Construction des salles de conférence : ne faites pas la même erreur qu’avec les stades

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Construction des salles de conférence : ne faites pas la même erreur qu’avec les stades
Construction des salles de conférence : ne faites pas la même erreur qu’avec les stades

Africa-Press – Burundi. Des salles de conférence ont été inaugurées d’autres sont en cours de construction au Burundi. Remplissent-elles toutes les normes généralement exigées ? Difficilement accessibles, parfois sans parkings et équipements technologiques…, cette course contre la montre pour la construction de ces infrastructures résulte-t-elle d’une planification bien pensée ? Cette bloggeuse s’interroge.

Au Burundi, des centres de conférences sont en train d’être construits à la vitesse grand V. Certes le pays a besoin de salles modernes pour abriter les conférences internationales ou d’autres évènements d’envergure. Mais visiblement, chacun le fait à sa façon. Pour « sauver l’honneur du Burundi », l’Assemblée Nationale a érigé « Agateka Hall », une salle qui a couté plus 7,2 milliards de Fbu, avec une capacité d’accueil de 1000 à 1500 personnes.

Le président de l’Assemblée Nationale Daniel Gélase Ndabirabe s’est d’ailleurs réjoui de la réussite de ce projet. Il a aussi reconnu la contribution du sénat burundais, de l’ambassade de la Chine au Burundi et des députés burundais de l’EALA, etc., c’était le 1er mars 2023 lors de l’inauguration de cette salle par le président de la République Evariste Ndayishimiye.

Malgré cela, le comité d’organisation du 11e sommet de Mécanisme Régional de Suivi de l’Accord-cadre pour la Paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région n’a pas permis qu’il se tienne dans « Agateka Hall », lui préférant une salle, construite à la hâte, au palais présidentiel de Kiriri. Mais là aussi, ils ont été obligés de faire des décors additionnels. Les services variés ont quant à eux été confiés à Buja Events et l’Hôtel Club du Lac Tanganyika.

La salle de Kiriri est difficilement accessible. Il n’y a pas de parking assez vaste. Seuls les véhicules des délégations et les hautes autorités du pays peuvent y être garés, d’autres se retrouvent au monument de l’Unité « Ku bumwe ».

D’autres salles en construction…La construction du centre de conférence internationale de Rohero avance bien. Mais son emplacement pose aussi des problèmes d’accessibilité car les routes qui y mènent ne sont pas assez larges et sont surtout en terre battue. L’emplacement est également entouré par des maisons d’habitation. Mais, selon le ministre en charge des infrastructures Dieudonné Dukundane, « on a encore besoin d’autres centres de conférence internationale ». Ce membre du gouvernement fait savoir que dans d’autres pays, on ne se limite pas dans la construction des centres de conférence internationale. « Le pays peut abriter dix réunions en même temps et on ne trouve pas d’excuses. On doit en construire davantage conformément à la vision du Burundi : pays émergent 20240 et pays développé 2060 », précise le ministre Dukundane.

Pour rappel, ce n’est pas la première fois que le Burundi se voit confier l’organisation des sommets et des conférences internationaux. A titre d’exemple, le sommet France-Afrique a eu lieu du 11 au 12 décembre 1984 à Bujumbura au palais des congrès de Kigobe.

Cependant, pour l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations économiques (OLUCOME), la réalisation des travaux sans planification est problématique. Gabriel Rufyiri, son président, regrette que des infrastructures publiques soient construites sans aucune planification préalable.

Des infrastructures dignes de ce nomAu niveau de la communauté Est africaine, le Kenya a inauguré par exemple le centre international de conférences Kenyatta (Kenyatta International Conference Centre) haut de 105,16m. C’était en 1974. Cette infrastructure imposante du Kenya comprend un amphithéâtre (haut de 30 mètres), selon les infos disponibles sur Wikipédia. Il abrite aussi un auditorium circulaire de 800 places disposées sur trois étages et d’une tribune oratoire.

Nous ne pouvons que nous féliciter que le Burundi se dote des infrastructures capables d’accueil des événements internationaux. Toutefois, il faut un plan bien ficelé avant de le faire. Quels sont donc les caractéristiques qu’une salle de conférence internationale doit avoir ? Elle doit être dans un milieu reculé pour faire sentir qu’on est sorti des bureaux de la ville. Il faut qu’elle soit entourée d’hôtels et de restaurants avec des services impeccables. Mais avant tout, elle doit être accessible et disposer d’un parking sans oublier des moyens de communications modernes.

Ce qui s’est passé avec les stades devrait nous servir d’exemple. Alors que le pays s’était doté d’un certain nombre de stades, il s’est avéré qu’aucun ne remplissait les normes de la FIFA. Maintenant, nous sommes obligés d’aller en Tanzanie pour jouer les matchs internationaux à domicile, en attendant la fin de la construction du stade Intwari, qui sera cette fois-ci, espérons-le, dans les normes exigées.

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