Reconstruction du Stade Intwari: et si on avançait doucement et surement ?

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Reconstruction du Stade Intwari: et si on avançait doucement et surement ?
Reconstruction du Stade Intwari: et si on avançait doucement et surement ?

Africa-Press – Burundi. Il y’a quelques jours, une vidéo en panoramique, mettant en valeur l’état d’avancement du chantier au stade Intwari circulait sur les réseaux sociaux. Dans la même foulée, la CAF a annoncé que le stade des martyrs de Kinshasa ne pourra pas accueillir les matchs internationaux, malgré les millions de dollars injectés dans sa rénovation. Le doute est à l’heure pour notre cher chantier.

C’est sans doute l’une des chantiers les plus priorisés du pays, actuellement. Il est d’ailleurs difficile de connaitre le montant réel alloué à sa rénovation. Mais, ce qui est sûr, une grande cagnotte y est. Par une simple idée, lors des travaux communautaires tenus le 22 décembre à ce chantier, rehaussés par le président de la République, pour la collecte des fonds dénommée « opération ITEKA », 3 milliards de BIF ont été collectés, rien qu’en un seul avant midi. Je ne cite pas d’autres donations, que ce soit des institutions financières, de grands opérateurs économiques, et d’autres institutions. Mais là n’est pas mon problème. Les chiffres m’intéressent pour le moins.

Le speed qui sème le doute Les constructions sont censées être clôturées au début du mois de mai. Dans moins de trois mois. C’est la course à la montre. Les travaux avancent au rythme des dernières minutes de la prolongation d’une finale des ligues des champions. Les réflexes de mon métier m’ont poussé à m’y rendre, animé par la curiosité, le doute. On doute de tout nous autres. Au stade, j’emprunte donc une entrée qui passe par les bureaux de la FFB. La passerelle est un peu étroite, un peu sombre, alors que le soleil tape fort. Cette obscurité est causée par de branches entremêlées, qui soutiennent les bétons armés. Cette passerelle me mène directement à l’intérieur du stage. Je suis dans un bel angle de vue, pour bien contempler le stage dans toute sa superficie. Plusieurs activités se font à la fois. Il y’a des centaines d’ouvriers, dont des femmes, à une quantité non négligeable. Bien que des bruits des ouvriers se laissent entendre dans les différentes parties du stage, ce sont les sons des marteaux, des scies à métaux, des bens qui transportent le sable et gravier qui dominent. Ce qui me désole en premier, presque tout se fait manuellement. Les protections laissent à désirer. La peine s’alourdit lorsque je vois un homme qui casse le béton armé avec un marteau poids lourd. Il a même du mal à le soulever. Un autre ouvrier me dit que cela faisait trois jour que cet homme cassait ce béton, sans finir un mètre carré. « Le stade est presque entièrement construit avec le ciment de marque Dangote. Ça ne rigole pas. Quand on bétonne, c’est vraiment du béton ». Et d’ajouter qu’ils peuvent travailler de 8h du matin jusque tard la nuit. « Nous travaillons sans relâche. Lorsqu’on tombe malade, il y’a un médecin pour nous soigner. Nous avons un délai à ne pas dépasser. On n’a pas d’excuse.»

Marie, une jeune dame, y travaille comme aide maçon. Elle dit qu’elle est toute contente pour le travail qu’elle a eu, elle qui est veuve, avec une petite fille à sa charge. Néanmoins, elle y tire une grande fatigue, qui, pour elle n’est pas proportionnelle à 6.000 fbu qu’elle perçoit par jour. « On nous donne 2.000 fbu par jour et le reste est épargné, pour nous en donner une somme de 24.000 fbu, à la fin de la semaine. Je suis contraint de consommer les 2.000 fbu à midi, pour espérer bien finir la journée, parce qu’une assiette de 1.000 fbu n’est qu’un petit geste. C’est presque rien. Je rentre alors les mains vide, presque tous les jours. A compter les charges que j‘ai, je peine à survivre.»

Prendre toutes les précautionsRespecter les délais est certes un engagement à garder. Tout de même, il faut éviter certains risques. Tenez. Ce n‘est pas tard que ce 9 février que la CAF (Confédération Africaine de Football), informait la fédération congolaise de football association (FECOFA), que le stade des Martyrs, qui a 80.000 places, n‘est plus approuvé pour accueillir des matchs de haut niveau. La même cotation a été faite pour le Stade Huye du Rwanda, qui venait d‘être rénové. Cela a été fait après une visite d‘inspection, dans le cadre de l‘évaluation des stades. Ce qui me pousse à me questionner sur les pertes qui s‘enregistreraient si, par malheur, ce genre d‘inspections, une fois menées à notre stade Intwari, se concluraient en un rejet catégorique de la part de la haute institution de football africain. La FFB et le comité en charge de ces activités devraient user de toutes les stratégies possibles, sans omettre de prendre le temps qu‘il faut, au risque de construire un stade qui ne pourra qu‘abriter la primus ligue.

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