Travaux Corridor 13: Évasives Réponses de Balalou

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Travaux Corridor 13: Évasives Réponses de Balalou
Travaux Corridor 13: Évasives Réponses de Balalou

Africa-Press – CentrAfricaine.
La conférence de presse gouvernementale du lundi 18 août dernier a tourné au fiasco lorsque le porte-parole Maxime Balalou, ministre de la Communication, a tenté de défendre les travaux du corridor 13. Sa prestation déconcertante a révélé l’ampleur des problèmes qui entourent ce projet d’infrastructure stratégique reliant le Congo-Brazzaville à Bangui, puis au Tchad.
Un journaliste, présent lors du point de presse du lundi dernier, a posé la question qui fâche: “Monsieur le ministre, beaucoup d’usagers qui empruntent cette route en construction déplorent la qualité des travaux du corridor 13. Alors, quelle est la réaction du gouvernement par rapport à cette situation?”

La réponse de Balalou a immédiatement révélé sa méconnaissance du dossier. “Le corridor 13, je suis vraiment surpris de la question qui me laisse entendre que beaucoup de gens se plaignent de la qualité des travaux qui sont effectués dans le cas du corridor 13. S’il vous plaît, vous avez vu le niveau d’enrobé? Vous-mêmes, vous avez vu ça?”

Cette première salve incompréhensible de Maxime Balalou donne le ton. Le porte-parole du gouvernement semble découvrir en direct les critiques pourtant largement relayées depuis des mois. Pire encore, ses références obscures aux “niveau d’enrobé ” témoignent d’une improvisation totale.

Pour comprendre l’origine de cet embarras gouvernemental, il faut remonter aux conditions douteuses d’attribution du marché. Le corridor 13 devait représenter un atout majeur pour les échanges régionaux. Cette route stratégique, censée dynamiser les relations commerciales entre le Bassin du Congo et le Tchad, s’enlise aujourd’hui dans les polémiques.

L’attribution du marché à l’entreprise chinoise SINOHYDRO sans expérience avérée dans les travaux routiers avait déjà alerté les observateurs. Comment une société sans références dans ce domaine a-t-elle pu décrocher un contrat de cette ampleur? Les conditions de cette passation restent opaques et alimentent les soupçons de corruption.

Confronté à ces réalités embarrassantes, Balalou a choisi la fuite en avant. Face aux critiques documentées, “Vous-mêmes, vous êtes allés filmer sur les réseaux sociaux? Vous avez vu la qualité du travail qui se fait par SINOHYDRO, ces entreprises-là? Quelles sont ces gens-là qui disent ça? En fait, je ne comprends pas.”

Cette série de questions sans réponse montre clairement un ministre dépassé par son sujet. Plutôt que d’apporter des éléments factuels, il renvoie la responsabilité de la preuve aux journalistes et aux usagers mécontents.

La suite de son intervention confirme cette stratégie d’évitement: “Vous savez, je crois que les gens doivent arrêter, n’est-ce pas, de vouloir, comment dirais-je, de salir. Parce que lorsqu’on voit, il y a des photos, il y a des vidéos. Les travaux avancent. Les travaux avancent très bien.”

L’analyse de cette réponse décousue révèle une logique défaillante à tous les niveaux. L’accusation de “salissure” portée contre les critiques témoigne d’une approche autoritaire de la communication gouvernementale. Au lieu de répondre aux préoccupations légitimes des citoyens, Balalou préfère discréditer ses interlocuteurs.

Sa référence répétée aux “photos” et “vidéos” comme preuves irréfutables relève de la manipulation. Quelles photos? Quelles vidéos? Prises par qui? Dans quelles conditions? Le ministre se garde bien de préciser ces détails pourtant essentiels.

“S’il y a des gens qui se plaignent, qu’ils viennent, qu’ils viennent nous dire, qu’ils viennent nous rencontrer, qu’ils viennent rencontrer les responsables de ces travaux-là, de ces entreprises-là, pour dire exactement ce qui ne va pas”, poursuit-il.

Cette invitation paraît bien tardive alors que les dysfonctionnements sont publiquement documentés depuis des mois. Elle révèle surtout l’isolement d’un gouvernement coupé des réalités de terrain.

Au-delà de cette performance ratée, c’est tout un système de communication gouvernementale qui montre ses limites. La conclusion de Balalou achève de démontrer son embarras: “Parce que si vous restez là-bas pour dire que les travaux ne sont pas de bonne qualité, c’est faux. Les photos sont là. Alors que ces compatriotes-là, je les comprends, je les comprends. Mais le résultat est là. Les choses avancent très bien. Les photos sont là.”

Cette répétition obsessionnelle des “photos” et cette contradiction entre “je les comprends” et “c’est faux” révèlent un ministre perdu dans ses propres arguments.

Pendant ce temps, les interrogations demeurent sans réponse. Cette prestation ratée cache les véritables enjeux du corridor 13. Comment l’entreprise chinoise a-t-elle obtenu ce marché? Quels sont les critères de qualité exigés? Où en sont réellement les travaux? Quel est le coût final pour les contribuables centrafricains?

Ces questions essentielles restent sans réponse tandis que Maxime Balalou s’enferre dans un déni de réalité qui ne trompe personne. Sa performance désastreuse ne fait qu’accentuer les doutes sur la gestion de ce projet d’infrastructure pourtant vital pour l’économie nationale.

Source: Corbeau News Centrafrique

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