
Africa-Press – Comores. Au surlendemain de la fête de l’indépendance des Comores célébrée le 6 juillet, l’opposition qui s’est réunie à Mohéli fustige l’actuel cadre institutionnel comorien. Mohibaca Baco, l’un des doyens de la politique comorienne appelle à un retour de l’autonomie large des îles. Abdou Malida va jusqu’à mettre en avant un statut de « confédération » des îles comme solution pour un État apaisé.
« (…) Séparées par la mer, chaque île a sa spécificité culturelle et pendant la période de sultanat chaque entité se gérait. La France a voulu nous réunir en nous rattachant à Madagascar en 1912, et cela n’a pas fonctionné » raconte Mohibaca Baco ancien gouverneur de l’île et ancien Ministre, un des doyens de la politique comorienne, lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 8 juillet dans un lieu privé à Fomboni. Les membres des partis et mouvements politiques regroupés autour du M17 (Mouvement du 17 février) et des membres du parti MOLECO (Mouvement pour les engagés des Comores) dirigé par Dr Hassanaly Abdoulanziz, représentant, selon eux 97% de la population mohelienne, ont tenu à s’exprimer sur le bilan des 49 ans d’indépendance.
Mohibaca Baco, le premier intervenant, a fait l’historique de l’archipel des Comores avant l’indépendance, tout en mettant en exergue la marginalisation de Moheli pendant la période de l’autonomie interne. Mais il a surtout montré combien l’île s’est battue pour rester comorienne malgré les tentatives de Zaïna Mdéré et Younoussa Bamana de Mayotte qui avaient voulu que Mohéli les rejoigne dans leur choix de rester français. « Cette lutte mohelienne s’est poursuivie après l’indépendance mais l’île ne se retrouve toujours pas » a conclu Mohibaca.
L’ancien gouverneur Mohamed Archad interviendra à son tour, pour montrer les causes qui avaient conduit au séparatisme de l’île d’Anjouan et les efforts qui ont été déployés pour aboutir à l’accord cadre de réconciliation nationale du 17 février 2001. Lequel accord « avait comme points fondamentaux l’autonomie des îles, la présidence tournante et l’équilibre des îles » dit-il. Pour Mohamed Archad tout comme Abdou Malida l’ancien secrétaire général de Bonovo qui prendra la parole en troisième lieu, le retour à l’autonomie large des îles est un passage obligé pour un État comorien apaisé. « C’est une affaire de la population comorienne et non de l’autorité de l’État car des moheliens, des anjouanais et des grand-comoriens adhèrent à cette idée » indique Abdou Malida qui va jusqu’à parler d’un éventuel État fédéral.
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