Des plantes peuvent pousser dans le sol de la Lune !

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Des plantes peuvent pousser dans le sol de la Lune !
Des plantes peuvent pousser dans le sol de la Lune !

Africa-Press – Burundi. Pour tenter l’expérience, ils ont postulé pas moins de trois fois en onze ans. Rob Ferl, Anna-Lisa Paul, tous deux professeurs en sciences horticoles à l’université de Floride, et leur collègue du département de géologie, Stephen M. Elardo, voulaient savoir si des plantes pouvaient pousser sur la Lune. Tout du moins dans son sol, le régolithe lunaire, assez différent de la terre dans laquelle les végétaux s’épanouissent sur notre belle planète bleue. Les échantillons de sol lunaire étant rares, il leur a fallu s’accrocher mais, à l’approche du lancement du programme américain Artémis, ils ont fini par en décrocher douze précieux grammes collectés lors des missions Apollo 11, 12 et 17. Pas vraiment de quoi faire un potager !

Dans des plaques de plastique destinées à la culture des cellules formant de minuscules godets de la taille d’un dé à coudre, ils ont réparti ce peu de surface lunaire, l’ont arrosé avec une solution nutritive et y ont planté des graines. Pas n’importe lesquelles. Celle d’une plante appelée Arabidopsis, souvent utilisée dans les expériences impliquant des végétaux car son code génétique est entièrement cartographié. Ce qui permet d’observer les éventuels changements qui affectent l’expression de ses gènes. À titre de comparaison, les scientifiques ont également constitué un groupe témoin en plantant Arabidopsis de la même façon dans une substance terrestre imitant le sol lunaire réel, ainsi que des sols martiens simulés et des sols terrestres provenant d’environnements extrêmes.


Signes de stress

Résultats : la majorité des graines plantées dans le régolithe ramené par les missions Apollo ont germé pour donner de minuscules plants. « Cela signifie que les sols lunaires n’interrompent pas les hormones et autres signaux impliqués dans la germination », explique Anna-Lisa Paul. Excellente nouvelle, le sol du satellite naturel de la Terre n’est donc pas stérile ! Au bout de quelques jours toutefois, les petites Arabidopsis plantées dans le sol lunaire ont montré des signes de stress : elles étaient plus petites, poussaient plus lentement, avaient des tailles plus variées que les autres, présentaient une pigmentation anormale ou encore un système racinaire déficient. Un phénomène qui a pu être vérifié d’un point de vue génétique. En effet, les chercheurs ont constaté que toutes les plantes cultivées dans les sols lunaires avaient exprimé, de manière différente selon la provenance des échantillons utilisés comme substrat, des gènes indiquant des stress similaires aux réactions de plantes exposées au sel, aux métaux et/ou aux espèces réactives de l’oxygène.

En conclusion, bien que les régolithes lunaires puissent être utilisés pour la production de plantes in situ dans le cadre de missions lunaires, ils ne constituent pas pour autant un substrat bénin pour les végétaux. Leurs effets devront donc être étudiés plus en détail afin de tenter d’y remédier dans la perspective du maintien de la vie dans de futures bases lunaires.

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