Des milliers de cerveaux anciens en attente d’analyses

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Des milliers de cerveaux anciens en attente d’analyses
Des milliers de cerveaux anciens en attente d’analyses

Africa-Press – Burundi. Sur les rives d’un lac de l’âge de pierre en Suède, au sommet des Andes à l’apogée de l’Empire inca ou dans une mine de sel de l’Iran d’il y a 2500 ans: autant de lieux où des scientifiques ont déniché d’anciens cadavres dont la boite crânienne abritait des cerveaux bien conservés. Dans une vaste revue de la littérature scientifique sur le sujet, Alexandra Morton-Hayward du Département des sciences de la Terre, de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni), a compilé les archives sur les cerveaux préservés et recueillis à travers le monde: il y en a beaucoup plus qu’estimé.

Une étonnante conservation

Ce travail, publié le 20 mars 2024 dans les Actes de la Royal Society B, rassemble les archives de plus de 4400 cerveaux humains préservés provenant de plus de 200 sources réparties sur tout le globe, à l’exception de l’Antarctique. Certains sont âgés de 12.000 ans et ont été découverts et catalogués au 17e siècle. Dans 1300 cas, le cerveau est le seul reste organique conservé dans et sur le squelette. Une étonnante proportion sachant que: “dans le domaine médico-légal, il est bien connu que le cerveau est l’un des premiers organes à se décomposer après la mort – pourtant ces immenses archives démontrent clairement qu’il existe certaines circonstances dans lesquelles il survit”, souligne, dans un communiqué, Alexandra Morton-Hayward.

Pour chacun des cerveaux identifiés, les chercheurs ont donc étudié les données climatiques historiques de la zone où ils ont été trouvés ainsi que l’environnement géologique où les corps étaient enterrés. Les analyses indiquent que plusieurs processus tels que la déshydratation, la congélation, la saponification (la transformation des graisses en “cire funéraire”) et le tannage avec de la tourbe ont contribué à l’excellente conservation de ces cerveaux. En revanche, il n’y a pas d’explications validées pour les plus anciens.

Des études à venir

Ce recensement est également précieux pour les biologistes et les spécialistes de l’évolution humaine. De plus en plus de molécules sont extraites des corps préhistoriques et ces “cerveaux anciens offrent une opportunité significative d’obtenir des informations uniques sur l’évolution précoce de notre espèce, comme le rôle des maladies anciennes”, estime Ross Anderson, l’un des co-auteurs de l’étude.

D’autant que moins de 1% de ces cerveaux ont été analysés pour y rechercher des traces d’éléments chimiques. Les scientifiques espèrent notamment pouvoir étudier le vieillissement et les troubles neurodégénératifs des anciens humains en identifiant des biomarqueurs ou en évaluant la proportion de lipides dans les cerveaux les mieux protégés.

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