Africa-Press – Comores. Dans une note de service, le ministère des Finances a annoncé l’abrogation des arrêtés portant exonération de la Taxe sur la Consommation (TC) accordée à la SONELEC, à la SONEDE, à l’hôpital El Maarouf ainsi qu’aux hôpitaux périphériques. Le secteur privé demande l’annulation de cette note, exprimant ses inquiétudes face à une possible hausse généralisée des prix à la consommation. Les ménages, déjà confrontés à un pouvoir d’achat en baisse, subiront de plein fouet cette inflation, notamment sur les produits de première nécessité.
Dans une note circulaire, le ministère des finances a détaillé les modifications relatives à la TC, conformément au Code Général des Impôts (CGI). Il a demandé au responsable du service Sydonia et à son équipe de mettre en œuvre les nouveaux paramètres dans le système à partir du 1er juillet 2025. Les changements portent sur les bases taxables de la TC, les Droits d’Accise à l’Importation (DAC) et l’Acompte sur l’Impôt (AI) à l’importation. La note épargne toutefois les importations de la SONELEC, de la SONEDE, de l’hôpital El Maarouf, des hôpitaux périphériques. Selon le patronat, c’est la modification du mode de calcul de la TC, du DAC et de l’AI qui a entraîné une hausse en cascade des taxes douanières. Cette hausse varie selon les produits, mais son impact touche l’ensemble des acteurs économiques.
Face à cette situation, le secteur privé exprime sa vive indignation et sa profonde inquiétude, dénonçant une décision unilatérale et sans concertation préalable. « Ces mesures, prises de manière cavalière alors que le dialogue public-privé est présenté comme un acquis, ont des répercussions majeures sur les usagers de la douane, les opérateurs économiques et, au final, sur les consommateurs. Elles entraînent une hausse significative des droits et taxes douanières, et donc une augmentation inévitable des prix des biens de première nécessité. Comment une telle décision peut-elle intervenir au lendemain d’un séminaire gouvernemental consacré à la lutte contre la vie chère? », s’interroge le patronat. Et de poursuivre: « Nous nous questionnons sur la pertinence et le moment choisi pour appliquer ces mesures. Comment les justifier en pleine période de difficultés économiques, alors que les ménages peinent déjà à joindre les deux bouts? »
Les organisations patronales alertent solennellement le Gouvernement sur les conséquences graves et immédiates de cette réforme fiscale. Elles dénoncent notamment l’augmentation des charges pour les entreprises importatrices, la hausse des prix à la consommation et l’affaiblissement du dialogue public-privé. « Ces décisions unilatérales sapent la crédibilité du dialogue avec les acteurs économiques. Ce dialogue doit se concrétiser par des actes et non par de simples discours. Nous ne pouvons accepter que des décisions d’une telle ampleur soient prises sans consultation », insistent-elles.
Elles appellent donc le Gouvernement à reconsidérer d’urgence ces mesures à effet inflationniste et à les retirer sans délai. L’avenir économique du pays dépend de la confiance et de la collaboration entre l’État et les opérateurs économiques. « Le ministère a proposé un abattement de 50% sur la hausse pour deux semaines. Une proposition rejetée par le secteur privé, qui réclame un moratoire afin de poursuivre les négociations », explique Hamidou Mhoma, opérateur économique et gérant de Graphica. Pour rappel, un dialogue avait déjà eu lieu entre le ministère des Finances et le patronat les 6 et 8 juillet derniers, sans aboutir à un accord. « Une réunion est prévue ce jeudi pour discuter de la suite à donner », conclut-il.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Comores, suivez Africa-Press