Africa-Press – Burundi. Avant l’approbation du ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique au poste de Premier ministre par l’Assemblée nationale ce mercredi 7 septembre, il y a eu débat sur le mode d’élection.
Le député Simon Bizimungu a voulu savoir ce qui s’est passé pour arriver au stade de changer le premier ministre. « Soit le premier ministre a démissionné ou le Parlement a voté une motion de défiance contre lui. Est-ce que le gouvernement a démissionné ? », s’est interrogé ce député élu dans la circonscription de Cibitoke.
Pour le président de l’Assemblée nationale, Gélase Daniel Ndabirabe, le président de la République a la légitimité de changer qui que ce soit dans le gouvernement.
Pour lui, le cabinet du président de la République est comme son foyer. : « Son cabinet comprend le vice-président, le premier ministre et les ministres. Il décide les places qu’occupent les membres et suit de près leur discipline. Lorsque quelqu’un se comporte mal, ne peut plus suivre les directives du chef ou s’il a des visions contraires à celles de son chef, il est compréhensible qu’il quitte la famille. Si l’enfant comme une faute, faudrait-il aller demander aux voisins s’il mérite une correction? Il faut le punir ».
Selon le président de l’Assemblée nationale, l’exposé des motifs pour le changement du premier ministre n’est pas nécessaire : « Ne demandez pas pourquoi. C’est le secret du président de la République. Personne ne peut interférer dans son organisation ».
Pour Agathon Rwasa, président du parti CNL, lorsque quelqu’un est nommé, il peut être aussi destitué : « Le président a la prérogative de nommer le premier ministre avec l’approbation des deux chambres du parlement selon l’article 130 de la Constitution. Et le président de la République peut aussi destituer le Premier ministre si ce dernier n’a pas été à la hauteur de ces prérogatives ».
Agathon Rwasa espère que le nouveau gouvernement sera inclusif : « Il n’y a aucun article dans la Constitution qui ouvre la porte à la discrimination. Nous pensons que le président de la République et son nouveau premier ministre pourront se concerter pour constituer un gouvernement capable de faire bouger l’économie et la gouvernance dans cette nation ».
Pour lui, la nouvelle équipe gouvernementale ne peut ressortir seulement du parti CNDD-FDD : « Cela fait déjà deux ans, un gouvernement monolithique aura démontré à suffisance qu’il était incapable de répondre aux aspirations et aux attentes du peuple burundais. Il faut exploiter les forces de tous les Burundais. Il faut le mérite et pas la partisanerie ».
Dans son article 130 dela Constitution de la République du Burundi, les activités du gouvernement sont coordonnées par le premier ministre nommé par le président de la République, après approbation préalable de sa candidature par l’Assemblée nationale et le Sénat votant séparément et à la majorité absolue de leurs membres.
L’article 208 alinéa 2 de la même constitution précise qu’une motion de défiance peut être votée à une majorité de deux tiers des membres de l’Assemblée nationale contre le premier ministre lorsqu’il accuse une défaillance manifeste dans la coordination de l’action gouvernementale ou qui pose des actes contraires à l’intégrité morale ou la probité ou qui, par son comportement, gène le fonctionnement normal du Parlement. Dans ce cas, le gouvernement présente obligatoirement sa démission.
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