Africa-Press – CentrAfricaine.
Le coach de l’équipe nationale de basketball de Centrafrique, Sylvain Lautié, affirme avoir travaillé plus d’un an sans rémunération pour la Fédération Centrafricaine de Basketball (FCBB). Il met en cause le président de la FCBB Serge Singha Bengba, le Directeur technique national Maurice Beyina, ainsi que le ministre des Sports Rodolphe Héritier Bonheur Doneng Wamzoumon Kiki. Il annonce des plaintes pénales en France et la saisine de la FIBA.
Selon sa déclaration joint au téléphone par la rédaction du CNC le 6 octobre 2025, Sylvain Lautié affirme qu’un contrat officiel de deux saisons a été signé par le ministre des Sports. Le chef de cabinet du ministre, Bernard Hamadjida, aurait supervisé la préparation de dossiers et de projets validés avant de cesser tout contact. Pour Lautié, la signature ministérielle devait garantir le sérieux de l’engagement mais elle a entraîné une charge de travail importante sans paiement et bloqué d’autres opportunités professionnelles qui s’offre à lui.
Le coach national Sylvain Lautié revendique plusieurs missions effectuées au profit de la FCBB: suivi individuel du joueur international Allan Dokossi avec plus de 60 séances intensives en six semaines, mobilisation de la filière centrafricaine en France via des échanges avec des agents, travail conjoint avec le capitaine Max Kouguere pour convaincre la quasi-totalité des joueurs disponibles, organisation d’un stage à Nancy avec accès à des infrastructures de haut niveau obtenues gratuitement ou à faible coût, et élaboration de plans de préparation et de stages annulés au dernier moment par la Fédération.
Aucun de ces travaux n’aurait donné lieu à rémunération, affirme Sylvain Lautié. Il évoque également une perte d’opportunités professionnelles et un impact familial. Il indique dans notre échange que son fils, atteint de troubles autistiques, n’a pas pu bénéficier des soins nécessaires faute de moyens, conduisant à une hospitalisation durant l’été.
Dans sa déclaration, le coach Sylvain Lautié met en cause la gestion des engagements publics en République centrafricaine: un ministre signataire qui ne respecte pas le contrat, un chef de cabinet injoignable, et une perte de crédibilité internationale relevée par l’Ambassade de France. Il attribue à ces dysfonctionnements l’absence de paiement et l’interruption des projets annoncés.
Sylvain Lautié affirme également que des crédits destinés à l’exécution du contrat seraient sortis du ministère des Finances puis transférés au ministère des Sports, sous la responsabilité du ministre Héritier Doneng. Il dit n’avoir jamais perçu de paiement et pose la question de la destination des fonds. Il demande des explications sur le circuit financier entre Finances et Sports et l’identification des responsables.
Le coach Sylvain Lautié déclare fermement qu’il déposera prochainement en France des plaintes pour travail dissimulé, tromperie et détournement de fonds publics. Sont cités Serge Singha Bengba président de la FCBB, Maurice Beyina Directeur technique national, Rodolphe Héritier Bonheur Doneng Wamzoumon Kiki ministre des Sports, et Bernard Hamadjida chef de cabinet du ministre. Il annonce aussi la saisine de la FIBA pour d’éventuelles sanctions contre la FCBB.
Sylvain Lautié affirme vouloir publier dans les prochains jours un communiqué auprès de grandes agences internationales: AFP, Reuters, AP, EFE, Anadolu, dpa, Euronews, ainsi que Panapress, Africanews, ANA, APS, ANGOP, MAP, NAN, entre autres. L’objectif est d’alerter la communauté sportive et les institutions internationales sur des pratiques jugées contraires à l’éthique.
Cette affaire s’inscrit dans un schéma répétitif en Centrafrique: des contrats signés au plus haut niveau qui ne sont jamais honorés, des engagements pris qui restent lettre morte, des fonds qui disparaissent entre les ministères. Le sport centrafricain, comme tous les autres secteurs, souffre d’une gouvernance catastrophique où la signature d’un ministre ne garantit plus rien.
Un coach français, Sylvain Lautié, accepte de travailler pour l’équipe nationale, signe un contrat avec le ministre, effectue des missions importantes pendant plus d’un an, et ne reçoit jamais un franc. Pendant ce temps, des fonds sortent du ministère des Finances, transitent vers le ministère des Sports, et personne ne peut expliquer où ils sont passés.
Cette situation déshonore la Centrafrique aux yeux de la communauté sportive internationale. Comment convaincre des entraîneurs et des techniciens de qualité de travailler pour les équipes nationales si les contrats signés par les ministres ne valent pas le papier sur lequel ils sont écrits?
Source: Corbeau News Centrafrique
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