Michela Wrong dénonce le régime Kagame à Bruxelles

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Michela Wrong dénonce le régime Kagame à Bruxelles
Michela Wrong dénonce le régime Kagame à Bruxelles

Africa-Press – Burundi. Au cours des dernières années, l’image du Président Kagame du Rwanda s’est détériorée dans certains milieux militants panafricains, car il incarne un État africain issu de la globalisation unipolaire américaine néolibérale. Cette globalisation, initiée par les États-Unis, regroupe les milliardaires américains ( leurs multinationales, leurs fondations, et leurs fonds ), les institutions de Brettons Woods ( Banque Mondiale, Fond Monétaire International, Organisation Mondiale du Commerce ) et l’ONU ( et toutes ses institutions : UNHCR, UNICEF, UNCDH,WFP/PAM etc. ), et vise à contrôler les marchés de l’économie mondiale ( marchés : financier, industrie extractive, des data, agroalimentaire, énergétique, pharmaceutique, industrie militaire, immobilier etc. ) en influençant politiquement de nombreux pays à travers le financement de leur Economie Sociale ( Société civile, Partis Politiques, Media, Entreprises, Hopitaux etc.). Cette tendance a pris de l’ampleur à partir des années 2000, lorsque les États-Unis ont conquis l’Afrique, autrefois dominée par les puissances coloniales européennes.

Le régime de Kagame au Rwanda est un produit de cette globalisation unipolaire américaine néolibérale. Aujourd’hui, le Rwanda se démarque en Afrique des Grands Lacs en tant qu’ un état de cette globalisation américaine néolibérale.

Mardi à Bruxelles, Michela Wrong [1] a présenté son livre “Rwanda Assassins Sans Frontières” dénonçant les assassinats commis par le régime rwandais dans le monde. Ce livre, ainsi que d’autres [2][3], sont des témoignages socio-politiques, qui offre un aperçu factuel du Rwanda en tant que -État- de cette globalisation unipolaire américaine néolibérale. Il est important de ne pas réduire ces ouvrages à la seule représentation de Kagame en tant que “monstre“, car ce n’est pas lui qui est aux commandes de cette globalisation unipolaire américaine néolibérale.

La bonne nouvelle est que nous ne sommes plus dans le monde de la globalisation unipolaire américaine néolibérale qui a dominé sans merci jusqu’en 2022. Nous vivons désormais dans un monde caractérisé par une multipolarité croissante avec l’émergence des BRICS. Cela nous permet de revisiter les différentes phases de cette guerre menée par le capitalisme depuis le XVIIe siècle jusqu’à nos jours, qui a donné naissance à cette globalisation néolibérale.

Le Burundi et le Rwanda, parmi les derniers pays colonisés en Afrique, ont connu une période coloniale relativement courte par rapport à d’autres nations. Pour les Africains, ces deux pays revêtaient une importance particulière sur les plans politique et socio-économique, car ils pouvaient servir de modèles dans leur quête identitaire pouvant aider à une renaissance après les ravages causés par la colonisation. Malheureusement, cet espoir a été anéanti par les États européens et les États-Unis au moment des indépendances.

Dans la région des Grands Lacs africains, le Burundi, pays similaire au Rwanda, a été le théâtre d‘un génocide régicide entre 1959 et 1973. Ce crime contre l’humanité a été commandité par les États-Unis, le Vatican, la France et la Belgique, et exécuté par des acteurs néocoloniaux burundais sélectionnés par ces puissances coloniales.

Dans une première phase allant de 1959 à 1965-66, l’objectif était de supprimer l’ancien État politique traditionnel des Barundi, appelé – Ingoma y’Uburundi – , pour instaurer une dictature militaire et une république militaire.

Dans une deuxième phase, qui nous intéresse ici, l’objectif était de démanteler le système socio-économique traditionnel des Barundi qui reposait sur Ingoma y’Uburundi. Ce système impliquait différents acteurs, de la hiérarchie supérieure à la base, tels que le Mwami (le chef de l’alliance de toutes les –imiryango– ou communautés barundi, assisté par les Batware, Baganwa et Batwa), les Bagumyamabanga (les savants planificateurs, régulateurs et législateurs), les Batutsi (les gestionnaires justes de la redistribution de la production ) et les Bahutu [5] (les membres de la corporation des métiers ou de la corporation de production de la richesse des Barundi ).

Ce système reposait sur une répartition équitable, juste, équilibrée et harmonieuse des ressources produites par les Bahutu afin de répondre à tous les besoins des Barundi, sans nécessiter l’utilisation d’argent ou d’une quelconque monnaie sur le marché intérieur. Cependant, le génocide contre les Bahutu du Burundi survenu entre 1972 et 1973, ayant entraîné environ 1,5 million de victimes sur une population totale d’environ 2,4 millions de Barundi à l’époque, a marqué la fin définitive de ce système socio-économique des Barundi. Cela a ouvert la voie à l’instauration d’une économie de marché au Burundi, avec l’arrivée de coopérants étrangers, principalement français, venus créer des entreprises ( des coopératives ) et l’utilisation de la monnaie, ce qui a accordé une importance accrue à la Banque de la République du Burundi, créée dès 1960-61 par la Belgique coloniale.

Par la suite, les médias occidentaux, soutenus par le régime dictatorial néocolonial, ont géopolitiquement présenté ce génocide comme étant le résultat d’un conflit ethnique entre Hutu et Tutsi au Burundi. Jusqu’à ce jour, de nombreuses victimes barundi, n’ayant pas pleinement pris conscience et réalisés leur résilience, continuent également de penser qu’il s’agissait d’un conflit ethnique entre Hutu et Tutsi.

Au Rwanda, en 1994, avec le Génocide du Rwanda, le régime de Kagame a renversé les Bahutu rwandais du pouvoir pour établir un État axé sur un nouveau modèle économique, celui de la globalisation unipolaire américaine néolibérale. Aujourd’hui, la catégorie sociale des Bahutu, qui était autrefois une source de fierté [6] pour les Barundi et les Banyarwanda, est désormais associée au terme de “génocidaire” par le biais de la globalisation unipolaire américaine néolibérale. Cela prouve que cette guerre avait réellement pour objectif d’imposer le capitalisme dans monde, et en particulier à l’Afrique.

En conclusion, le problème de “Kagame” , évoqué à travers ces ouvrages et divers rapports, n’est en réalité qu’un aspect du capitalisme colonial [7] qui a permis l’émergence des empires européens (Espagne, Portugal, Vatican, Hollande, Angleterre, France, Suède, Danemark, Belgique, Allemagne), puis des États-Unis, à travers l’économie de marché au XXe siècle, pour évoluer vers la globalisation unipolaire américaine néolibérale au XXIe siècle. Lorsque nous observons le régime de Kagame, ce ne sont pas seulement ses actions qui sont en jeu, mais également tous ces États mentionnés précédemment, ainsi que, parmi ces derniers, “chaque famille et son capital”.

[ https://www.youtube.com/watch?v=J1RY2so7wjo ]

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