Mobilité Électrique : une Bouffée D’Air Frais Mais…

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Mobilité Électrique : une Bouffée D’Air Frais Mais…
Mobilité Électrique : une Bouffée D’Air Frais Mais…

Africa-Press – Burundi. Depuis près d’un an, un habitant de Bujumbura a opté pour une voiture électrique, une décision initialement motivée par la nécessité face à la pénurie d’essence. Il y a certes des avantages mais également des défis.

Par Roxana Ingabire

Avec des files d’attente interminables devant les stations-service pour faire le plein, ce choix s’est révélé être une bouffée d’air frais pour ce pionnier, offrant une liberté de mouvement tout en respectant ses convictions écologiques.

Parmi les avantages, le conducteur souligne le confort de sa voiture électrique, qui est silencieuse et agréable à conduire, particulièrement dans les embouteillages urbains.

Pour sa voiture qui consomme 15kWh pour faire 100km, le coût de recharge à domicile est estimé à 9 000 FBu/100km en considérant la 3e tranche de facturation de la Régideso. C’est une somme bien inférieure en comparaison d’une voiture qui consomme 10 l (40 000 FBu) d’essence pour 100km. De plus, les économies de carburant s’ajoutent à celles de la maintenance. En effet, l’entretien d’un véhicule électrique est minimal, sans vidanges ni réparations complexes nécessaires. Cela en fait une option à la fois plus propre et plus simple.

Des défis ne manquent pas

Cependant, la transition vers un véhicule électrique n’est pas sans défis. Et ils sont significatifs. « L’absence d’infrastructures de recharge publiques au Burundi constitue un obstacle majeur », se désole-t-il.

A cet effet, ce conducteur doit planifier ses recharges à domicile. Ce qui nécessite une réorganisation de sa vie quotidienne. Avec une autonomie d’environ 150 km, le véhicule est adapté aux trajets quotidiens dans la petite ville de Bujumbura mais, il reste limité pour les trajets en dehors de la ville. Par précaution, fait-il remarquer, « je garde toujours un chargeur dans le véhicule au cas où j’aurais besoin de recharger ailleurs. »

Un autre frein à l’adoption des véhicules électriques est leur coût d’achat. Il a acquis la voiture électrique d’occasion à 52 millions de FBu en juin 2024. Les taxes à l’importation, à savoir 25 % de droits de douane, 18 % de TVA, 17 % de TCV (Taxe de Consommation sur véhicules) rendent ces voitures inaccessibles pour une grande partie de la population.

Ce pionnier de la mobilité électrique en appelle à une suppression de ces taxes pour permettre à d’autres personnes tentées par cette expérience d’adopter ce mode de transport.

Il souligne également l’importance d’investir dans l’infrastructure de recharge et dans des garages spécialisés pour l’entretien des véhicules électriques.

Et d’estimer que la voiture électrique représente plus qu’un simple moyen de transport. Il s’agit d’une solution autonome et durable qui contribue à un environnement plus sain.

Il exhorte les décideurs politiques à soutenir cette transition écologique en allégeant les taxes sur les véhicules électriques et en développant les infrastructures nécessaires, y compris pour le transport public.

Une telle initiative pourrait améliorer la qualité de vie des Burundais tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles nécessaires pour les moteurs thermiques.

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