
Africa-Press – Burundi. Le ministre des Infrastructures déplore qu’il y ait beaucoup de parcelles attribuées dans la ville de Bujumbura, il y a plusieurs années, mais qui n’ont pas encore été mises en valeur. Il appelle leurs propriétaires à se conformer au code de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction de 2016.
« Concernant le secteur de construction en milieu urbain, surtout dans la commune de Mukaza, le code de l’urbanisme précise que les services chargés de l’urbanisme établissent un règlement d’occupation, la façon dont les gens peuvent construire dans une localité quelconque », a expliqué Dieudonné Dukundane, ministre des Infrastructures, de l’Équipement et des Logements sociaux, lors d’une descente effectuée dans différentes localités de la ville de Bujumbura ce 23 août.
Selon lui, les services de l’urbanisme ont établi que dans des parcelles inférieures à 10 ares, les constructions doivent être au minimum à trois niveaux, donc un rez-de-chaussée et deux niveaux. Pour des parcelles dépassant 10 ares, les constructions doivent être au minimum de cinq niveaux.
Il déplore que beaucoup de parcelles, à commencer par celles attribuées dans la commune de Mukaza, n’aient pas encore répondu à ces exigences légales : « Puisque nous devons être une économie émergente en 2040, nous avons lancé un appel aux propriétaires de parcelles de nous faire parvenir leurs programmes de conformité à ces exigences dans les 16 prochaines années ».
A ceux qui ne seront pas capables de s’y conformer, il explique que le même code de l’urbanisme prévoit l’indemnisation ou l’expropriation. Il évoque l’article 69 de ce code qui stipule que « Les opérations de rénovation urbaine ne font recours à l’expropriation que pour cause d’utilité publique ou si le propriétaire ne peut ou ne veut participer à ces opérations. Dans ce cas, les propriétaires d’immeubles figurant sur la liste de ceux à démolir reçoivent, en contrepartie des immeubles cédés à la structure chargée de la rénovation, une indemnité juste et préalable conformément aux dispositions légales en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique ».
Pour les propriétaires de parcelles qui ne disposent pas les moyens pour construire des maisons en étage, le ministre Dieudonné Dukundane les encourage à travailler en synergie : « Il y a des immeubles où des propriétaires se sont associés à d’autres partenaires nationaux ou étrangers pour faire trois ou quatre niveaux. Cela est une action louable. Nous avons beaucoup de Burundais, de la diaspora ou expatriés, qui peuvent contribuer dans cette dynamique. L’essentiel est que tout le monde en sort gagnant ».
Gare à ceux qui vendent des parcelles appartenant à l’Etat !
Le ministre des Infrastructures met en garde ceux qui construisent de façon illégale ou anarchique. Il rappelle que nul ne peut construire sans autorisation.
En outre, il regrette qu’il y ait encore des parcelles dans la ville de Bujumbura, surtout sur le littoral du lac Tanganyika à Kajaga, attribuées par l’Etat il y a une vingtaine d’années, qui n’ont jamais été mises en valeur.
Et de fustiger des acquéreurs qui vendent ces parcelles : « Certains font fortune en vendant une parcelle de 50 millions à 2 milliards BIF. Ceux qui achètent ces parcelles auprès des gens qui ne les ont pas mises en valeur, qu’ils sachent que si la parcelle est retirée par l’Etat, ils s’en prendront à ceux qu’ils ont donnés de l’argent ».
Concernant le plan directeur innovant de la ville de Bujumbura, vision 2045, Dieudonné Dukundane indique que ce plan n’est plus tenu en considération : « On ne peut pas étendre la ville de Bujumbura jusqu’à Gihanga, une zone réservée à l’agriculture. Il faut plutôt construire en étage pour gagner d’espace ».
Lancé en 2017, ce plan prévoyait que la ville de Bujumbura devrait s’étendre, jusqu’en 2045, sur trois provinces dont la mairie de Bujumbura, certaines communes des provinces Bujumbura et Bubanza, avec une superficie de 913 km2. Le nord ayant pour centre Gihanga servirait de zone agricole et industrielle, le centre serait réservé à l’administration et au commerce alors que le sud serait consacré au tourisme.
Pour la réalisation de ce plan directeur, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) avait octroyé un financement de plus de 2 millions de dollars américains.
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