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Les velléités de confiscation illimitée du pouvoir qui se traduisaient dans les faits et gestes des autorités de Bangui a pris véritablement corps par le dépôt dès le premier jour d’ouverture de la candidature du président de la République à un troisième mandat.
À titre de genèse, le président de la République avait prêté serment par deux fois sur la constitution du 30 mars 2016 de ne pas modifier le nombre ni la durée du mandat présidentiel.
Entre temps en 2023, des manœuvres politiques machiavéliques ont abouti à un référendum constitutionnel imposé à un score stalinien de 95% que l’opposition démocratique et une bonne partie de la société civile contestent la légalité et la légitimité.
À ce jour, le manque de leadership, de vision globale et de gouvernance démocratique derive à une difficulté majeure qui est celle de prédire l’issue de cette élection inédite car elle regroupe quatre scrutins.
À cela s’ajoutent le doute sur la capacité opérationnelle de l’Autorité Nationale des Élections qui visiblement ne maîtrise pas le jumelage de la loi électorale aux différentes étapes organisationnelles telles la liste électorale, la cartographie électorale d’où des innombrables amendements au code électoral à quelques mois des échéances électorales.
Par ailleurs, les démarches du pouvoir de Bangui contrastent ostentatoirement aux réalités du terrain alors que ce dernier avait ouvert un dialogue politique avec l’opposition démocratique mais convoque parallèlement le corps électoral à un scrutin où les éléments de transparence, de crédibilité devraient être définis par cette rencontre patriotique.
S’agissant de la candidature du président de la République qui s’apparente à une provocation, un pied de nez à la communauté nationale et internationale, le pouvoir de Bangui est lucidement conscient de son caractère illégal non seulement par le mode opératoire de la modification de la constitution mais parce que cette nouvelle constitution taillée sur mesures inaugure la notion de “centrafricanité”qui viole le principe de l’égalité des citoyens devant la loi.
Au delà du problème de la réduction drastique d’espace politique, civique, médiatique ajouté à celui d’independance de l’organe de gestion des opérations électorales et du conseil constitutionnel, le citoyen lambda s’interroge:
1- Le pouvoir de Bangui pourra t-il endiguer les tensions socio-politiques qui découleront d’un processus électoral imposé aux forceps?
2- Comment les autorités établies entendent compenser les incapacités de l’Autorité Nationale des Élections à gérer ce quadruple scrutin?
3- Était-il trop tard de sauver les meubles au lieu s’ériger en pompiers après l’incendie?
Visiblement la présence des mercenaires russes de Wagner et des forces étrangères qui bravent notre souveraineté rend autistes nos autorités au point de se muer en assurance-vie.
Nous rappelons in fine qu’il faut se méfier d’un peuple apeuré et meurtri dans son âme qui ne parle pas…car un problème ne peut résoudre un autre problème et qu’un problème peut en cacher un autre.
L’expérience de l’Afrique sub-saharienne montre toujours que le troisième mandat tue plus qu’un coup d’état militaire qui de nos jours évite de pertes en vies humaines.
En déduction de ce qui précède, demandez à un citoyen lambda de faire le choix entre un troisième mandat et un coup d’état militaire…son choix sera simple et sans réflexion.
On ne répétera jamais assez ce credo devenu liturgique et nous exhorterons le nouveau souverain pontife qui prônait la paix dans sa première homélie papale de rappeler à ce pasteur devenu tyran le caractère sacré du serment, de la parole politique donnée et le scrupuleux respect des textes établis.
Les chants des sirènes, le culte de personnalité et le piétinement du tapis rouge logoté de l’emblème national ne vous placeront jamais au dessus de la République.
Un penseur disait que le pouvoir de l’État n’est pas un héritage familial mais au contraire une responsabilité limitée dans le temps alors n’attendez pas que le peuple dépositaire de la souveraineté vous chasse pour comprendre que c’est le moment de partir car l’amour d’antan risque de se transformer en méchante haine…
Alors Monsieur le président, il faut savoir partir dignement du pouvoir car un troisième larron dénommé “maladie” s’est invité dans l’arène politique compliquant au passage votre situation déjà fragile et chaotique.
Abdiquer, renoncer en échange d’une stabilité politique au projet mortifere et crisogene de troisième mandat, choisissez-vous un dauphin politique avant qu’il ne soit trop tard et cela avec honneur au lieu de capituler honteusement sous la pression populaire laissant derrière vous votre fauteuil présidentiel tant aimé.
Monsieur le président, nous avons le flair de prévenir des différents dangers à travers nos diverses analyses géopolitiques et geostrategiques mais malheureusement nous ne savons pas jouer aux pompiers qui ont vocation à sauver des vies et des biens en cas d’incendies ou de sinistres de tout genre.
Monsieur le tyran, si vous semez de l’injustice en temps de paix, vous moissonnerez très certainement le désordre corollaire de troubles.
Au delà de tout, nous tenons à signaler qu’on ne récolte que ce qu’on a semé et qu’au final, les mêmes causes produisent toujours et toujours les mêmes effets…
Malheur à ceux où celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat différent. Les fables du célèbre fabuliste français Jean de La Fontaine teintées d’allegories éducatives auront prévenu les autistes avant que le monde ne s’effondre tel que défini par le célèbre romancier nigerian Chinua Achébé.
Pour finir, nous exhortons tous les résistants à avoir une pensée patriotique pour le Docteur Dominique Désiré ERENON qui a été arrêté à sa descente d’avion en provenance de Paris pour des faits qu’ on ignore encore.
Mais attention, ne le dites à personne…
Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi depuis Limassa.
Limassa le 04 octobre 2025
Source: Corbeau News Centrafrique
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