Explosion de Rats en Ville : un Cauchemar Grandissant

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Explosion de Rats en Ville : un Cauchemar Grandissant
Explosion de Rats en Ville : un Cauchemar Grandissant

Nathalie Mayer

Africa-Press – Burundi. Les Parisiens s’en plaignent de plus en plus. Les rats sont dans nos villes. Et des chercheurs prévoient que leur nombre ira encore grandissant dans les années à venir. Ils expliquent pourquoi.

Le rat. Il suscite tantôt la peur, tantôt le dégoût. On craint sa capacité à transmettre des maladies, notamment. Sans parler de la peste, la leptospirose peut être mortelle. Aussi bien pour les humains que pour les animaux domestiques. Et le risque augmente avec la population de rats. À Londres (Royaume-Uni), les habitants se plaignent d’une prolifération datant du confinement de 2020.

Le rongeur est d’ores et déjà à l’origine d’un certain nombre de dégâts sur nos installations électriques, dans les moteurs de nos voitures et dans nos jardins. Pour environ 27 milliards de dollars chaque année rien qu’aux États-Unis. Alors le monde met des moyens pour s’en débarrasser. Pas moins de 500 millions de dollars sont ainsi dépensés tous les ans pour éliminer les rats de nos villes.

Alors que les autorités parisiennes ont annoncé il y a quelques mois étudier l’idée de « cohabiter » avec ces « surmulots », dans le même temps, New York (États-Unis) a nommé, pour la première fois de son histoire, une « dératiseuse en chef ». C’est dans cette ambiance que des chercheurs de l’université de Richmond (États-Unis) publient aujourd’hui dans la revue Science Advances une étude inédite sur la question.

Recenser les rats dans une ville n’est pas chose aisée. Car l’animal vit plutôt caché. Dans des lieux qui nous rebutent. Alors l’équipe s’est appuyée ici sur des rapports d’observation recueillis dans 16 villes du monde. Premier constat: ces 12 dernières années, les plaintes liées aux rats ont augmenté dans 11 de ces villes, soit près de 70 %.

En tête du classement, Washington (États-Unis) où les signalements ont littéralement explosé. Arrivent ensuite San Francisco (États-Unis), Toronto (Canada), New York et Amsterdam (Pays-Bas). Seules trois villes ont connu une baisse significative des signalements: La Nouvelle-Orléans (États-Unis), Louisville (États-Unis) et Tokyo (Japon).

Les rats profitent du réchauffement climatique

L’analyse des chercheurs révèle aussi – et peut-être surtout – les causes de cette tendance à l’infestation de rats. Elle s’observe en effet plus dans les villes qui se réchauffent le plus rapidement. Probablement parce que le rat est un petit mammifère qui souffre du froid. « Si l’hiver commence une semaine ou deux plus tard et que le printemps arrive une semaine ou deux plus tôt, cela fait une, deux, peut-être même trois ou quatre semaines sur toute l’année pendant lesquelles ces rats peuvent être au-dessus du sol en train de chercher de la nourriture et peut-être de faire un ou deux cycles de reproduction supplémentaires », expliquent les scientifiques.

Pour bien comprendre le problème, il faut savoir que les femelles rats peuvent avoir une portée chaque mois. Et chacune de ces portées compte entre 8 et 16 petits… Résultat, les chercheurs attribuent un peu plus de 40 % de la tendance observée au réchauffement climatique anthropique.

L’exemple à suivre de certaines villes

Autre cause pointée du doigt par cette étude: l’urbanisation galopante et des villes plus densément peuplées et qui, de fait, laissent moins de place aux espaces verts. Parce que les scientifiques ont montré par le passé que les rats apprécient tout particulièrement les environnements urbains et la vie à proximité des humains qui leur assurent un gîte et un couvert plutôt faciles.

Les chercheurs soulignent qu’étudier de plus près les quelques villes dans lesquelles les plaintes sont en diminution pourrait aider à mettre en œuvre des techniques efficaces dans les autres. Selon le rapport, la réponse n’est pas à chercher dans les raticides ou les pièges, mais dans la prévention.

Ainsi, à La Nouvelle-Orléans, des efforts de sensibilisation ont été faits. Les habitants ont appris ce qui peut rendre leur logement moins attrayant pour des rats. À New York, la « dératiseuse en chef » a remplacé les sacs-poubelles par des conteneurs résistants aux rats. Elle évoque des « résultats encourageants ».

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