Colonisation Numérique des Ressources Après Wagner

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Colonisation Numérique des Ressources Après Wagner
Colonisation Numérique des Ressources Après Wagner

Africa-Press – CentrAfricaine. En Centrafrique, l’occupation de nos espaces économiques, politiques, et financiers par les mercenaires de Wagner marque une étape déjà dépassée. Une nouvelle forme de dépossession est en cours: la colonisation numérique. À travers un projet de tokenisation des ressources nationales, le régime Touadéra ouvre la voie à la vente à distance de terrains, de mines et de richesses naturelles à des entités étrangères, sans consultation populaire ni encadrement légal solide.

Le gouvernement centrafricain franchit une étape supplémentaire dans la cession de nos richesses nationales. Faustin-Archange Touadéra a lancé un système de vente numérique des ressources du pays via la blockchain Sango Coin. Mines d’or, terres agricoles et permis d’exploitation peuvent désormais être transformés en jetons numériques et vendus à distance à des acquéreurs étrangers.

Cette digitalisation de la dépossession intervient alors que Wagner prépare son retrait. Le groupe de mercenaires russes, présent depuis 2018 dans les principales zones minières comme Ndassima, Yaloké et Bakouma, doit céder la place à Africa corp avant fin février 2025. Cette nouvelle structure russe conservera l’influence de Moscou tout en adoptant un profil plus discret face aux pressions internationales.

Vladimir Poutine exige actuellement 15 millions de francs CFA mensuels pour maintenir la protection militaire russe, selon des documents obtenus par Africa Intelligence. Cette facture s’ajoute aux revenus que Wagner tire directement de l’exploitation des sites miniers qu’il contrôle physiquement.

Le système Sango Coin permet de contourner ces coûts militaires. Une mine peut être divisée en milliers de tokens et vendue par fragments à des investisseurs dispersés géographiquement. Les acheteurs obtiennent des droits d’exploitation ou de propriété sans jamais fouler le sol centrafricain. Le processus échappe aux circuits administratifs classiques et ne nécessite aucune présence physique.

Aucune législation centrafricaine n’encadre spécifiquement ces transactions numériques. L’Assemblée nationale n’a jamais débattu de ce projet pourtant lancé officiellement par la présidence. La Constitution illégale de 2023 proclame que “les ressources naturelles du sol et du sous-sol appartiennent au peuple centrafricain”, mais cette disposition devient lettre morte face à la tokenisation.

Les populations rurales, qui vivent sur ces terres et exploitent traditionnellement certains gisements artisanaux, n’ont ni accès à internet ni moyens de participer à ces ventes virtuelles. Elles découvrent parfois que leurs territoires ont changé de propriétaire par voie numérique.

Des entreprises russes, chinoises et européennes acquièrent ainsi des parts de territoire centrafricain depuis leurs bureaux. Certaines transactions restent anonymes, rendant impossible l’identification des nouveaux propriétaires. D’autres sont liées aux réseaux d’affaires proches du Kremlin, prolongeant l’influence russe par d’autres moyens.

Cette dématérialisation de la colonisation économique transforme la Centrafrique en terrain d’expérimentation. Le pays teste un modèle inédit de cession de souveraineté: vendre son patrimoine national par petites portions numériques, sans débat public ni contrôle démocratique. Les algorithmes remplacent les tanks pour organiser la spoliation.

Le régime Touadéra organise ainsi la liquidation programmée des derniers actifs nationaux. Après avoir perdu le contrôle militaire de son territoire, puis l’autonomie de ses finances publiques, la Centrafrique abandonne par blockchain sa souveraineté foncière et minière….

Source: Corbeau News Centrafrique

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