Africa-Press – Burundi. La première Dame du Burundi est revenue des États-Unis où elle a reçu le prix des Nations Unies pour sa contribution en matière de population, de développement et de santé reproductive. Elle a été accueillie en grande pompe. Des commerces et marchés ont été fermés pour ces cérémonies de quoi provoquer l’ire de certains citadins.
De son retour de New York, Ce 15 juillet, Angeline Ndayishimie a été accueillie par une foule en liesse. Des cadres de l’Etat, des organisations gouvernementales et non-gouvernementales, des milliers de la population jeunes et moins jeunes. Des gens venus des différentes provinces étaient sur place. Parmi cette foule enthousiaste, plusieurs femmes s’étaient mobilisées. Certains portaient des pagnes, d’autres des t-shirts à son effigie. Ils arboraient des petits drapeaux de la République et des ballons multicolores.
En mairie de Bujumbura, le business a connu des perturbations. Tous les commerces et des marchés ont été contraints de fermer jusqu’à 15 heures.
Le transport a été perturbé. Certains axes étaient bloqués pour laisser le cortège de la Première Dame passer. De Chanic au boulevard Mwezi Gisabo, en passant par le marché dit « Cotebu », le rond-point des Nations Unies, la Gare du nord, Angeline Ndayishimiye saluait la foule venue l’accueillir. A chaque arrèt, elle montrait son prix à la population.
Des commerçants contraints de fermer
Certains commerçants disent avoir été forcés d’aller accueillir la première dame. Ils déplorent des pertes subies ce samedi. «Que la première dame reçoive un prix des Nations-Unies, c’est un honneur pour le pays. L’instance onusienne a reconnu ses efforts. Elle a travaillé dur, mais on nous a empêchés de travailler. Le marché est ouvert à 15 h, rien ne va, car nos clients ne sont pas venus, car les heures sont avancées. C’est l’économie de la capitale économique qui a été mise à mal », se désole un grossiste des vêtements de seconde main au marché de Kamenge.
Pour un commerçant au marché dit Cotebu, le prix reçu est une fierté pour le Burundi qui devrait être célébrée. Néanmoins, il est, dit-il, incompréhensible que toutes les activités soient suspendues à cause de cela. «C’est plutôt un encouragement pour ceux qui travaillent dur. Sinon, ce serait une chose et son contraire».
Même indignation chez un maître responsable d’une des écoles fondamentales de la zone Nyambuye, commune Isare en Province Bujumbura. Il est venu à 11 heures en commune Ntahangwa pour photographier les fiches de points des élèves. « Jusqu’à 16 heures, tous les secrétariats publics étaient fermés. Le programme que nous avions à l’école a été reporté faute de fiches. C’est bon de célébrer les trophées, mais sans perturber d’autres activités».
Une vendeuse des légumes au marché de Gasenyi n’a pas la même lecture. Pour elle, le trophée gagné est un signe éloquent que le Burundi est fiable. « C’est un honneur pour le Burundi. Ceux qui ternissent l’image du Burundi n’auront plus de prétexte. Tous les Burundais devraient célébrer cette victoire ».
Selon un activiste de la société civile sous anonymat, le prix des Nations-Unies décerné à la Première Dame du Burundi est salutaire. C’est une reconnaissance de son combat et ses efforts pour la dignité des femmes notamment la lutte contre la fistule obstétricale.
Il fustige néanmoins l’interdiction des activités génératrices de revenus à cette occasion. « Contraindre la population à y participer est une mesure arbitraire, illégale et irresponsable. C’est inacceptable dans un pays qui se réclame Etat de droit».
Autre constat qu’il fait, les organisateurs de ces activités ont voulu montrer qu’ils sont soutenus. « Même si célébrer est normal, cette mobilisation des foules est une récupération politique. Elle vise des intérêts électoralistes».
Pour l’UNFPA, Angéline Ndayishimiye est une «infatigable philanthrope et défenseuse des droits des femmes et des filles au Burundi ». Elle a développé d’innombrables solutions concrètes à ces défis, y compris la création d’un centre psychiatrique pour soutenir les survivants de la violence.
De nombreux projets, dit-elle, fournissent des informations sur la santé sexuelle et reproductive aux communautés marginalisées à travers le Burundi.
Les lauréats du Prix des Nations Unies pour la population 2023 étaient au nombre de deux seulement : Angeline Ndayishimiye, la Première Dame du Burundi, dans la catégorie individuelle et l’Institut Africain des Politiques de Développement (AFIDEP) dans la catégorie institutionnelle.
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