Charles Armel Doubane appelle les autorités à optimiser les relations avec la Chine

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Charles Armel Doubane appelle les autorités à optimiser les relations avec la Chine
Charles Armel Doubane appelle les autorités à optimiser les relations avec la Chine

Africa-Press – CentrAfricaine. Il est des moments où le poids du silence de l’observation conduit à briser la glace, prendre sa plume et gratter quelques mots pour partager avec le plus grand nombre les fruits de ses réflexions ou tout simplement ses rêveries.

C’est ce que nous nous permettons de faire à travers les quelques lignes qui vont suivre au soir de cette année qui s’achève et à l’orée de la nouvelle qui nait.

En effet, comme dans un mauvais bal de grands se déroulant en ce moment dans mon pays la République Centrafricaine, entre occidentaux et slaves par le fait ou la complicité des pontes qui nous gouvernent, il existe un autre grand, qui, avec le moins de bruit possible, tisse sa natte et essaie de s’installer durablement. Je voudrais parler de l’Empire du Milieu, en clair la République Populaire de Chine.

Ce grand Etat (taille, population, rang, puissance mondiale aux plans économiques, militaires confondus…) en cette année qui marque le centenaire du parti communiste chinois, véritable éclaireur et guide de son peuple, a réussi enfin à éradiquer la pauvreté en faisant sortir une centaine de millions de ses habitants de la misère et du sous-développement.

En dépit de la résurgence de la Covid-19 qui menace et plombe encore le monde entier, la maitrise par les autorités sanitaires de cet Etat (vaccins, et soins) malgré une légère baisse du taux de croissance, ce colosse aux pieds solides de fer a réussi à maintenir sa suprématie, tout au moins poursuivre sa marche en avant dans bien de domaines y compris la conquête spatiale.

En Afrique, et particulièrement en République Centrafricaine, le dragon asiatique s’était retiré un temps-après une courte fugue et aventure vers Taipei au cours de la dernière décennie du siècle denier, – est revenu et s’est installé.

Il est parvenu par diverses voies et canaux officiels à prendre et conserver la place qui lui revient parmi les leaders de l’accompagnement du pays de B.

Boganda dans et vers sa quête de paix, de développement à travers la construction d’infrastructures sociales (Hôpitaux, stades ou écoles) en passant par l’investissement dans le capital humain, les possibilités de formation données ou offertes tant au niveau local qu’en Chine, des bourses en nombre croissant chaque année aux étudiants et stagiaires centrafricains, aux investissements économiques et financiers, notamment les annulations de dettes, les aides budgétaires directes ou indirectes en plusieurs millions de Yuan, des appuis multiformes au secteur agricole, (coton, riziculture et culture du champignons…).

Les secteurs privés chinois même si une zone d’ombre est apparue un moment suite au désastre écologique de Bozoum et le soulèvement ayant entrainé parfois des pertes en vies humaines à Nola par exemple, des investissements dans le domaine minier ne sont pas restés en marge de cette dynamique de présence de plus en plus grande.

La dernière initiative en faveur de l’Afrique dans le cadre des sommets Chine-Afrique de Beijing de septembre 2018 et La Conférence ministérielle de Dakar en Novembre 2013 ont clairement affiché et affirmé cette volonté de la Chine d’interconnecter l’Afrique à elle et au reste du monde à travers son projet phare la Ceinture et la Route.

La pandémie de la Covid-19 a conduit la Chine dans un vaste élan de solidarité à faire de grandes annonces concrètes et fournir des dons en vaccins et matériels médicaux divers à toute l’Afrique pour endiguer ce fléau mondial.

Ces milliards de yuan octroyés via des prêts à taux concessionnels, préférentiels, voire des prêts non remboursés contribuent et contribueront à développer l’Afrique et à maintenir une proximité entre elle, cette hyper puissance et leurs peuples respectifs.

Ce que semblent apprécier les dirigeants africains dont ceux de la République Centrafricaine, parce que les autorités chinoises sont moins ou pas du tout regardantes sur les questions démocratiques ou des droits de l’Homme se basant sur leur sacro-saint principe de non ingérence dans les affaires intérieures des Etats.

Pour s’en convaincre, il suffit de voir le nombre de chefs d’Etat et de gouvernement qui assistent personnellement ou au niveau le plus élevé de la hiérarchie aux différents sommets Chine-Afrique et autres conférences de cette nature entre ce pays et notre continent.

À Beijing en 2018, de ma modeste position de diplomate membre de la délégation de mon pays, j’ai vu l’Afrique faire salle pleine et présence comble. Chacun venant, sa besace pleine de projets, prêchant pour sa chapelle avec un espoir certain d’obtenir assez de lots pour sa consommation propre.

Le 08 Décembre dernier ayant bénéficié d’une invitation à participer en distantiel à la Conférence sur les droits de l’Homme dans l’espace Sud-Sud organisée à Beijing, grand était mon étonnement au regard du nombre des Etats participant et la richesse des débats.

Ceci m’a pressé à affirmer à la suite de l’ancien Ministre français Alain PEYREFITTE qui dans les années 70 prédisait déjà la prochaine domination de ce pays sur le reste du monde, que le dragon chinois est arrivé et présent .

Les partenaires locaux ne doivent plus le perdre de vue cette présence. Sans trop crier, il consolide sa place aux cotés du peuple dans cette belle aventure commune de la recherche du bien-être et selon le jargon consacré, du partage de dividendes mutuellement avantageuses pour tous. Ne l’ignorons pas, la Chine est là et bien là. Bonne et Heureuse Année.

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