Jabarona, Village Sans Centre de Santé Près de Bangui

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Jabarona, Village Sans Centre de Santé Près de Bangui
Jabarona, Village Sans Centre de Santé Près de Bangui

Africa-Press – CentrAfricaine.
À Jabarona, quand un enfant tombe malade en pleine nuit, sa mère sait qu’elle devra attendre le jour pour espérer trouver un transport vers Bégoua. Trente-trois kilomètres séparent ce village de 4000 habitants du centre de santé le plus proche. Une distance qui peut coûter des vies.

“Mon fils a fait une crise la semaine dernière. J’ai passé toute la nuit à chercher une moto, puis de l’argent pour payer le trajet”, raconte une mère de famille interrogée par Radio RJDH. Son histoire ressemble à celle de centaines d’autres familles du village. Les femmes enceintes vivent cette réalité encore plus durement. Sans sage-femme ni matériel médical sur place, elles accouchent souvent seules ou avec l’aide de voisines. Le Code de protection de l’enfant centrafricain garantit pourtant à chaque mère et chaque nouveau-né l’accès aux soins de base. À Jabarona, ce texte reste lettre morte.

Confronté à cette situation, Dina Buamidi a 19 ans et parcourt les quartiers du village avec son carnet de conseils d’hygiène. “J’explique aux gens comment éviter certaines maladies, comment bien laver les mains, protéger l’eau de boisson”, dit-elle. Cette jeune sensibilisatrice fait ce qu’elle peut avec les moyens du bord. Mais quand arrive une pneumonie ou une fracture, ses conseils ne suffisent plus. Le village possède bien une clinique privée, mais ses tarifs dépassent les moyens de ces familles d’agriculteurs qui vivent avec quelques milliers de francs CFA par mois.

C’est dans ce contexte que Sambo Aliou dirige le quartier Jabarou-Navilla 3. Il connaît chaque famille, chaque problème de santé qui se présente. “Les gens pensent qu’on peut se débrouiller parce qu’on vit à la campagne. Mais nos enfants ont le même droit aux soins que ceux de Bangui”, affirme-t-il. Son message s’adresse directement au gouvernement: construire un centre de santé public permettrait aux 4000 habitants d’accéder aux soins de base sans se ruiner. Une demande simple, légitime, qui attend une réponse depuis des années.

Cette situation ne se limite pas à Jabarona et se répète dans des milliers de villages centrafricains. Les zones rurales accumulent les retards en matière de santé publique. Pendant ce temps, les habitants s’organisent comme ils peuvent, avec les moyens locaux et beaucoup d’inquiétude. Les organisations internationales présentes dans le pays connaissent ces réalités. Certaines interviennent ponctuellement, d’autres concentrent leurs efforts sur les grandes villes. Mais les besoins dépassent largement les ressources disponibles.

Aujourd’hui, à Jabarona, chaque parent garde en tête le trajet vers Bégoua quand son enfant tousse trop fort. Chaque femme enceinte compte les semaines en espérant que tout se passera bien. Cette angoisse quotidienne pourrait disparaître avec un centre de santé équipé du minimum nécessaire. Les habitants ne demandent pas l’impossible. Ils veulent simplement que leur village dispose des services de base auxquels tout citoyen centrafricain devrait avoir accès. Une revendication qui résonne bien au-delà des limites de ce village de 4000 âmes. À Jabarona, l’espoir d’un centre de santé public grandit avec chaque nouvelle naissance, chaque nouveau malade qui doit partir vers Bégoua. Un espoir que portent 4000 Centrafricains qui refusent l’oubli.

Source: Corbeau News Centrafrique

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