
Africa-Press – Comores. Mardi soir, le véhicule du président de la chambre électorale de la Cour suprême et celui d’un conseiller du délégué à la défense et non moins directeur de cabinet du chef de l’État, sont incendiés. Des actes qui interviennent dans un contexte post-électoral tendu.
La machine répressive déployée dans la rue pour chasser les manifestants au lendemain des résultats des élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles aurait-elle donné lieu à des actes clandestins ? Mardi soir, deux véhicules d’autorités ont pris feu. Celui du président de la chambre constitutionnelle et électorale de la Cour suprême, et celui du conseiller politique du délégué à la défense. Le premier véhicule est incendié à Ouani sur l’île d’Anjouan au domicile privé du magistrat qui était chargé de proclamer les résultats définitifs des élections le 24 janvier à la Cour suprême. Ledit domicile est situé à Ouani extra-muros. Quant au second véhicule, il est incendié à l’extérieur du domicile du conseiller du patron de la défense lequel affirme avoir été tiré de son sommeil « par le bruit de l’explosion d’un pneu ». Pour la victime, les indices retrouvées sur place ne laissent pas de doute quant à un acte criminel.
Pour l’heure nous ignorons s’il y a eu des arrestations ou non, encore moins si les autorités de leur côté pensent que ces actes sont en lien avec la crise post-électorale. Ni le ministre de l’intérieur, ni le commandant de la gendarmerie, n’avait donné suite à nos questions jusqu’au moment où nous bouclions ces lignes. Le 17 janvier, au lendemain de la proclamation des résultats provisoires par la Ceni, des manifestations spontanées ont eu lieu dans les rues de Moroni. Des jeunes composés essentiellement d’adolescents contestaient les résultats qui ont donné le président sortant Azali Assoumani gagnant dès le 1er tour. Le scrutin a été entaché de plusieurs irrégularités dont des bourrages d’urnes à ciel ouvert. Le domicile du ministre des Transports a été incendié. Le commissariat central de la police nationale pris d’assaut par les manifestants qui ont brulé les véhicules garés dans la cour alors que les policiers avaient pris la poudre d’escampette. Le lendemain, jeudi, un jeune manifestant est mort, tué d’une balle dans la tête par un garde du corps d’un ministre.
Pour maitriser la situation, les forces de l’ordre ont déployé des gros moyens en procédant à des rafles dans plusieurs endroits de la capitale et ses environs. A Moroni Mbuzini, derrière le palais de justice, elles ont forcé des portes pour arrêter les gens dans leurs maisons comme a pu le constater un journaliste sur place. Un calme, visiblement précaire, est revenu à partir du vendredi 19 janvier.
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