Africa-Press – CentrAfricaine. Dix années de règne de Faustin-Archange Touadéra, dix années de dégradation nationale, dénonce Charles Désiré Mankaou, militant du CNCA-PDD, dans un communiqué publié le 7 août 2025 depuis Lomé.
En effet, Charles Désiré Mankaou ne mâche pas ses mots. Dans un communiqué publié le 7 août depuis Lomé, ce responsable de la jeunesse du Congrès National Centrafricain pour la Paix, la Démocratie et le Développement (CNCA-PDD) dresse un bilan sans concession des dix années de Faustin-Archange Touadéra au pouvoir.
Pour le CNCA-PDD, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pendant que les fonctionnaires attendent leurs salaires depuis des mois, certains proches du régime affichent un train de vie qui étonne. Évariste Ngamana, Simplice Mathieu Sarandji, Félix Moloua, Fidèle Gouandjika, Mamadou Zephyrin, Rameaux Claude Bireau, Bertrand Arthur Piri et Audrey Wenezoui font partie de ceux que le parti cite directement. Ces enrichissements rapides posent des questions auxquelles personne ne répond publiquement.
Le communiqué souligne l’ampleur du décalage entre la vie quotidienne des citoyens et celle de cette minorité protégée. Les écoles ne fonctionnent plus, les hôpitaux sont dans un état critique, les routes dégradées compliquent les déplacements, et l’accès aux produits de première nécessité est devenu un luxe pour une grande partie de la population. Pourtant, selon Mankaou, jamais un régime centrafricain n’a reçu autant de financements extérieurs. L’argent, dit-il, est là, mais il ne bénéficie pas au peuple.
L’affaire qui préoccupe le plus le CNCA-PDD reste l’enlèvement de 21 jours d’Armel Ningatoloum Sayo. Cet ancien ministre a été extrait de sa cellule de la prison du camp de Roux le 7 juillet dernier et enlevé à l’OCRB par les mercenaires russes du groupe Wagner dans la nuit du 7 au 8 juillet et détenu clandestinement durant trois semaines avant d’être libéré. Le président de la Commission nationale des droits de l’homme, Ossène Yackosset Wessekpama, avait promis une enquête lors de son passage à Radio Ndeke Luka le 25 juillet. Mais depuis, silence radio.
Cette absence de communication agace profondément le parti. Que s’est-il passé exactement durant ces 21 jours? Pourquoi la Commission des droits de l’homme ne dit-elle plus rien? Dans quelles conditions Armel Sayo et Nourd Grégaza ont-ils quitté le camp de Koui? Autant de questions qui restent sans réponse et alimentent toutes sortes de rumeurs.
Le CNCA-PDD aime comparer la Centrafrique au Bénin voisin. Patrice Talon et Faustin Touadéra ont pris le pouvoir la même année, mais leurs bilans n’ont rien à voir. Au Bénin, on compte les routes construites par milliers de kilomètres, les écoles et hôpitaux qui sortent de terre, une vie politique qui fonctionne. En Centrafrique, c’est l’inverse: la justice ne fonctionne plus, la Constitution est bafouée, les institutions se taisent.
Le parti en est convaincu: Touadéra prépare sa candidature pour un troisième mandat. Une violation pure et simple de la Constitution selon le mouvement, qui voit dans cette démarche un danger pour la paix du pays. Le CNCA-PDD dénonce aussi ce qu’il appelle “l’ethnicisation” de l’armée et de la police, la répression contre ceux qui osent critiquer, et la destruction progressive de l’État.
Face à cette situation, la jeunesse du CNCA-PDD appelle à l’union. Partis politiques, associations, syndicats, étudiants, femmes, diaspora: tous doivent se mobiliser contre ce qu’elle considère comme un détournement du pouvoir. Le message de Charles Désiré Mankaou est direct: “Le moment est venu de dire non à l’oppression. NON à la résignation. Osons l’unité. Reprenons notre destin en main.”
Ces mots résument bien l’état d’esprit d’un parti qui ne veut plus se contenter de protester en silence. Reste à savoir si cet appel trouvera un écho suffisant pour changer la donne politique en Centrafrique.
Source: Corbeau News Centrafrique
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