Bruno Yapandé Achève Tournée Européenne de Mendicité

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Bruno Yapandé Achève Tournée Européenne de Mendicité
Bruno Yapandé Achève Tournée Européenne de Mendicité

Africa-Press – CentrAfricaine.
Le ministre Bruno Yapandé termine sa tournée européenne de mendicité diplomatique pour financer des élections que même les États-Unis jugent impossibles à organiser en décembre prochain.

Le ministre centrafricain Bruno Yapandé vient de terminer sa mission à Paris et Bruxelles, une énième tournée de mendicité diplomatique qui en dit long sur les contradictions du régime de Touadéra. Pendant une semaine, du 13 au 20 septembre, ce responsable gouvernemental a parcouru les capitales européennes la main tendue, quémandant des fonds pour organiser des élections que tout le monde sait impossibles à tenir en décembre.

Cette mission intervient dans un contexte particulièrement cynique. Toute l’année, le gouvernement centrafricain multiplie les discours anti-occidentaux, insultant régulièrement la France et l’Union européenne. Mais dès qu’il s’agit de financer leurs projets, ces mêmes dirigeants n’hésitent pas à faire le tour des chancelleries européennes, casquette à la main.

L’hypocrisie atteint son comble quand on sait que le régime de Touadéra paie actuellement 10 milliards de francs CFA par mois aux mercenaires russes de l’ex-groupe Wagner, rebaptisé Africa Corps. Ces sommes astronomiques, confirmées par des sources proches du Kremlin, suffiraient largement à financer les élections dont se préoccupe tant le ministre Bruno Yapandé.

Mais voilà le paradoxe centrafricain : on dépense sans compter pour des mercenaires russes de Poutine tout en mendiant auprès de ceux qu’on insulte publiquement. Cette schizophrénie diplomatique témoigne d’une absence totale de cohérence politique de la part du régime en place.

À Paris, Bruno Yapandé prétend avoir eu des “discussions fructueuses” avec les autorités françaises. Mais ces discussions peuvent-elles vraiment être fructueuses quand elles se déroulent dans un climat de défiance mutuelle? Comment peut-on demander de l’argent à un pays qu’on accuse régulièrement de néocolonialisme?

À Bruxelles, la délégation a sollicité “un accompagnement supplémentaire” de l’Union européenne. Cette formule diplomatique cache mal la réalité: le gouvernement centrafricain demande encore de l’argent à une institution qu’il critique constamment dans ses médias officiels et à travers ses avatars sur les réseaux sociaux.

Cette tournée européenne intervient après l’échec de missions similaires dans d’autres capitales. Le Qatar, sollicité récemment par le Président Baba Kongoboro, aurait décliné toute aide financière. Cette multiplication des refus témoigne de la perte de crédibilité internationale du régime de Touadéra.

Car les partenaires internationaux ne sont pas dupes. Ils savent que l’Autorité Nationale des Elections (ANE) ment sur ses propres réalisations, comme l’a démontré le constat d’huissier sur la non-publication des listes électorales. Ils savent aussi que l’organisation d’élections crédibles en décembre relève de l’impossible.

D’ailleurs, même les représentants des États-Unis au Conseil de sécurité de l’ONU ont exprimé leurs doutes sur la faisabilité de ces élections en décembre. Quand les Américains, pourtant peu enclins à critiquer publiquement leurs “partenaires” africains, émettent des réserves, c’est que la situation est vraiment préoccupante.

Le régime centrafricain semble avoir choisi de grouper les élections présidentielle, législatives, municipales et régionales non par souci d’efficacité, mais faute de financement suffisant pour les organiser séparément. Cette stratégie du tout-en-un masque mal l’incapacité financière et organisationnelle du gouvernement.

Bruno Yapandé parle de “processus inédit d’élections groupées” comme s’il s’agissait d’une innovation démocratique. En réalité, cette approche répond surtout à des contraintes budgétaires et à l’incapacité chronique de l’ANE à organiser des scrutins séparés.

Les bailleurs de fonds internationaux commencent à comprendre le piège. Ils ne veulent plus financer des mascarades électorales qui ne servent qu’à légitimer un pouvoir contesté. Cette réticence croissante explique la multiplication des missions de mendicité comme celle de Bruno Yapandé.

Le comble de l’hypocrisie réside dans cette double approche: on va chercher l’argent en Europe pour les élections tout en payant des fortunes aux Russes pour la sécurité du régime. Cette schizophrénie budgétaire interroge sur les véritables priorités du régime centrafricain.

Cette situation rappelle un proverbe centrafricain: “On ne peut pas cracher dans la main qui nous nourrit”. Pourtant, c’est exactement ce que fait le régime de Touadéra depuis des mois. Cette attitude explique la lassitude croissante des partenaires traditionnels du pays.

Au final, cette mission de Bruno Yapandé ressemble davantage à un exercice de communication qu’à une véritable recherche de solutions. Le ministre pourra toujours prétendre avoir “sensibilisé” les partenaires européens, mais les résultats concrets risquent d’être décevants.

Car les Européens ont compris que financer des élections bâclées ne sert à rien. Ils préfèrent attendre que le régime centrafricain retrouve un minimum de cohérence dans sa politique étrangère avant d’ouvrir à nouveau leurs bourses aux voleurs de Bangui afin de leur permettre la construction de leurs villas de luxe à la cité de golf.

Cette tournée européenne de mendicité diplomatique confirme l’impasse dans laquelle s’est enfermé le régime de Touadéra. Entre ses contradictions internes et sa perte de crédibilité internationale, le gouvernement centrafricain peine à trouver des solutions durables à ses problèmes chroniques de financement et de gouvernance.

Source: Corbeau News Centrafrique

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