Africa-Press – CentrAfricaine. L’enlèvement de l’ancien ministre Armel Sayo à l’OCRB ravive les tensions entre les avocats et les autorités centrafricaines.
La disparition de l’ancien ministre Armel Sayo, enlevé à l’Office Central pour la Répression du Banditisme dans la nuit du 7 au 8 juillet dernier, provoque une nouvelle escalade entre le Barreau de Centrafrique et les autorités. Les avocats de M. Armel Sayo se voient refuser l’accès à l’OCRB pour rencontrer leur client, alimentant les rumeurs sur son éventuel assassinat. Cette entrave au droit de la défense pousse le Barreau à convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire le jeudi 31 juillet 2025 à 9h00, au Palais de Justice de Bangui.
Cette nouvelle crise s’inscrit dans un historique de tensions récurrentes. Il y a quelques mois, les avocats avaient lancé une grève illimitée pour protester contre des refus similaires d’accès à leurs clients. Ils réclamaient alors de pouvoir rencontrer les frères et sœurs d’Armel Sayo, arrêtés et incarcérés à l’OCRB suite à l’arrestation à Douala au Cameroun de leur frère Armel Sayo, ainsi que les deux frères Dondra, également arrêtés arbitrairement et détenus dans cette structure de la police nationale.
Devant cette mobilisation, le Ministre d’État chargé de la Justice, des Droits Humains et de la Bonne Gouvernance avait publié une circulaire rappelant aux officiers de police judiciaire leur obligation de garantir l’accès des détenus à leurs avocats. Cette mesure, destinée à apaiser la situation et inciter les avocats à reprendre le travail, s’avère aujourd’hui inefficace selon les professionnels du droit qui dénoncent un “leurre” de courte durée.
Le cas d’Armel Sayo cristallise ces dysfonctionnements. Transféré de la prison du camp de Roux vers l’OCRB, l’ancien ministre demeure inaccessible à ses conseils, soulevant de vives inquiétudes sur son intégrité physique. Cette entrave directe à l’exercise de la profession d’avocat et au droit fondamental à la défense motive la convocation de l’Assemblée Générale Extraordinaire des avocats.
L’ordre du jour abordera l’évaluation de la mise en œuvre de la circulaire ministérielle et la réaction du Barreau face aux déclarations du Ministre de la Justice lors de l’assemblée générale des magistrats. La question de l’inscription des postulants admis à la retraite figurera également parmi les points discutés.
Cette situation expose la fragilité des garanties constitutionnelles et les défis persistants auxquels font face les avocats en République Centrafricaine. Le Barreau, par la voix de son Bâtonnier Me Jean-Louis Opalegna, manifeste sa détermination à faire respecter la loi et garantir l’accès à la justice pour tous les citoyens. L’issue de cette assemblée générale extraordinaire pourrait déterminer l’ampleur de la riposte des avocats face à ce qu’ils considèrent comme une violation systématique des droits de la défense…….
Source: Corbeau News Centrafrique
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