A Rugombo, la Situation D’Eau Potable Préoccupe les Jeunes

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A Rugombo, la Situation D’Eau Potable Préoccupe les Jeunes
A Rugombo, la Situation D’Eau Potable Préoccupe les Jeunes

Africa-Press – Burundi. Distribution d’eau potable en commune Rugombo, budget affecté annuellement à ce secteur, projets en cours,…. C’était au menu de la Tribune d’expression populaire (TEP) réalisée à Cibitoke, en commune Rugombo, le 8 mai 2025, par les médias en partenariat avec l’ONG La Benevolencija.

Pour ce tout premier travail du genre, les échanges étaient, du côté administration, Gilbert Manirakiza, administrateur de la commune Rugombo et l’Hon. Alice Harerimana, une députée élue dans cette circonscription pour la législature 2020-2025 et de l’autre côté, les étudiants de l’Université Polytechnique Intégré de Cibitoke. « Etat des lieux d’eau potable en commune Rugombo? », tel était le thème central. Un sujet qui tient à cœur les jeunes de Cibitoke à voir les questions soulevées.

Jean-Baptiste Niganze, un étudiant de cette université a embraillé sur la situation générale de l’eau potable à Rugombo. Une question adressée à son administrateur Gilbert Manirakiza.

Cet administratif a d’abord indiqué que cette commune est très peuplée. Elle connaît une forte concentration humaine. « En fait, les gens quittent les zones et communales rurales pour venir s’installer à Rugombo. Ils sont attirés par la ville. Ce qui fait monter la demande en eau potable. Donc, la quantité existante reste insuffisante ».

D’après l’ancien découpage administratif, elle compte 17 collines de recensement et l’occupation est inégale. Selon M. Manirakiza, plus de 90% de sa population vit dans les deux zones urbaines à savoir Rugombo et Cibitoke. Et là, les installations de l’eau potable y sont très vétustes et ne peuvent pas répondre à toute la demande toujours grandissante.

Et à M. Niganze de relancer: « Notre université compte plus de 400 étudiants. Mais, il n’y a pas d’eau. Ce qui peut causer des maladies et la question de manque d’eau a été à maintes fois évoquée. Qu’est ce qui est en train d’être fait pour cette institution universitaire soit alimentée en eau potable? »

A cette question, Gilbert Manirakiza, administrateur de Rugombo a répondu qu’en la matière, il n’est pas question de considérer les cas particuliers.

Seulement, il a annoncé qu’il existe des projets pour résoudre cette question. Il a évoqué l’exemple d’un projet soutenu par la Banque Mondiale qui va alimenter la commune Rugombo et la zone de Ndava de la commune Buganda à partir des sources d’eau se trouvant en commune Mugina de la même province.

« Au vu de son état d’avancement, nous espérons qu’il va aider à résoudre d’ici peu ce problème de manque d’eau potable. L’Etat est vraiment à l’œuvre pour satisfaire toute la demande », a-t-il promis.

C’est le cas aussi, selon lui, d’un autre projet qui était suspendu mais qui, avec le soutien des partenaires, va être relancé. « Nous avions un projet avec la commune Mugina pour alimenter Rugombo en eau potable. Cela faisait déjà 5 ans qu’il s’était arrêté par manque des moyens. Aujourd’hui, il y a une organisation qui va reprendre les travaux au mois de juin ».

Avec cette reprise, il a signalé que, sans doute, les cinq collines de la nouvelle zone de Rukana, selon le nouveau découpage administratif, vont être servies en eau potable. Ce qui est, selon lui, une très bonne nouvelle parce que c’est là où beaucoup des cas de choléra sont souvent enregistrés.

Et le budget?

« Combien de robinets installés en commune Rugombo? Et qu’en est-il du budget affecté dans ce secteur au niveau communal? », a lancé, à son tour, Denise Dusabe, une étudiante à cette université.

Là, M. Manirakiza a d’abord précisé qu’à côté des installations de la Regideso, la commune dispose de la Régie communale de l’eau. Celle-ci travaille dans les zones rurales. « Elle a déjà installé 91 robinets publics, 30 forages et 12 bornes fontaines. C’est en tout 133 robinets publics ».

En ce qui est du budget annuel affecté dans l’eau au niveau communal, il a indiqué par exemple que pour le budget de 80 millions BIF pour l’exercice 2023-2024, le montant alloué à l’eau potable était de 240 millions BIF.

Il s’est félicité d’ailleurs qu’avec ce montant, la colline Musenyi qui n’avait jamais eu d’eau potable a été servie. « La population de cette colline s’en réjouit beaucoup ».

Pour l’exercice 2024-2025, un montant de plus de 200 millions BIF est aussi orienté dans le secteur de l’eau. « Néanmoins, à voir les besoins dans ce secteur, la demande, ce montant reste encore insuffisant », a-t-il avoué.

« Qu’en est-il de la colline Rusiga? », a demandé, à son tour, Jésus-Marie Munezero, un autre étudiant. Selon lui, cette localité ne reçoit jamais d’eau potable. Une affirmation que conteste M. Manirakiza, administrateur de Rugombo.

Pour lui, impossible de dire que cette colline de la zone Cibitoke n’a pas d’eau potable: « Seulement, elle est seulement insuffisante. Je suis sûr que si nous nous y rendons, nous pouvons trouver au moins un seul robinet. En fait, c’est le même problème. La demande est grande par rapport à l’offre ».

Quid du suivi?

Après une série des questions à l’administrateur, c’était le tour de l’Honorable Harerimana. « Comment faites-vous le suivi en ce qui est d’adduction d’eau potable à Rugombo? », a demandé Marie-Chantal Nkunzimana, une étudiante à l’Université Polytechnique Intégré de Cibitoke.

De façon brève, la député Alice Harerimana a reconnu d’abord que la question d’eau potable est une préoccupante pour les élus. « Nous collaborons avec les administratifs pour connaître l’état des lieux et ce qui est en train d’être fait en la matière. Soyez rassurés, on y travaille ».

Face à cette réponse, Mlle Nkunzimana a évoqué une répartition inégale de la quantité d’eau potable existante. Selon elle, certains quartiers sont souvent servis tandis que d’autres en sont rarement.

Pour honorable Alice Harerimana, cela est lié au déséquilibre entre l’offre et la demande. « La quantité d’eau existante est insuffisante. La ville s’est beaucoup agrandie et l’adduction d’eau potable n’a pas suivi le même rythme. » Elle a donné l’exemple du nouveau quartier appelé Karurama.

Pour mieux gérer le peu d’eau potable déjà sur place, elle a appelé les citoyens de Cibitoke, de Rugombo à veiller la bonne gestion, protection des infrastructures de distribution de l’eau potable. « Il y en a qui passent tout près d’un robinet non fermé, ils voient que l’eau est en train de couler mais ils ne le ferment pas. Or, c’est un bien public à protéger ».

Lors de cette Tribune d’expression populaire, beaucoup d’intervenants ont demandé qu’il y ait un programme d’alternance en ce qui est de la distribution d’eau potable.

Selon eux, cela éviterait qu’il y ait des quartiers, des coins qui soient régulièrement alimentés alors que d’autres ne le sont presque pas. « Il faut aussi mettre en place des comités collinaires de gestion d’eau, intervenir rapidement pour réparer les tuyaux cassés et remplacer les tuyaux métalliques par des tuyaux en plastique non nuisibles à la santé », ont-ils suggéré.

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