La réplique des exclus de la CRC : “Nous avons choisi l’indépendance”

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La réplique des exclus de la CRC : “Nous avons choisi l’indépendance”
La réplique des exclus de la CRC : “Nous avons choisi l’indépendance”

Africa-Press – Comores. Exclus de la CRC, le parti au pouvoir, pour dissidence, Mohamed Rachid et ses compagnons de la région Oichili dénoncent des décisions unilatérales au sein du parti. Ces exclus annoncent leur candidature indépendante aux élections législatives.

Les dissidents récemment exclus du parti au pouvoir, la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC), ont décidé de briser le silence. Devant les medias, ce jeudi 02 janvier, Mohamed Rachid, accompagné des autres membres exclus, a fait une déclaration publique pour expliquer les raisons de leur désengagement du parti et leur choix de poursuivre leur combat en tant qu’indépendants. « Nous sommes des partisans de la CRC depuis 2001. Pendant les dix années où le parti était dans l’opposition, nous avons toujours été là pour soutenir ses idéaux. Aujourd’hui, ces idéaux ont pris une autre tournure, et nous ne nous reconnaissons plus dans leurs nouvelles lois », a déclaré Mohamed Rachid.

Mohamed Rachid, dont la candidature indépendante a été validée, affirme avoir agi en toute connaissance de cause: « Quand nous avons pris cette décision, nous savions qu’on allait nous exclure, mais c’était notre choix. Nous répondions à tous les critères d’éligibilité, et c’est pour cela que nous avons décidé d’aller de l’avant. » Le 31 décembre, la CRC a officialisé leur exclusion via un communiqué, mais selon ces dissidents, cette décision reflète une fracture profonde au sein du parti. « Nous nous désengageons désormais de la CRC et nous lançons en tant qu’indépendants », -t-il martelé.

Younoussa Rachidi est revenu sur les événements qui ont conduit à cette rupture. « Lorsque le président a remporté les élections, nous avons demandé au secrétaire national et au secrétaire général du parti de laisser la région de Oichili choisir son propre candidat pour les législatives. Cette proposition avait été acceptée. Cependant, à l’approche des élections, ils ont imposé de nouvelles conditions, notamment que ce soit les chefs de cellules des villages qui choisissent le candidat et que les femmes soient priorisées », a-t-il expliqué.

C’est dans ce contexte que la ministre Fatima Ahamada, bien connue dans la région, s’est présentée face à Djaé Ahmed Chanfi et Chatoi Abdou lors d’un vote interne. « Elle a remporté le vote avec 8 voix contre 4 et 4 pour ses adversaires. Nous nous attendions naturellement à ce qu’elle soit désignée candidate. Mais à notre grande surprise, c’est Chatoi Abdou qui a été choisi par le parti », a-t-il ajouté. Pour les dissidents, cette incohérence dans les décisions de la CRC a marqué le point de rupture. « Si nous sommes allés à l’encontre de la CRC, c’est parce qu’ils n’ont eux-mêmes pas respecté les consignes que nous avions convenues au préalable », a conclu Younoussa Rachidi.

Ces candidatures indépendantes annoncent un tournant dans le paysage politique de la région Oichili, où la CRC pourrait voir son hégémonie contestée. Dans leur déclaration, les membres exclus ont également rappelé le communiqué diffusé par le Bureau national de la CRC le 31 décembre 2024. Ce document annonce leur exclusion définitive pour avoir enfreint les principes du parti en présentant une candidature indépendante. « Ces choix ont perturbé la cohésion interne et sont en désaccord avec les valeurs fondamentales de la CRC », indiquait le communiqué. La décision avait été prise après une consultation du bureau fédéral et du comité des sages, qui a conduit à l’exclusion de Mohamed Rachadi Mdoihoma, Nakidine Mohamed Hassane, Olad Imam, Bacar Said et Younoussa Rachidi, conformément à l’article 6 du règlement intérieur du parti.

La CRC y réaffirmait également son engagement pour l’unité et la discipline collective, appelant ses membres à se concentrer sur les échéances électorales à venir et à soutenir les candidats officiellement désignés. « Nous comprenons cette décision, mais elle illustre une dérive que nous ne pouvions plus cautionner », insistent les dissidents, désormais déterminés à se présenter sous une bannière indépendante.

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