floriane Irangabiye à 10 ans de prison et à une amende de 1 million de BIF pour « atteinte à l’intégrité du territoire national ». Les avocats de Floriane Irangabiye ont interjeté appel le 23 janvier.

D’après le verdict du tribunal, indique HRW, sa condamnation fait suite à une émission diffusée sur Radio Igicaniro qu’elle a animée en août 2022, au cours de laquelle elle a interviewé un défenseur des droits humains et un journaliste en exil, qui ont tous deux critiqué le bilan du Burundi en matière de droits humains.

Sur son compte Twitter, le ministère avait réagi, le 7 janvier, sur ce dossier : « Dans cette affaire débattue en audience publique en présence de ses avocats, elle n’a pas pu présenter sa carte de presse alors qu’elle prétend être journaliste. Après signification de ce jugement en date 03/01/2023, Floriane Irangabiye a dit vouloir faire appel. »

D’après HRW, la condamnation d’une journaliste viole le droit à la liberté d’expression. « Les autorités devraient libérer Floriane Irangabiye et mettre fin aux procès politisés. » HRW trouve que la détention de Floriane Irangabiye pendant des mois sans chef d’accusation, ainsi que l’incapacité du procureur à présenter des preuves crédibles pour un crime, constituent des violations flagrantes de plusieurs principes d’un procès équitable entérinés par la loi burundaise et le droit international.

« Si les autorités burundaises sont sincères quant à leur volonté d’introduire des réformes, elles devraient mettre fin à leur vendetta contre les personnes qu’elles perçoivent comme des opposants au gouvernement, y compris les dizaines de journalistes et de défenseurs des droits humains qui ont fui après la crise politique du pays en 2015 », fait savoir HRW.

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