Africa-Press – CentrAfricaine. Le jeune homme suivait sa formation militaire à la cité impériale de Berongo, où les instructeurs Russes du groupe Wagner encadrent les nouvelles recrues. Dans le cadre de l’instruction, chaque participant à la formation fut invité à présenter son métier civil avant d’intégrer l’armée. C’est dans ce cadre que le jeune se déclara mécanicien. Les mercenaires russes l’ont mis ensuite à l’épreuve, lui remet un véhicule à réparer. À leur surprise, le jeune a réussi, il répara avec succès un véhicule des Wagner. Ses compétences furent immédiatement remarquées. Alors qu’il devait être affecté à la fin de sa formation militaire comme mécanicien de l’armée, les Russes cherchèrent rapidement à l’utiliser pour leurs propres véhicules.
Un matin, ils l’ont appelé pour une réparation urgente. Il a expliqué qu’il ne se sentait pas bien et a proposé si c’était possible de faire ça le lendemain. Mais les soldats FACA qui devaient transmettre sa réponse ont raconté aux Russes qu’il avait tout simplement refusé d’obéir. La suite a été rapide: les Wagner donnent l’ordre de le ramener par la force.
Attaché avec des cordes, il a été battu et torturé par les mercenaires avec l’aide de leurs tintin centrafricains. Les témoins racontent qu’il a reçu de nombreux coups avant d’être transporté à l’infirmerie de la base, dans un état très grave.
Depuis son lit d’hôpital, le jeune a réussi à joindre son père par téléphone. Dans cet appel que son papa a enregistré, il a dit qu’il allait mourir à cause de ce qu’on lui avait fait. Il a décrit les violences subies et donné les noms des soldats centrafricains qui l’avaient arrêté pour le remettre aux Russes. Sa famille, alarmée, a demandé son transfert immédiat à Bangui. Admis en urgence à l’hôpital communautaire, il est mort peu après. Son corps a été placé à la morgue.
L’armée a alors voulu organiser un enterrement rapide. Mais les parents ont refusé net, réclamant qu’une enquête soit ouverte. Avec l’aide d’un avocat, la famille a porté plainte et remis aux autorités les enregistrements audio où leur fils décrivait ce qu’il avait vécu et nommait les militaires responsables. Pour éviter un conflit direct avec les Russes, la plainte a pointé du doigt les soldats centrafricains qui avaient exécuté leurs ordres.
Il a fallu attendre plusieurs jours avant que la famille puisse enfin enterrer leur fils à Bangui le lundi dernier. Dans les rues de la capitale, on entend souvent dire que le pays est devenu un “pays de morts”, où assassinats, tortures et exécutions se multiplient dans un silence forcé.
Source: Corbeau News Centrafrique
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