Accident Salle Sport Cryothérapie Explication

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Accident Salle Sport Cryothérapie Explication
Accident Salle Sport Cryothérapie Explication

Africa-Press – Burundi. Selon les premiers éléments de l’enquête, une employée d’une salle de sport de Paris est morte et une cliente a été hospitalisée dans un état grave après une fuite d’azote lors d’une séance de cryothérapie, le 14 avril 2025. En quoi consiste cette pratique ? Est-elle connue pour être dangereuse ?

Cette méthode, dite « thérapie par le froid », consiste à placer une personne pendant 2 à 3 minutes dans des chambres ou des cabines dont la température peut descendre sous -110°C. La personne est immergée dans des baignoires d’eau glacée ou des chambres à azote. Il existe ainsi des techniques de cryothérapie dite « corps entier » comprenant aussi la tête (cryothérapie en chambre) et de « corps partiel » (cryothérapie en cabine).

Cryothérapie: quels bénéfices ?

Selon les adeptes de ces thérapies, en plus de calmer la douleur, le froid obligerait le corps à réagir par une vasoconstriction (resserrement des vaisseaux sanguins). Cela limiterait leur perméabilité et donc la réaction inflammatoire, qui nécessite que des cellules immunitaires sortent du sang pour atteindre les tissus.

Si les appareils utilisés étaient au début destinés aux sportifs de haut niveau pour, notamment, traiter les douleurs musculaires après l’exercice, leur utilisation est maintenant proposée à des personnes atteintes de cancer, de maladies inflammatoires (spondylarthrite ankylosante), de maladies neurologiques (sclérose en plaques) ou même de troubles anxieux et dépressifs, de psoriasis, de névrodermites et de troubles asthmatiques.

« A l’opposé, la cryothérapie corps entier est également utilisée en dehors de tout contexte pathologique, pour se sentir bien, voire pour des considérations esthétiques », s’inquiétait l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans un rapport publié en 2019.

Globalement, même si le froid a un effet antalgique connu depuis des milliers d’années, les bénéfices retirés d’une séance de cryothérapie seraient extrêmement faibles. Selon l’Inserm, les études portant sur les effets bénéfiques du froid démontrent des résultats décevants. « D’une part, quand ils sont en faveur d’un effet positif de la cryothérapie, ces résultats sont modestes et mesurés uniquement à très court terme. D’autre part, la qualité méthodologique des études laisse beaucoup à désirer, ce qui doit amener à relativiser d’autant plus les effets positifs rapportés », soulignait le rapport.

Cryothérapie: une pratique qui n’est pas sans risque

L’Inserm pointait aussi les risques liés à cette pratique. « La cryothérapie corps entier pose par ailleurs d’authentiques problèmes de sécurité », relevait l’institut. Il fait notamment état de brûlures locales au 1er et 2e degrés, de maux de tête, d’urticaire chronique ou même l’accentuation des douleurs présentes.

Selon les premiers éléments connus concernant les faits du 14 avril, une fuite d’azote de la cabine de cryothérapie serait à l’origine d’une intoxication. En effet, l’azote est un gaz inodore qui provoque une diminution de l’oxygène dans l’air et peut entrainer une telle intoxication. Une employée de la salle de sport, née en 1996, est morte. Une autre personne, cliente de l’établissement, née en 1991, a été hospitalisée et son pronostic vital est engagé.

« Une enquête en recherche des causes de la mort est ouverte et confiée au commissariat de police du 11e arrondissement de Paris, en co-saisine avec l’inspection du travail », a affirmé le parquet de Paris, sollicité par l’AFP. « Une autopsie et des analyses toxicologiques ont été ordonnées pour déterminer avec précision la cause de la mort, laquelle serait survenue au cours d’une séance de cryothérapie », a-t-il précisé.

La cabine de cryothérapie aurait fait l’objet d’une réparation le 14 avril. La salle de sport, où se trouvaient 150 personnes, a été évacuée peu après les faits, selon une source policière.

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