Ligalas : une autre école de la vie ?

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Ligalas : une autre école de la vie ?
Ligalas : une autre école de la vie ?

Africa-Press – Burundi. Les jeunes adorent les Ligalas. Lieux où la blague, l’alcool et parfois la drogue côtoient les rêves les plus fous des adolescents en manquent d’occupation. Mais ces Ligalas, ce sont aussi des lieux d’apprentissage. Du moins selon mon cousin.

Un vendredi après-midi, mes copines et moi rentrons tranquillement à la maison, en passant par le quartier 6 de Ngagara. Un groupe de jeunes gars jouent aux cartes. A notre approche, les voilà qui se mettent à agir comme s’ils étaient aux premières loges d’un match de football. Ils commencent à siffler, et à lancer des blagues salaces. Nous faisons semblant de les ignorer. Cela n’est pas nouveau. C’est même, en quelques sortes, notre routine.

En arrivant chez moi, je me plains à mon cousin qui est un habitué des Ligalas. Bien évidemment, ce dernier me dit que j’exagère.

Pour ou contre les Ligalas ?Pour ma part, je suis contre. Pourquoi ? Parce que les Ligalas se résument à ‘’mater’’ les filles. Dans un monde compétitif, rester assis dans une ruelle à scruter les postérieurs des filles pendant des heures ne semble guère utile. Mon cousin, lui, est pour les Ligalas et comme on dit, chacun défend sa cathédrale.

Il commence par comparer les Ligalas aux réseaux sociaux. Il s’explique : « Les Ligalas sont comme les réseaux sociaux. Les deux présentent leurs faces perverses, mais pourtant, ce sont toutes les deux, des écoles de la vie. Tu as parlé de compétitivité, de créativité, mais sais-tu ce qu’on peut apprendre dans ces Ligalas, en plus de mater les filles ? », demande-t-il en rigolant.

Pour appuyer ses arguments, il me lâche un : « Comment crois-tu que je suis parvenu à draguer avec ma timidité ? Comment aurais-je pu apprendre des trucs sur la sexualité avec une famille aussi conservatrice qu’est la nôtre ? »

Mon cousin n’a pas tort. Dans notre société, la sexualité est taboue. Et les Ligalas, selon mon cousin, offrent cet endroit où on aborde la sexualité sans jugements.

Cependant, il reste un hic : comment savoir ce qui est fiable ? Par ailleurs, il existe certains mythes, comme par exemple sauter trois fois à cloche-pied après un rapport empêcherait la conception ou bien que laver ses organes génitaux après un rapport empêcherait de tomber enceinte. Comme si un simple rinçage défierait la biologie humaine…Vraiment ?

Pour tout argument, mon cousin me dit alors que « les croyances erronées existent partout, y compris sur Internet. Les Ligalas offrent de l’information, mais il faut trier. »

A bien y réfléchir, il n’a pas totalement tort ! Plutôt que de croire aveuglément tout ce qu’on raconte dans ces Ligalas, il serait mieux de vérifier sur Internet ou demander à plus d’un.

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