Pénurie d’eau à Bujumbura : les citadins dans le désarroi

20
Pénurie d’eau à Bujumbura : les citadins dans le désarroi
Pénurie d’eau à Bujumbura : les citadins dans le désarroi

Africa-Press – Burundi. La capitale économique connait une pénurie d’eau qui ne dit pas son nom. Plusieurs quartiers de la ville se retrouvent sans eau et cela depuis quelques jours. La Regideso qui s’occupe aussi de la pénurie du carburant (pour le moment) semble ne pas avoir de solutions rapides.

« L’eau, c’est la vie », dit-on. Eh bien, cette vie ne va pas du tout bien pour certains habitants de la ville de Bujumbura. Tous les jours, vous croiserez des gens munis de bidons, de seaux, sillonnant les quartiers à la recherche de l’eau. Dans certains groupes WhatsApp, il est même devenu courant d’y trouver des messages tels : « Je serai en retard. J’ai un souci d’eau. Je suis à la recherche de l’eau dans le quartier » ; « Avez-vous de l’eau dans votre quartier ? » ; « Je peux envoyer quelqu’un avec un bidon chez toi ? », etc.

C’est le cas des quartiers de la Zone Gihosha entre autres Muyaga, Winterekwa, Ku Matafari, etc. Les populations se rabattent sur les eaux provenant des caniveaux ou de la rivière Nyabagere. Une semaine entière peut passer sans aucune goutte d’eau dans les robinets. Cette situation s’observe aussi dans les quartiers du Sud comme Musaga ou encore Mugoboka dans le centre.

Les citadins se plaignent de dépenser plus d’argent pour se procurer de l’eau dans d’autres quartiers : « Des fois, un bidon nous coûte 500 FBu. Imaginer débourser 5000 FBu chaque matin pour 10 bidons. Ce sont des coûts additionnels qui viennent peser sur notre vie qui est déjà très difficile », lâche exaspéré un habitant rencontré à Winterekwa. Selon lui, les plus nantis eux n’ont pas ce problème. Ils se procurent de l’eau dans leurs familles vivant dans d’autres quartiers avec l’aide des véhicules de travail.

Pire, ces habitants vivent actuellement sous la bravade des maladies liées au manque d’hygiène notamment le choléra.

La production n’a pas suivi la démographie galopanteIntervenant au journal du 26 mai 2023 sur la Radio Isanganiro, Dr Ir Albert Manigomba, directeur général de la Regideso reconnait ce problème. Il explique que la production actuelle de l’eau est insuffisante car elle était destinée à desservir les habitants de Bujumbura jusqu’en 2005. Ainsi, tous les quartiers et habitants sont obligés de partager la quantité d’eau prévue pour 2005. « La population de Bujumbura a augmenté exponentiellement mais le gouvernement et la Regideso n’ont pas suivi la cadence pour augmenter la production ».

Selon lui, plus de 85% des eaux utilisées à Bujumbura proviennent de la station de pompage se trouvant dans le lac Tanganyika. Toutefois, depuis sa prise des fonctions à la tête de la Regideso, deux sources d’eaux ont été construites (Nyamurunga dans Rugazi et Mutambu) desservant respectivement les quartiers du Nord (Carama, Gatunguru, Gahahe et ceux du Sud (Ruziba et une partie de Nyabugete). « Ça reste insuffisant compte tenu de l’augmentation de la population », reconnait le directeur général de la Regideso.

Des projets en cours…Pour faire face à ce problème, la Regideso compte traiter les eaux des rivières des montagnes entourant la ville. Un projet est en cours de préparation. « On doit inclure les dépenses dans le budget en cours de préparation », assure Albert Manigomba. Il y aura une production additionnelle d’un demi de celle actuelle. « Nous ferons tout notre mieux pour que l’année budgétaire 2023-2024 se termine avec l’achèvement de ce projet ».

Une fois réalisé, ce projet va sans doute alléger les souffrances de la population. Néanmoins, une question reste pendante : « N’y aurait-il pas une solution d’urgence en attendant ? »

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burundi, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here