Avec Liquid Intelligent Technologies, Google complète son tour de l’Afrique en fibre optique

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Avec Liquid Intelligent Technologies, Google complète son tour de l’Afrique en fibre optique
Avec Liquid Intelligent Technologies, Google complète son tour de l’Afrique en fibre optique

Salimata Koné

Africa-Press – CentrAfricaine. Coupées du monde pendant 72 heures. C’est le tribu payé par les populations d’Afrique de l’Est, lors des perturbations sur le réseau Internet, intervenues les 12, 13 et 14 mai dernier. Ces problèmes seraient dus à des avaries sur les installations du système de câbles sous-marins d’Afrique de l’Est (Eassy) et sur le câble Seacom. L’ironie du sort a voulu que, le 23 mai, soit dix jours après ces difficultés, qui ont perturbé le quotidien de 300 millions de personnes, Google annonce le déploiement d’un dispositif de câbles sous-marin et terrestre, dédiés à renforcer la couverture Internet de l’Afrique de l’Est et la résilience face à ce type d’incident.

Google Cloud, qui pilote le projet, assure que ce dernier comporte « des points d’accès qui permettront à d’autres pays de profiter du réseau ». Pour le géant du numérique, cette nouvelle infrastructure permettra aux États bénéficiaires de communiquer entre eux et avec le monde de manière fiable.

Dénommée Umoja – unité en swahili –, ce méga projet de fibre optique partira du Kenya pour rallier par voie terrestre l’Afrique du Sud. Il passera par le Rwanda, l’Ouganda, le Mozambique, le Zimbabwe, la Zambie, la RDC, avant de traverser l’océan Indien, pour terminer sa course en Australie. Si le montant de l’opération reste inconnu pour le moment, Google confie que le tracé terrestre d’Umoja a été construit en collaboration avec Liquid Intelligent Technologies, l’entreprise du groupe Cassava Technologies, fondé par le milliardaire zimbabwéen, Strive Masiyiwa.

Ce dernier estime que le projet transformera les mégalopoles africaines en autoroute de données. « Nairobi, Kigali, Lubumbashi […], ne seront plus des points d’accès difficiles à atteindre, éloignés des sites de débarquement côtiers qui relient l’Afrique au monde », se réjouit-il dans un communiqué publié conjointement par Google et Liquid Intelligent Technologies.

Un plan d’investissement d’un milliard de dollars

En visite d’État depuis le 20 mai aux États-Unis, le président du Kenya, William Ruto s’est dit ravi que son pays soit le point d’encrage de cet investissement du géant de Mountain View dans la région. Faisant le parallèle avec les perturbations occasionnées la semaine dernière, il estime que cette initiative permet de garantir la redondance et la résilience de la connectivité en Afrique Australe. « En renforçant notre infrastructure numérique, nous améliorons non seulement la fiabilité, mais ouvrons également la voie à une inclusion numérique accrue, à l’innovation, et des opportunités économiques pour nos citoyens et nos entreprises », poursuit-il.

Cette liaison intercontinentale n’est pas la première que Google met en place en Afrique. Avant Umoja, il y a en effet Equiano, un câble détenu à 100 % par Google, qui relie Lisbonne au Portugal au Cap en Afrique du Sud, connectant sur sa route le Togo, le Nigeria, la Namibie et l’île de Sainte-Hélène dans l’Océan Atlantique.

Troisième câble international privé du Gafam, Equiano a été mis en service en juin 2019. Le trait d’union de ces deux programmes est qu’ils s’inscrivent dans le cadre d’un plan d’investissement d’un milliard de dollars révélé en 2021. En plus de ces projets de liaisons intercontinentales, Google vient aussi en aide aux start-up d’Afrique subsaharienne via divers programme d’incubation et d’accélération. Depuis la première édition en 2022 de la Google Hustle Academy – un camp de formation –, plus de 3 500 petites entreprises ont été soutenues au Kenya.

Relations privilégiées

Selon le groupe, entre 2021 et 2023, plus de 30 milliards de dollars d’activité économique ont été générés par le secteur du numérique dans toute l’Afrique subsaharienne. « L’économie Internet de l’Afrique a le potentiel de croître pour atteindre 180 milliards de dollars d’ici à 2025, soit 5,2 % du PIB du continent, selon un rapport de la Société financière internationale », conclut le groupe.

Dans son communiqué diffusé sur son blog, Google Cloud dévoile également de nouveaux partenariats signés avec le Kenya à la faveur du déplacement de William Ruto. Installé à Nairobi depuis 2007, l’entreprise américaine et l’État kényan ont signé un partenariat pour accélérer leur collaboration dans le domaine de la cybersécurité et de l’intelligence artificielle.

En Afrique, les incidents sur les câbles Internet sont récurrents. En mars, plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest se sont retrouvés paralysés après que quatre câbles sous-marins de fibre optique ont été endommagés au large de la Côte d’Ivoire.

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