Africa-Press – Burundi. Les coupures d’Internet ont atteint leur niveau le plus élevé en 2024 en Afrique, alors que de plus en plus de gouvernements ont tenté de priver des millions de citoyens d’accès au réseau, plus que jamais au cours de la dernière décennie.
Un rapport publié par Access Now et #KeepItOn, regroupant des centaines d’organisations de la société civile à travers le monde, a révélé qu’il y a eu vingt-et-une coupures dans quinze pays africains, dépassant le record précédent de dix-neuf coupures en 2020 et 2021, selon un journal britannique.
Les autorités des Comores, de la Guinée-Bissau et de Maurice ont rejoint les auteurs récurrents de ces coupures, tels que le Burundi, l’Éthiopie, la Guinée équatoriale et le Kenya. La Guinée, le Nigeria, le Sénégal et la Tanzanie figuraient également sur la liste. Toutefois, les responsables incluaient aussi des milices et d’autres acteurs non gouvernementaux.
La directrice de campagne de KeepItOn chez Access Now, Felicia Antonio, a déclaré que les fournisseurs de services de télécommunications et d’Internet qui interrompent les services sur ordre des gouvernements sont également complices de la violation des droits des citoyens, citant les principes directeurs des Nations unies sur les entreprises et les droits humains.
Les détails montrent que la majorité des coupures ont été imposées en réponse à des conflits, des manifestations et des périodes d’instabilité politique. Des restrictions ont également été observées lors des élections. Cette tendance s’est répétée à l’échelle mondiale, avec une hausse du nombre de coupures dans davantage de pays: deux cent quatre-vingt-seize coupures dans cinquante-quatre pays, contre deux cent quatre-vingt-trois dans trente-neuf pays l’année précédente.
Access Now a indiqué que ces chiffres sont les pires enregistrés depuis 2016, soulignant une tendance où l’accès à Internet est continuellement restreint.
Le rapport ajoute que derrière chacune des mille sept cent cinquante-quatre coupures recensées depuis 2016, il y a des individus et des communautés coupés du monde, souvent lors de troubles politiques, de violences et de conflits armés.
Selon Access Now, au moins cinq coupures d’Internet en Afrique ont duré plus d’un an à la fin de 2024.
Depuis début 2025, le réseau social Meta reste restreint en Ouganda, malgré des contacts entre les autorités et ses représentants. De plus, sur l’île d’Annobón en Guinée équatoriale, les services Internet et mobiles sont coupés depuis août 2024, suite à des manifestations liées à des préoccupations environnementales et à l’isolement du reste du pays, selon le rapport.
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