Ouanda-Djallé : attaque meurtrière sur le chantier minier de Keye

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Ouanda-Djallé : attaque meurtrière sur le chantier minier de Keye
Ouanda-Djallé : attaque meurtrière sur le chantier minier de Keye

Africa-Press – CentrAfricaine. À l’aube du 29 avril 2025, des combattants de l’UPC ont semé la terreur sur le chantier de Keye, à Ouanda-Djallé, faisant un mort.

En effet, tout a commencé ce mardi 29 avril 2025, vers 5 heures du matin, une attaque sanglante a secoué le chantier minier de Keye, situé à une dizaine de kilomètres de Ouanda-Djallé, dans la préfecture de la Haute-Kotto, au nord de la République centrafricaine. Des combattants armés, identifiés comme appartenant à l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), ont fait irruption sur le site, semant la panique parmi les ouvriers présents. Selon les informations recueillie par la rédaction du CNC, un ouvrier mineur, Abakar Tamir, a été tué, et trois autres travailleurs ont été blessés. Les victimes blessées sont actuellement en cours d’acheminement vers Ouanda-Djallé pour recevoir des soins.

Contexte de l’attaque

Le chantier minier de Keye, localisé sur l’axe menant à Ouadda-Maïkaga, est une exploitation artisanale où de nombreux ouvriers s’activent dans des conditions souvent précaires. La région de la Haute-Kotto, riche en ressources minières, est depuis longtemps un lieu de tensions entre groupes armés, forces gouvernementales et communautés locales. L’UPC, un mouvement politico-militaire fondé en 2014 et dirigé par Ali Darassa, est l’une des factions issues de l’ex-Séléka. Bien que ce groupe ait signé un cessez-le-feu avec le gouvernement centrafricain le 19 avril 2025, visant à réintégrer l’Accord politique pour la paix et la réconciliation de 2019, cette attaque montre que des éléments armés continuent d’opérer.

Les circonstances exactes de l’attaque restent floues. D’après les premiers éléments d’informations disponibles, les assaillants sont arrivés à l’aube, profitant de l’obscurité pour surprendre les travailleurs. Aucun détail n’a été fourni sur la durée de l’assaut ni sur les armes utilisées par les assaillants. Les raisons de cette incursion ne sont pas encore établies: s’agit-il d’une tentative de contrôle du site minier, d’un règlement de comptes, ou d’une action isolée menée par des éléments non contrôlés de l’UPC ? Pour l’heure, aucune revendication officielle n’a été émise par le groupe.

Impact immédiat

L’attaque a laissé le chantier de Keye dans un état de désarroi. La mort d’Abakar Tamir, un ouvrier dont l’identité a été confirmée, et les blessures infligées à trois de ses collègues montrent la violence de l’assaut. Les blessés, dont l’état de santé n’a pas été précisé, sont transportés vers Ouanda-Djallé, où les infrastructures médicales sont limitées. Cette localité, située à environ 800 kilomètres au nord-est de Bangui, manque de ressources pour faire face à une crise humanitaire ou sanitaire d’ampleur.

Un climat sécuritaire fragile

Cette attaque intervient dans un contexte de relative accalmie après la signature du cessez-le-feu entre l’UPC, les 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation) et le gouvernement centrafricain. Annoncé le 24 avril 2025 par le général Henry Wanzet Linguissara, ministre conseiller à la présidence en matière de sécurité, cet accord visait à ramener ces groupes armés dans le cadre de l’Accord politique pour la paix. Cependant, la persistance d’actes violents, comme cette attaque, montre les limites de l’application de cet engagement sur le terrain.

La Haute-Kotto a déjà été le théâtre d’affrontements similaires par le passé. En juin 2022, des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), dont l’UPC faisait alors partie, avaient brièvement occupé Ouanda-Djallé, provoquant des déplacements massifs de populations. Les Casques bleus de la MINUSCA avaient repris la ville après des combats, mais la sécurité reste précaire dans cette région isolée, où l’État centrafricain peine à asseoir son autorité. La proximité des frontières avec le Tchad, le Soudan et le Soudan du Sud complique davantage la situation, offrant aux groupes armés des bases arrière et des routes pour le trafic d’armes et de ressources.

Source: corbeaunews

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