Des gouverneurs préoccupés par des budgets communaux « fantaisistes »

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Des gouverneurs préoccupés par des budgets communaux « fantaisistes »
Des gouverneurs préoccupés par des budgets communaux « fantaisistes »

Africa-Press – Burundi. Dans une réunion avec le ministre de l’Intérieur, ce 24 août, des gouverneurs ont exprimé leurs préoccupations sur la réalisation des plans communaux de développement communautaire (PCDC). Le ministre Martin Niteretse appelle à l’augmentation de la production pour la mise en œuvre de ces plans.

« J’ai des doutes sur la mobilisation des budgets pour la réalisation de ces PCDC. Par exemple, établir un budget des milliards pour la commune Kigamba où il est même difficile de payer les salaires des employés de la commune est fantaisiste », estime Boniface Banyiyezako, gouverneur de la province Cankuzo

Selon lui, les ressources et les matières taxables restent les mêmes dans les communes : « A moins qu’il y ait un financement extérieur, sinon on risque d’avoir planifié des activités non-réalisables, ce qui ferait que le taux de réalisation soit considérablement faible ».

Même préoccupation avec le gouverneur de la province Kayanza, Rémy Cishahayo. Il donne l’exemple des communes Matongo, Gahombo et Gatara qui, selon lui, peinent à payer les salaires des employés avec les recettes communales : « Faire un budget de 5 milliards alors que les recettes communales sont inférieures à 1 milliard n’est pas raisonnable. Certains plans risquent de ne pas être réalisés ».

Et de prévenir les communes qui espèrent des financements à travers des projets de développement. Il les rappelle que la plupart de ces projets s’étendent sur cinq ans avec des décaissements pouvant prendre des années.

Pour le gouverneur de la province Muyinga, Jean Claude Barutwanayo, il faut éviter de planifier à base des documents fantaisistes. Concernant les plans communaux de développement communautaire (PCDC), il estime que peu de communes pourront réussir à les réaliser en totalité : « J’ai dirigé une commune. Je sais d’où viens les recettes. Les ressources de la commune sont connues. On se demande s’il y aura des revenus magiques pour ces budgets. Il y aurait des communes où on a tout simplement complété les formulaires, mais qui seront bloquées au niveau de la mise en œuvre ».

Pour le gouverneur de la province Kirundo, Albert Hatungimana, les communes devraient disposer des actes d’engagement avec les bailleurs avant d’inclure des financements extérieurs dans les budgets communaux. Selon lui, les administrateurs qui n’ont pas des pièces d’engagement avec les bailleurs devraient supprimer ces financements dans les budgets.

Le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, Martin Niteretse, tranquillise les gouverneurs. Pour lui, ces plans communaux de développement seront réalisés. Pour lui, il faut mobiliser la population pour augmenter la production afin d’exporter les produits transformés et rapatrier les devises.

Il appelle les communes à ne pas s’attendre à des financements extérieurs : « Il faut budgétiser à base des moyens en votre disposition et des engagements de financement déjà signés ».

Dans le budget général de l’Etat exercice 2023-2024, les budgets de certaines communes sont supérieurs à ceux des ministères. A titre d’exemple, le montant des dépenses de la commune Matongo en province Kayanza dépasse 87 milliards contre plus de 600 millions de recettes potentielles. Pour la commune Buraza en province Gitega, les dépenses sont à plus de 17 milliards contre plus de 800 millions de recettes potentielles.

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