Mobilisation pour Floriane Irangabiye devant l’ambassade du Burundi en Belgique

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Mobilisation pour Floriane Irangabiye devant l’ambassade du Burundi en Belgique
Mobilisation pour Floriane Irangabiye devant l’ambassade du Burundi en Belgique

Africa-Press – Burundi. Amnesty International a organisé ce mercredi 20 décembre une manifestation pacifique devant l’ambassade du Burundi en Belgique pour demander la libération de la journaliste Floriane Irangabiye, détenue depuis plus d’un an. La journaliste a été condamnée à dix ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale », des accusations qui n’ont jamais été prouvées.

Par Agnès Ndirubusa

Square Marie-Louise, il est 16 heures. Un rassemblement se forme. L’ambassade du Burundi se trouve dans une rue plutôt calme, en plein centre de Bruxelles. Peu à peu, une foule se forme. Les gens sont venus de différentes villes de Belgique.

Pancartes à la main, certains manifestants sont rentrés plus tôt de leur travail pour pouvoir participer à la manifestation. Il fait un froid de canard.

Tous sont venus manifester en faveur de la libération de la journaliste burundaise Floriane Irangabiye.

Sur les pancartes, les articles 9 et 10 de la Déclaration universelle des droits humains sont rappelés.

« Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu, ni exilé. Libérez Floriane Irangabiye. »

« Toute personne a le droit que sa cause soit rendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial ».

Bert Maes, responsable des actions publiques du secrétariat d’Amnesty Flandres, scande « Libérez, Floriane ».

Le rideau d’une fenêtre de l’ambassade est entrouvert. Une personne est en train d’épier les personnes rassemblées dans la rue. La foule scande de plus belle « Libérez Floriane »

Puis, Janvier Bigirimana, coordonnateur international de la coalition « Tournons la page internationale » reprend à son tour en kirundi : « Rekura Floriane ».

Président, écrivez un autre chapitre où la vérité triomphe

Deux poèmes de l’activiste Gordien Niyungeko sont lus en hommage de Floriane Irangabiye Des vers poignants. En s’adressant au magistrat suprême, le président Ndayishimiye, Gordien Niyungeko va déclamer :

« Excellence, en tant que père de famille, sentez sa peine, ses cris étouffés,

Dans l’obscurité de la prison, son cœur écorché

Souvenez-vous des larmes que vous avez versées

À cause d’une justice à la dérive, égarée.

Président, écrivez un nouveau chapitre où la vérité triomphe ».

Amnesty International a mobilisé les collègues de Floriane Irangabiye.

Le journaliste Alexandre Niyungeko a saisi cette occasion pour rappeler « qu’à quelques jours de Noël, notre collègue et mère, sa place ne devrait pas être en prison. La place d’un journaliste devrait être dans sa famille et sa rédaction et non en prison ».

Iris Steen, d’Amnesty Flandres, a adressé quelques mots à Floriane : « Vous ne me connaissez pas. Mais vous n’êtes pas seule. Nous sommes solidaires avec vous. Nous souhaitons votre libération le plus rapidement possible ».

Elle a insisté en regardant la fenêtre entrouverte de l’ambassade burundaise, « J’espère que l’ambassadeur va transmettre au gouvernement burundais notre demande et que vous serez libérée rapidement ».

Pour rappel, la jeune journaliste, mère de deux enfants, vient de passer plus d’un an dans les geôles du Burundi. Arrêtée arbitrairement le 30 août 2022, Floriane Irangabiye a été accusée, entre autres, de « violation de l’intégrité du territoire national », une accusation vague à souhait.

Elle a été condamnée à 10 d’emprisonnement et d’une amende d’un million de francs burundais. Son procès à huis clos a été entaché de graves irrégularités. Le procureur n’a fourni aucun élément de preuve crédible et a été qualifié par de nombreux observateurs et organisations , dont Amnesty International, de « parodie de justice ».

Ce rassemblement a vu la participation de plusieurs journalistes et défenseurs des droits humains burundais en exil en Belgique.

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