Africa-Press – Burundi. Devant un parterre de parlementaires conviés pour suivre le rapport d’étape de la Commission Vérité et Réconciliation, son président, l’ambassadeur Pierre-Claver Ndayicariye a fait savoir, ce lundi 18 septembre au Palais des Congrès de Kigobe, que la Belgique a sciemment désorienté le procès sur l’assassinat du prince Louis Rwagasore, le héros national, le 13 octobre 1961.
La CVR demande à la Belgique de reconnaître ses responsabilités dans ce crime et appelle Gitega à entamer un dialogue avec cette ancienne tutelle afin qu’il y ait réparation et qu’’elle indemnise le Burundi, son ancienne colonie et la famille du Prince Louis Rwagasore éprouvée.
« Ayant revisité tous les faits et le jugement rendu sur la mort du Prince Louis Rwagasore, la CVR déclare solennellement que le Premier ministre a été victime d’un assassinat aux mobiles politiques, organisé et planifié par la Belgique », a statué l’ambassadeur Pierre-Claver Ndayicariye.
Pour la CVR, les colonisateurs allemands et belges ont commis au Burundi des crimes économiques attentatoires aux droits de l’Homme avec la complicité des missionnaires catholiques.
La CVR appelle les Burundais à ne pas confondre les présumés bourreaux et leurs descendants. « Que le criminel soit reconnu comme tel. Que ses parentés ne soient pas victimes des atrocités commises. La réconciliation et le pardon tant souhaités passeront par cette voie ».
La CVR appelle les familles des victimes à la retenue et à accorder le pardon. « Que les présumés criminels encore en vie soient humbles dans leur langage pour ne pas blesser les familles éprouvées. » La CVR les appelle à se préparer pour demander pardon.
Durant ces 4 années de mandat de la CVR, 1553 personnes dont 1213 hommes ont été auditionnés à travers tout le pays, des Burundais et des étrangers.
Il y a des Burundais rencontrés en Tanzanie, au Kenya, en Belgique et aux États-Unis. Et ces voyages ont été fructueux, selon l’Ambassadeur Pierre-Claver Ndayicariye.
Sur son agenda, la CVR comptait ouvrir des antennes dans les 18 provinces du pays. Faute de moyens, regrette le président de la CVR, ces bureaux n’ont pas encore été mis en place.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burundi, suivez Africa-Press
