3E Conférence ONU sur les Océans: Comores en Avantage

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3E Conférence ONU sur les Océans: Comores en Avantage
3E Conférence ONU sur les Océans: Comores en Avantage

Andjouza Abouheir

Africa-Press – Comores. Présent à la 3e Conférence des Nations Unies sur les Océans à Nice, le ministre de l’agriculture et de la pêche, Daniel Ali Bandar, revient sur les enjeux cruciaux pour le pays à savoir la protection des écosystèmes marins, la lutte contre la pêche illégale, l’accès aux financements bleus et l’adaptation au changement climatique. Il a accepté de répondre à nos questions.
Question: Qu’est-ce qu’on peut retenir de cette Conférence sur les océans à Nice?

D.A.B: Ce que l’on retient avant tout, c’est une forte action collective. Cinquante-quatre pays ont participé avec une volonté commune de protéger les océans, les terres, les zones côtières et les populations qui en dépendent. Il y a aussi eu une vraie solidarité mondiale. Le message est d’agir ensemble plutôt que seuls, car les défis sont globaux et nécessitent une coordination internationale.

Question: Quel profit les Comores tirent-elles de cette conférence?

D.A.B: Les Comores ont beaucoup à gagner. Cette conférence a été une opportunité de partage d’expériences, mais aussi une tribune pour lancer un appel à la solidarité. Nous avons insisté sur la nécessité d’avoir des moyens conséquents pour protéger notre environnement marin et côtier. Nous avons présenté nos initiatives, nos priorités et nos défis. Nous avons montré au monde ce que vivent les Comoriens au quotidien notamment la montée des eaux, la piraterie, la faiblesse de nos moyens de surveillance… En tant qu’archipel situé au cœur de l’Océan Indien, nous sommes directement concernés. Quel que soit le sujet évoqué sur les océans, nous sommes en première ligne. Il était essentiel que nous fassions entendre notre voix, pour que le monde comprenne que nous avons des savoir-faire et des projets, mais des ressources limitées. D’où la nécessité d’un engagement collectif pour une protection commune des océans.

Question: À Nice, on parle beaucoup de financements bleus. Quel plaidoyer portez-vous pour faciliter l’accès des Comores à ces financements innovants?
D.A.B: Nous avons profité de cette conférence pour présenter concrètement nos efforts. Aujourd’hui, 25 % du territoire marin comorien est déjà classé en aires protégées. Le président Azali Assoumani a pris un engagement fort, celui d’atteindre 30 %, en y intégrant une île entière. Mais ces engagements nécessitent des ressources financières, notamment pour les plans d’adaptation au changement climatique, la protection des zones côtières et la construction de digues de défense. Nous avons soumis nos fiches projets, et engagé des discussions avec des organismes comme le Fonds vert pour le climat et d’autres partenaires multilatéraux. Nous avons également mis en place un cadre réglementaire pour lutter contre la pêche illégale, encourager la pêche artisanale durable, et promouvoir une gestion rationnelle des ressources côtières. Une officine d’action en mer et des garde-côtes ont été instaurés. Mais sans moyens, ces structures risquent de rester lettre morte. Notre jeunesse s’intéresse à l’économie bleue et verte. Il faut l’accompagner en créant les conditions pour qu’elle puisse s’engager dans des métiers durables liés à la mer.

Question: Est-ce qu’il y aura une suite concrète à cette conférence?
D.A.B: Oui, des perspectives s’ouvrent. Hier encore, à Monaco, une séance importante a permis d’annoncer un milliard d’euros en soutien aux pays en difficulté pour les aider à s’adapter. 54 milliards ont déjà été mobilisés à l’échelle mondiale. Mais les procédures d’accès restent lourdes. C’est pourquoi nous avons plaidé pour un changement de mécanismes, plus adaptés aux réalités des pays les plus vulnérables, comme les Comores. Autour de nous, juste derrière moi, vous voyez des bateaux d’exploration et de surveillance. Cela montre que les outils existent. Ce qu’il faut, c’est une meilleure coordination pour que chaque pays puisse y accéder, partager les données, et avoir des réponses concrètes aux enjeux maritimes.

Source: lagazettedescomores

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