Africa-Press – Comores. La coalition politique Comred a fait le point sur sa décision de boycotter les prochaines élections de 2024 qui ne seraient autre qu’une mascarade. Pour les conférenciers, les derniers évènements à et sur la Cour suprême traduisent une « dérive autoritaire » pour que Azali puisse se maintenir au pouvoir.
À quelques jours de l’ouverture de la campagne des élections présidentielle et des gouverneurs de 2024, le Comred une alliance politique d’opposition tente encore une fois d’expliquer les raisons du choix de la politique de la chaise vide. Le parti dénonce une crise institutionnelle, un accaparement des pouvoirs depuis 2016, et la mise en place « d’une dictature héréditaire » depuis 2021. L’ancien secrétaire chargé du monde arable et bras droit d’Azali Assoumani, Hamidou Karihila, souligne que relèvent d’« une dérive autoritaire » la suppression de la tournante ainsi que les manœuvres d’Azali pour se maintenir au pouvoir. Il demande au chef de l’Etat de démissionner pour le bien du pays. « Nous avons pris la décision de ne pas participer aux élections, car beaucoup de manœuvres ont été mises en place pour maintenir Azali au pouvoir. Nous estimons que ces élections devraient se faire conformément au système tournant [issu de l’Accord cadre de Fomboni]. Notre pays a changé de couleur et perdu ses valeurs constitutionnelles. Tout est entre les mains d’une seule personne. Rien ne marche, ni éducation ni une vie meilleure. Azali devrait quitter le pouvoir pour le bien de ce pays », avance-t-il.
De son côté Saïd Mohamed Tourqui, explique la défaillance du juge électoral qui prend des décisions iniques et partiales, et pointe du doigt la destitution de la présidente de la section constitutionnelle et électorale, accentuant les préoccupations quant à l’intégrité et à l’équité du processus électoral aux Comores. « Nous n’allons pas participer à une mascarade électorale. Azali veut être candidat sans prendre de congé. En 2019, il avait accepté de partir en congé. Pourquoi pas aujourd’hui ? Cela démontre que nous vivons dans un pays sans démocratie. La République et l’Etat de droit n’existent plus, la Cour constitutionnelle encore moins. Azali a bafoué nos valeurs, nos traditions », lance-t-il. Même son de cloche pour Abdillahi Mbae. « Nous ne soutenons pas Harimia (la désormais ex présidente de la section électorale) mais son limogeage est inquiétant quant à l’équité de ce processus électoral. C’est une honte qu’on arrive jusque-là », tonne-t-il. Le Comred dénonce un « coup de force illégitime », et appelle à la mobilisation nationale, et promet de combattre la « tyrannie » aux côtés de la population.
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