85 Dollars pour un MVP, vipi ?

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85 Dollars pour un MVP, vipi ?
85 Dollars pour un MVP, vipi ?

Africa-Press – Burundi. La phase retour de la Primus League vient de commencer. Il y a une semaine, les play-offs du championnat de basket prenaient fin. Les sportifs mouillent leurs maillots au plaisir du public, coté Fbu, la sécheresse dure.

J’ai encore le post du journal Ejo en mémoire. Posant avec une coupe, Landry Jambon Akimana vient d’être sacré meilleur défenseur de la saison dans le VIVA basketball league. Deux clichés du joueur dans ses œuvres accompagnent la publication. Mais que vois-je ? Il a reçu une enveloppe de 200.000 BIF! « On a dû oublier un zéro », me dis-je.

Mais non. Je saurai par après que même le Most Valuable Player (MVP), Guibert Nijimbere n’a reçu que 300.000 BIF. Décidément, il a été mangé à la même sauce que Jambon. J’ai directement converti leurs émoluments en Dollars : 85 pour Guibert, la note de Jambon n’est salée qu’à hauteur de 57 Dollars. « Une insulte », ai-je texté dans un groupe WhatsApp, dépité.

De l’autre côté de la Kanyaru, leur MVP a eu 1.000.000 FRW (Franc Rwandais), soit autour de 3.300.000 BIF en guise de récompense.

Il y a quelques jours, dans un billet paru sur Yaga questionnant la politique culturelle, où l’on pouvait sentir le blues de ceux qui ont lâché l’affaire parce que leur talent n’est pas rentable. Les prix décernés aux meilleurs basketteurs seraient la preuve que même le sport connaît une période de vache maigre ? La question mérite d’être posée.

L’arbre n’a pas caché la forêt Faut-il se laisser impressionner par les coups d’éclats d’Urunani, les slogans de la « Renaissance » de l’apôtre président de la fédération ? Ces quelques hirondelles ne sauraient faire le printemps.

Ce fut, au bout du compte, que quelques éclaircies. La tempête demeure. L’herbe peine à verdir dans notre sport. « C’est pour cela que notre pays est relégué à la position d’académie pour les autres pays de la sous-région », regrette un observateur.

« Akanyoni katagurutse ntikamenya iyo bweze » dit-on. Nos Hirondelles l’ont bien compris et ne rêvent que de ces championnats où il y a plus de blé. La pépite qui éclos dans notre pays sera facilement chipée par une équipe, même de seconde zone de la sous-région.

Mine de rien, les équipes de Bujumbura commençaient à changer la donne, avec le rapatriement des enfants du pays à l’instar même de l’actuel MVP, Guibert Nijimbere qui évoluait au Rwanda, ou encore de son capitaine Landry Ndikumana, qui lui était à Kampala. Ils ont tous opté pour URUNANI, moyennant des contrats juteux. Des étrangers sont également recrutés.

Cependant, si les efforts des équipes ne vont pas de pairs avec ceux de la fédération, cet élan ne sera que peine perdu. C’est la saveur de nos championnats qui en prendra un coup, et des talents qui seront sacrifiés sur l’autel de l’argent rapide, car comme l’on dit chez nous il faut que « bifata iswa ». Avec des carrières limitées dans le temps, le mieux est d’aller là où les termitières sont plus fournies. Avec raison…

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