Africa-Press – CentrAfricaine. Des combattants issus de la communauté zandé, qui avaient pourtant signé un accord pour intégrer l’armée centrafricaine et être formés par les Russes il y a un an, ont repris les armes dans la région du Haut-Mbomou. Depuis une semaine, ils s’en prennent aux militaires centrafricains et aux mercenaires russes de Wagner dans les zones de Zemio et de Mboki.
Le 1er mai 2024, une centaine de membres du groupe d’autodéfense Azande Ani Kpi Gbe avaient enfilé des uniformes neufs de l’armée centrafricaine sous la supervision des mercenaires russes récemment déployés dans la zone pour la pacifier. Mais un an plus tard, l’accord a fait long feu: l’oisiveté a poussé de nombreux miliciens à reprendre la brousse et après des semaines de tension, ils ont pris pour cible les Forces armées centrafricaines (Faca) et leurs anciens formateurs de Wagner, le 30 avril et les jours suivants.
Selon plusieurs sources, ce passage à l’acte s’expliquerait d’abord par la multiplication des arrestations au sein de la communauté zandé, y compris des chefs de village et des responsables de quartiers violentés. Mais ses causes auraient aussi une dimension économique, en l’occurrence un accord passé entre les Russes et les cadres des groupes armés peuls qui contrôlent l’élevage.
Pillages et incendies d’habitations à Mboki
Selon l’ONU, la situation a déjà entraîné le déplacement de 10 000 personnes, dont la moitié a traversé le Mbomou vers la RDC.
Sur le terrain, après l’accalmie à Zémio, c’est la localité de Mboki, à une centaine de kilomètres de là, qui vit au rythme des tirs d’armes automatiques depuis la soirée du mardi 6 mai, avec des pillages et des incendies d’habitations provoquant, là aussi, un afflux de déplacés. Aucun bilan humain fiable de ces violences n’est pour le moment disponible.
De son côté, la Minusca, la force de l’ONU en Centrafrique, nie toute opération commune avec Wagner après que le groupe de mercenaires a publié des photos de ses hommes en compagnie de casques bleus.
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