Africa-Press – Burundi. Dans une démarche qui a suscité une vaste controverse, l’ancien président américain Donald Trump a justifié, mardi dernier, devant le Congrès américain, les coupes budgétaires importantes dans l’aide étrangère accordée par les États-Unis.
Au cours de son discours, Trump a cité en exemple le Lesotho, affirmant qu’il s’agissait d’un « pays dont personne n’a jamais entendu parler », et prétendant que ce pays recevait 8 millions de dollars pour promouvoir les questions de transition de genre.
Ces déclarations, faites dans le cadre de sa justification des nouvelles politiques budgétaires, ont été perçues comme offensantes et insultantes, provoquant un vif mécontentement tant au niveau officiel que populaire au Lesotho.
Réaction du gouvernement du Lesotho
Le gouvernement du Lesotho a exprimé sa « profonde stupéfaction » face aux propos de Trump, estimant que ces déclarations reflétaient une ignorance manifeste de la réalité économique, sociale et politique du pays.
Selon Radio France Internationale, un responsable gouvernemental a qualifié les propos de Trump de « méprisants et irresponsables », soulignant que « le Lesotho n’est pas un pays dépendant de la charité, mais cherche à établir des partenariats équitables basés sur le respect mutuel ».
Le porte-parole du gouvernement a ajouté que les relations entre le Lesotho et les États-Unis reposent sur des bases diplomatiques solides, et que les déclarations de Trump « ne représentent qu’une opinion individuelle sans engagement pour l’administration américaine actuelle ».
Il a également rappelé que les États-Unis ont toujours été un partenaire stratégique dans les domaines de la santé, de l’éducation et du développement, et que l’aide américaine a toujours été appréciée sans jamais être perçue comme une source d’humiliation.
Manifestations populaires
L’indignation ne s’est pas limitée au gouvernement, elle a également gagné la rue. Des centaines de citoyens ont manifesté dans la capitale Maseru pour dénoncer les propos de Trump.
Selon des sources locales, les protestations ont rassemblé un large éventail de la population, les manifestants brandissant des pancartes appelant Washington à respecter la souveraineté du Lesotho et à ne pas adopter une approche dominatrice.
Sur les réseaux sociaux, une vaste campagne de solidarité avec le Lesotho s’est répandue, où des internautes du monde entier ont exprimé leur soutien au pays face à ce qu’ils considèrent comme de l’arrogance américaine.
Indignation au sein du Congrès américain
Sur le plan politique aux États-Unis, les propos de Trump ont suscité une forte réprobation, y compris au sein du Congrès américain.
D’après un rapport de CNN, plusieurs membres du Congrès, tant républicains que démocrates, ont vivement critiqué les déclarations de Trump.
Un sénateur républicain a dénoncé « des propos irresponsables susceptibles de nuire aux relations entre les États-Unis et l’Afrique », rappelant que les aides fournies au Lesotho ne sont pas de simples donations sans intérêt, mais font partie d’une stratégie américaine pour soutenir la stabilité et le développement en Afrique.
Il a également souligné que de telles déclarations risquaient d’affaiblir l’image des États-Unis sur la scène internationale, particulièrement alors que Washington cherche à renforcer son influence en Afrique face à la montée en puissance de la Chine et de la Russie.
Critiques internationales
Outre les réactions aux États-Unis, les déclarations de Trump ont été largement condamnées à l’échelle internationale.
D’après The Guardian, plusieurs organisations internationales et de défense des droits de l’homme ont dénoncé ce qu’elles considèrent comme « un discours incendiaire », avertissant que de telles déclarations pourraient encourager la discrimination et la violence contre les groupes vulnérables au Lesotho.
L’Union africaine a également exprimé son inquiétude face aux répercussions potentielles des propos de Trump, soulignant que de telles attitudes pourraient affaiblir la confiance des pays africains dans leurs partenariats avec les États-Unis, ouvrant ainsi la porte à d’autres puissances pour accroître leur influence sur le continent.
Les relations américano-africaines en danger ?
Malgré la polémique, certains analystes estiment que les relations entre les États-Unis et le Lesotho ne seront pas profondément affectées, notamment car l’administration actuelle n’a pas adopté officiellement la position de Trump.
Cependant, des observateurs soulignent que ces déclarations pourraient contraindre Washington à rassurer ses partenaires africains, en réaffirmant son engagement envers le Lesotho et l’Afrique en général, et en prenant des mesures pour dissiper les tensions.
Au regard des précédentes controverses suscitées par Trump lors de sa présidence – notamment ses relations tendues avec plusieurs pays africains – cet épisode rappelle aux capitales africaines l’importance de diversifier leurs alliances et de ne pas dépendre exclusivement de Washington, face à la montée en puissance de nouveaux acteurs internationaux.
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