Africa-Press – Burundi. En cette période électorale, les habitants de la colline Murago, commune Gihogazi de la province de Karusi invitent les leaders religieux à éviter tout enseignement divisionniste.
Ils considèrent que les leaders religieux doivent éviter tout message de haine dans leurs prédications. Ils estiment en effet que la religion est pacifiste. « Un bon chrétien est celui qui réconcilie les gens en conflit. C’est quelqu’un qui essaie de réunir ceux qui sont divisés et d’apporter la paix là où il y a les conflits ».
Selon un habitant de la colline Murago, il y a des leaders religieux qui travaillent de mèche avec certains hommes politiques. Ils n’ont pas peur d’insulter les opposants et de légitimer certaines convictions politiques lors des prédications. « Cela est de nature à diviser les fidèles. Si j’entends un homme d’église qui tient de tels propos, je ne le prends pas comme un serviteur de Dieu mais plutôt comme un politicien déguisé ».
Pour M.N, une femme habitante de cette colline, en 2015, beaucoup de leaders religieux ont dérapé et se sont écartés de leur mission première qui est de fédérer les croyants. « Pendant la prédication ou l’homélie, certains faisaient valoir leurs convictions politiques et incitaient les fidèles à soutenir certains et à détester les autres. Plusieurs croyants avaient de la peine quand leur groupe d’appartenance et leurs candidats étaient stigmatisés ».
Même lecture chez Yvette Ndayizeye qui fait savoir qu’aucun message ou propos violent et dégradant ne doit sortir de la bouche d’un pasteur ou d’un prêtre. « Ils sont chargés de rassembler les gens et de tranquilliser les âmes des croyants. Ils ne sont pas dignes de proférer des insultes ou de semer la division et la confusion. Ils doivent plutôt travailler pour l’unité ».
Les habitants de Murago insistent pour dire que, lors des prédications, les leaders religieux ne devraient pas exprimer ni leurs convictions politiques ni leur haine contre un groupe social ou politique donné. « Tout serviteur de Dieu doit prêcher l’Evangile pour rassembler les gens. Sa vocation est de prêcher la Bonne nouvelle, la paix, l’amour et l’unité du peuple ».
D’après Otto Mbazumutima, conseiller chargé des questions socio-politiques et juridiques en commune Gihogazi, certains leaders religieux peuvent avoir des écarts de langage. « Leurs messages peuvent semer la haine, la confusion et les divisions. Et pourtant, les prédicateurs ont la vocation d’enseigner l’amour et l’unité pour une paix durable ». Il fait savoir que des réunions d’échanges sont organisées entre les leaders religieux et l’administration pour éviter tout dérapage.
Prêcher plutôt l’amour
Selon Acher Niyonizigiye, expert en leadership et pasteur dans une église, des messages de haine dans les prédications ne sont pas fréquents. Il considère que c’est une mauvaise pratique pour les prédicateurs de la parole de Dieu. « J’ai déjà entendu des prédicateurs et enseignants de la Bible qui utilisent des mots violents pour attaquer un groupe donné. Ils utilisent la Bible pour dégrader et attaquer la dignité des autres personnes ».
Il trouve que celui qui prêche la parole de Dieu doit faire preuve de sagesse en s’adressant aux différentes catégories des gens. « La parole de Dieu nous interdit d’insulter les autres. Il ne faut pas faire usage des mots qui portent atteinte à l’intégrité morale des individus. Il faut prêcher l’amour, l’unité et la paix ».
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